Sciences et société, alimentation, mondes agricoles et environnement


Les échos & le fil

Publié le 4 octobre 2019 |

0

Les échos #29-2019

Par Yann Kerveno

Un an après son entrée en vigueur, la loi Egalim devait faire l’objet d’un premier bilan. Assez mitigé si l’on en croît les médias. Le Monde estime que la loi n’a pas provoqué d’inflation des produits alimentaires au contraire de BFM TV…

Qui croire ?

Le rapport parlementaire dirigé par Gregory Besson-Moreau émet par ailleurs 41 nouvelles propositions pour rendre la loi plus efficace en la faisant porter également sur la transformation et non plus seulement sur les produit agricoles bruts. Dans le même temps, l’industrie agroalimentaire et le monde agricole se sont entendus pour émettre eux aussi une quarantaine de propositions à destination du gouvernement, à travers un « pacte productif » destiné à inspirer le futur « pacte pour l’emploi ».

Toujours sous le coup de l’émotion provoquée par la sortie du film Au nom de la terre, l’attention est portée sur les difficultés de l’agriculture. Dans le point, Géraldine Woessner s’est penchée sur le sort des agriculteurs en général et leurs difficultés. Pendant ce temps-là, aux Pays-Bas, les tracteurs ont bloqué le pays l’espace de quelques heures. Les agriculteurs néerlandais protestaient contre les procès d’intention qui leur sont faits (empoisonneurs, etc.).


En France, la justice prononçait une première condamnation pour une agression sur un… agriculteur. Un peu en marge de nos préoccupations, l’IRSN (et non INRS ou bien encore l’INSR comme écrit auparavant) a publié son baromètre annuel sur l’appréhension des risques. S’il n’est pas directement question d’agriculture, cette enquête annuelle montre bien aujourd’hui l’impasse médiatique dans laquelle nous sommes coincés, empêchant toute sortie raisonnable et raisonnée des défis auxquels nous faisons face.


Ainsi, si la science est encore considérée comme compétente, elle n’est pas crédible pour 50 % des Français, et c’est pire encore pour les agences officielles (la lecture des deux .pdf publiés est fort conseillée). Ce constat explique, peut-être en partie, la réaction pour le moins courroucée de l’Anses, dont la probité est largement mise en cause par le dernier ouvrage de Fabrice Nicolino par exemple.

Et quelles chimères pour cette semaine ?

Il y a ce truc diffusé par Fox News, sur la production de sang (enfin d’hémoglobine) par les plantes grâce au génie génétique qui résume en deux minutes l’essentiel du sujet. Mais oh wait, reste à espérer que ceux qui refusent de manger de la vraie viande ne sont pas contre les OGM.


Et puisque nous avons parlé du snacking longuement mercredi dans le #thread, sachez qu’on peut maintenant trouver des « paléo snacks » (que vous n’avez pas besoin d’aller chasser, si si puisque vous pouvez les commander sur Amazon ! Qu’en pense Lucy, Big foot et les autres ?).

Toujours aussi sérieux, FoodNavigator s’est intéressé au futur des protéines végétales, marché aujourd’hui dominé par le soja, le blé et les pois… Pour les spécialistes du secteur, il existe désormais des opportunités avec le lupin, en dépit de ses caractéristiques allergènes, mais aussi le tournesol et les haricots. Restons dans ces perspectives d’avenir, un think tank américain prédit sans détour la fin de la production bovine (lait et viande) en 2030, pendant qu’une start-up française a développé une appli qui permet de connaître le degré de transformation d’un aliment, partant du principe que l’impact sur la santé ne dépend pas seulement des nutriments contenus mais aussi des process mis en œuvre dans la fabrication. À installer sur son téléphone à côté de Yuka ?


Cela a aussi été beaucoup relayé dans la presse française cette semaine, mais pas forcément avec la même précaution que celle du New York Times qui y consacre deux articles, cette étude qui vient pondérer les injonctions nutritionnelles à propos de la consommation de viande rouge. Ces études, il y en quatre en tout, ont employé une méthodologie différente de celles habituellement mises en œuvre, concluent que si risque avéré il y a à consommer de la viande rouge en grande quantité, celui-ci est peut-être moins important que ce qui a pu être dit jusqu’ici. Imaginez bien combien ce genre de pavé dans la mare peut susciter de débats dans un pays où 10 % de la population consomme de la viande rouge deux fois par jour… @PatcohenNYT du New York Times, s’est penché également sur le cas du glyphosate et s’est rendu compte que le produit de Monsanto conservait une très grande popularité chez les agriculteurs américains. L’enquête précise que le marché mondial de la molécule pourrait atteindre 12 milliards de dollars en 2024…


L’Espagne de son côté se remet de la  « goutte froide » qui a causé d’importants dégâts du côté de Murcie et Alicante. C’est en Espagne également que les plus grandes inquiétudes se font jour dans les vergers d’oliviers avec une crise importante en cours alors que la récolte bat son plein. Le tout sous le regard de la Tunisie qui ne cache pas ses ambitions, doubler dès cette année ses exportations d‘huile d’olive pour atteindre 250 000 tonnes. Avec des risques locaux dont Sesame s’est déjà fait l’écho.

Et enfin, le conseil de la semaine, même si tout ceci vous agace, essayez de ne point trop vous en lavez les mains avec des solutions dédiées, c’est mauvais pour la santé ! (Et le savon c’est bien !).

Tags: , , , , , , , , ,




Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retour en haut ↑