Les échos & le fil © archives Yann Kerveno

Published on 19 janvier 2024 |

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Les échos #3-2024

Un virus qui survit dans la viande au congélo, des producteurs de soja pas contents, une boîte magique pour abattre les émissions de méthane des ruminants, la difficile détermination de ce que pourrait être la définition de l’agroterrorisme et les anglais qui redoutent la peste. C’est dans les échos de Sesame du vendredi 19 janvier 2024.

Peste

Le Royaume-Uni est confronté à une menace nouvelle qui viendrait mettre à mal l’insularité si jalousement gardée de nos voisins. Il s’agit d’importations illégales de viande de porc qui ont été saisies ces derniers mois, 57 tonnes depuis septembre dans le seul port de Douvres… Saisie qui pourraient d’ailleurs n’être que « la partie émergée d’un iceberg » bien plus imposant destiné à alimenter un marché noir de la viande qui a pris de l’ampleur dans un contexte de forte inflation. Ce qui inquiète particulièrement les Anglais, c’est que ces importations pourraient, tel le cheval de Troie, permettre à la peste porcine africaine de franchir le channel et mettre à mal la production porcine dans le Royaume. On comprend mieux leur inquiétude quand on apprend qu’un cas de peste porcine africaine de génotype deux a été détecté en Sardaigne où il était inconnu, au contraire du génotype un, endémique dans l’île depuis des années. Et que cette contamination nouvelle est probablement due à l’importation, depuis le continent italien où il circule depuis 2022, de viande infectée. Le virus est en effet capable de survivre dans les tissus d’animaux abattus jusqu’à des mois si la viande est congelée

Flip

Ce genre de menace, capable de désorganiser complètement la filière agroalimentaire et l’économie comme on a pu le voir en Chine avec la peste porcine africaine justement, est au centre d’une réflexion demandée par l’administration Biden aux États-Unis pour mener à son terme la promulgation d’une loi contre l’Agroterrorisme. Projet qui remonte aux attentats du 11 septembre 2001 mais qui n’a jamais été concrétisé. Si la première tentative de définition s’était arrêtée sur « l’introduction délibérée d’une maladie animale ou végétale dans le but de susciter la peur, de provoquer des pertes économiques et/ou de saper la stabilité sociale », certains acteurs du dossier plaident aujourd’hui pour y inclure des notions nouvelles, adaptées à notre temps, « des droits des animaux à l’activisme environnemental, en passant par les cyberattaques et les menaces émanant de pays étrangers. » Bref, à l’heure où la guerre, on le voit en Ukraine, s’appuie en partie sur des technologies finalement assez rudimentaires, en particulier des drones du commerce modifiés pour quelques dollars, on aurait peut-être tort de ne pas regarder de ce côté-là…

Grains

En attendant, les États-Unis pourraient bien avoir réalisé une récolte record de maïs en 2023 avec « 177,3 bushels per acre. » Au Brésil, les producteurs de soja ne sont, par contre, pas d’accord avec les estimations du ministère américain de l’agriculture (USDA). Quand celui-ci annonce 157 millions de tonnes pour le cycle 2023-2024, l’association de producteurs brésiliens estime que seront, au mieux, récoltées 135 millions de tonnes. Si la réaction des producteurs est vive, c’est parce que l’annonce de l’USDA a entraîné une nouvelle baisse des prix du soja à Chicago qui met la rentabilité des entreprises en jeu. Pour justifier cette révision à la baisse, les producteurs invoquent les conditions météo et des pluies importantes qui freinent les récoltes dans certaines zones du pays.

Bonne nouvelle

Un simple filtre apposé sur les bâtiments d’élevage pourrait permettre d’abattre 50 à 100 % des émissions de méthane des ruminants. Il s’agit d’une boîte « magique » abritant « un réseau de tuyaux qui canalisent le méthane, le chlore et l’air en un mélange qui est ensuite acheminé dans une chambre de réaction à ultraviolet. Réaction qui décompose le méthane en dioxyde de carbone, en monoxyde et en hydrogène. Le sous-produit hydrogène peut être recyclé, tandis que les restes de carbone peuvent être détournés avant d’être libérés, si le dispositif est associé à des technologies de capture. » A croire que l’affaire est dans la boîte ! Et que le bâtiment ne soit pas ouvert aux quatre vents !

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