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Published on 23 novembre 2018 |

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Les échos #36-2018

Il est parfois délicat de conduire une revue de presse quand l’actualité déborde. C’est un peu le cas sur la question des pesticides (terme qui recouvre plusieurs familles de produits) qui fournissent, ces jours-ci, matière à lire et réfléchir. Il y a eu cette information sur l’augmentation de la vente des pesticides en France il y a quelques jours pour l’année 2016, après une légère baisse en 2015. Il y a aussi la publication par Génération future de la carte des ventes de « pesticides » en France, et département par département, catégorie par catégorie. C’est un joli travail statistique mais bien incomplet puisque d’une part, la critique a été largement évoquée, le lieu de vente n’est pas forcément celui de consommation, mais aussi surtout parce qu’il n’y a aucune mise en relation avec les cultures dominantes et les systèmes agricoles en place, utilisateurs des produits. Perfidement nous pourrions aussi noter que les pesticides autorisés en bio ne font pas l’objet d’une étude spécifique contrairement ceux de l’agriculture conventionnelle.

En tout cas, cela viendra conforter les idées reçues et empêcher toute discussion sereine sur la question, l’abondante revue de presse (et les titres à faire peur) liée à la publication de cette compilation statistique. De quoi alimenter le projet https://nousvoulonsdescoquelicots.org dont la pétition a déjà reçu plus de 370 000 signatures.

Histoire d’y voir plus clair, Le Monde rapporte la publication d’une étude portant sur la dangerosité du chlorpyriphos  (interdit en France depuis 2016 sauf sur épinards) dont l’autorisation de mise en marché aurait été accordée sur la foi d’études manipulées par son fabricant. Depuis longtemps mise en cause, cette molécule fait actuellement l’objet d’une nouvelle évaluation par les autorités européennes. Et j’allais presque oublier, il y a quinze jours l’interdiction du metham sodium après une série d’intoxicationsEt tout cela alors qu’on était à peine sorti du hashtag glyphosate.

Mais chassez un hashtag par la fenêtre, il revient par le mail ! Pendant ce temps les appels aux pisseurs se développent en France, pour procéder à des analyses destinées à détecter du glyphosate à la suite de l’expérience ariégeoise. En Bretagne, des faucheurs volontaires ayant trouvé du glyphosate dans leurs urines ont porté plainte contre les fabricants. Depuis, le gouvernement a mis en place un site pour « aider les agriculteurs à sortir du glyphosate », c’est la première concrétisation de la « Start-up d’État » annoncée pour en terminer avec l’utilisation de cette molécule dans les trois années.

De son côté, Monsanto a fait appel de sa condamnation récente à payer 298 millions de dollars à Dewayne Johnson, jardinier californien, qui attribue son cancer à l’utilisation du round-up qu’il a faite dans son travail tandis qu’un manifeste a été rendu public fin octobre pour réclamer de l’Union européenne la réforme du système d’autorisation des molécules. C’est d’ailleurs un sujet abordé en juillet dernier à Bergerac lors des Controverses européennes, avec notamment Éric Andrieu qui préside la commission du Parlement européen enquêtant sur les procédures d’autorisation.

Bref, c’est un truc à couper des cheveux en quatre à longueur de semaine pour y voir vraiment clair. Sinon, donc, on a découvert 26 cépages « autochtones » au Chili et puisque la nature est belle, jetez-donc un œil aux photographies du concours Nikon’s Small World. C’est petit, c’est beau.

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