Les échos & le fil © archives Yann Kerveno

Published on 17 novembre 2023 |

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Les échos #35-2023

Gare au retour de bâton ! Ce sont les échos du vendredi 17 novembre 2023 qui se penchent sur la question des ressources et du backlash anti-écolo…

Que d’eau, que d’eau ! 

Une fois passés les dégâts causés par les inondations, il va falloir éviter les problèmes de ressources pour les mois qui viennent. Vous avez dit ressources ? Voilà un terme banal finalement, souvent accolé de nos jours, actualité oblige, à celui de préservation. C’est cette association qu’interroge Léo Mariani dans un papier publié récemment dans lequel il invite à en « finir avec la préservation de la ressource. » Expliquant que la ressource n’existe pas en tant que « qualité substantielle » mais que c’est plutôt une relation d’usage, utilitariste qui nous les fait ainsi considérer. Il explique ensuite qu’enjoindre à préserver les ressources c’est, en somme, concentrer l’attention sur l’usure — enjoindre à préserver, économiser, gérer — sans contester l’usage, le caractère de disponibilité. « On fait ainsi peser toute la responsabilité de la modération sur le public, comme si le problème n’était pas aussi celui de la mise en ressource, et de celles et ceux qui l’exacerbent. » Et qu’il faut certainement aller beaucoup plus loin aujourd’hui.

“Backlash écologique”

Si le terme ressource n’entre pas dans le vocabulaire politique, on parle plutôt de vivier ou de réserve de voix, on peut s’interroger sur l’issue de la tenue des prochaines élections européennes. Et de l’émergence de nouveaux mouvements ayant fait de la défense de l’agriculture et de la ruralité leur fond de campagne. En France, c’est Thierry Coste qui y travaille, dans la lignée du mouvement néerlandais BBB né dans les affres du combat contre la nouvelle politique de l’azote. Mouvement qui est parvenu à faire reculer le gouvernement contraint d’arrondir les angles et surtout les délais. De quoi peut-être rendre plus visible ce que les Anglais appellent le « backlash écologique » cette montée lente (mais inéluctable ?) de la structuration de « forces politiques puissantes contre la transition écologique, aux confins du populisme » comme l’écrit Jean-Marc Vittori dans Les Échos ? Et alors que deux Français sur cinq estiment que « les élites ont pour projet d’instaurer une dictature climatique » illustre Jean-Yves Dormagen dans un long et passionnant papier publié par la revue Green où il détaille comment les droites populistes européennes « sont en train de se saisir des politiques de transition pour en faire un véritable clivage politique de premier plan. » Cette recomposition a déjà des effets visibles en Europe. On a vu il n’y a pas si longtemps comment l’Union européenne a reculé sur le Green deal en particulier. L’OCDE n’y trouvera pas de quoi calmer ses inquiétudes, elle qui considère que l’agriculture européenne ne se verdit pas assez vite et tandis que la bataille des amendements fait rage au Parlement européen avant le vote du texte, la semaine prochaine, qui doit acter la diminution des usages et des risques des pesticides de 50 % en 2030.

Catastrophes et assurances

Et puisqu’on parlait d’eau et de dégâts, si vous l’avez manqué mercredi, jetez donc un œil à notre fil sur la façon dont les catastrophes naturelles bousculent le monde des assurances, mettant, comme chaque fois, les plus modestes en première ligne de la précarité. Même si, c’est paradoxal, aux États-Unis, s’il y a plus de feux de forêts que dans les années soixante, les surfaces brûlées n’ont plus rien à voir avec celle d’antan.

Photo d’illustration © archives Yann Kerveno

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