Sciences et société, alimentation, mondes agricoles et environnement


Les échos & le fil © archives Yann Kerveno

Publié le 24 janvier 2025 |

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Les échos #3-2025

Dans les échos de ce vendredi 24 janvier 2025, on se refile une patate chaude qui tient le choc face à la canicule et l’on regarde aux États-Unis d’Amérique les inquiétudes grandissantes du monde agricole quant à sa capacité à trouver de la main d’œuvre, Trump oblige… Mais on apprend que le vegan january a aussi un impact profond sur ceux qui le respectent et qu’une taxe carbone sur les aliments les plus émetteurs de gaz à effet de serre aurait un impact tout aussi important sur la consommation de viande.

Photographie : © archives Yann Kerveno

Le début d’une nouvelle ère ?

En Californie, dès l’investiture de Donald Trump, qui avait fait de l’expulsion des travailleurs agricoles sans papier un de ses thèmes de campagne, la police des frontières a commencé des opérations de ratissage de travailleurs agricoles, semant la panique dans la main-d’œuvre étrangère occupée à la récolte d’agrumes. En deux jours, 75 % d’entre eux ne se sont pas présentés sur leur lieu de travail et n’ont pas déposé leurs enfants à l’école dans le comté de Kern au nord de Los Angeles. Dans ce comté, l’agriculture représente 10 % de l’activité économique et les travailleurs sans papier constituent la moitié des contingents de salariés agricoles… Aux États-Unis, les travailleurs sans papiers seraient environ 11 millions, soit 22 % des personnes nées à l’étranger présentes dans le pays et représentent environ 40 % de la main-d’œuvre agricole totale. En étant payés en moyenne de 3 à 24 % de moins que les travailleurs munis de papiers. Le risque est aujourd’hui pointé du doigt que les expulsions massives annoncées mettent en péril une grande partie de l’industrie agroalimentaire américaine (dans les fermes, les abattoirs…)mais la nouvelle administration compte sur les travailleurs américains pour combler les manques en leur offrant de meilleurs salaires… Miroir aux alouettes ? Syndicats et économistes s’entendent pour dire que cette prophétie ne sera pas autoréalisatrice et que l’administration élargira, à terme, le programme de visas temporaire H-2 (réservé aux saisonniers) pour combler les manques…

Patate chaude

On sait la pomme de terre sensible au changement climatique mais des chercheurs américains pourraient avoir trouvé une solution pour la rendre plus résistante aux canicules en réduisant le phénomène de photorespiration. Au bout de leurs travaux, cette équipe est parvenue à obtenir des pommes de terre maintenant mieux la photosynthèse pendant les coups de chaud, avec, à la clé pour les pommes de terre modifiées génétiquement, une augmentation de 9 à 30 % de la biomasse. Sans que les qualités nutritionnelles en soient affectées. Ces résultats doivent être confirmés et testés sur d’autres tubercules essentiels à la sécurité alimentaire comme le manioc (publication ici). Sur le front des nouveautés, Inrae a aussi annoncé il y a quelques jours l’arrivée d’une nouvelle variété de blé tendre présentant des résistances étendues (septioriose, piétin-verse, rouille brune) et combinant rendements élevés et fort taux de protéines.

Moins de viande, moins d’émissions ?

D’autres chercheurs ont tenté d’estimer l’impact que pourrait avoir l’application d’une taxe (201 € tonne) sur les aliments fortement émetteurs de gaz à effet de serre. Leurs conclusions ? Les Allemands consommeraient 53,3 % de bœuf en moins, selon le modèle. La consommation de porc diminuerait de 15,3 %, et celle de produits laitiers et d’œufs de 18,1 %. Ces baisses sont clairement liées à des coûts beaucoup plus élevés pour certains produits – par exemple, une augmentation de 51,3 % du prix du bœuf, de 48,56 % pour la viande ovine et caprine, et une hausse de 48,8 et 49,1 % du prix du fromage et du beurre, respectivement. Avec à la clé une réduction des émissions du secteur agricole d’un peu plus de 15 MtCO2eq. Restons dans l’univers du steak. S’il est moqué parfois, le vegan january (vous avez encore quelques jours pour vous lancer) semble avoir une influence importante et de long terme sur les comportements alimentaires de ceux qui s’y prêtent. Des études menées au Royaume-Uni tendent à montrer que l’abstinence de produits carnés modifie la perception de la viande par les mangeurs, au point, pour une frange d’entre eux, de générer du dégoût… Du dégoût, vous en avez peut-être en regardant les images de flammes dévorant la banlieue de Los Angeles, nous sommes revenus ce mercredi sur les questions brûlantes que posent aujourd’hui les grands incendies en périphérie des villes. Questions d’urbanisme, mais pas seulement. Les chercheurs sont aussi obligés de travailler sur les modalités d’évacuation de vastes franges de populations pour limiter les risques liés à la panique

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