Sciences et société, alimentation, mondes agricoles et environnement


Les échos & le fil

Publié le 4 septembre 2020 |

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Les échos 23-2020

Le problème au retour de vacances, c’est de trier le courrier accumulé sur le bureau, enfin, disons aujourd’hui les mails. Les différentes ressources récurrentes consultées pour ces échos, qui en font la base avant les digressions habituelles, représentent ce début septembre la bagatelle de 800 emails à ouvrir et consulter. Alors cette semaine, on pioche un peu au hasard, en évitant les sujets qui fâchent trop. Il y a d’abord cette histoire de salades japonaises qui poussent sans pesticides dans des fermes verticales avant d’être vendues pour environ un euro les 80 grammes, ce qui nous amène à plus de 10 balles le kilo. Quand même.


La Banque mondiale s’est, elle, penchée sur la question agricole, pour regretter, dans un rapport, que la majeure partie des subventions que les gouvernements accordent à l’agriculture, 600 milliards de dollars entre 2014 et 2016, ne tiennent pas suffisamment compte de la protection de l’environnement. Dans une (trop courte) interview à Ouest-France, Patrice Dumas (Cirad / Cired, cosignataire du rapport) enfonce le clou et estime que les soutiens publics pourraient être utilisés différemment pour être plus efficaces dans la lutte contre le changement climatique. (Pas lu en entier mais l’article et le rapport sont là). Voilà qui fait une transition toute trouvée avec un livre à paraître sous la plume de Bertrand Valiorgue qui propose de faire des entreprises agricoles des entreprises à mission, missions dont l’une d’elles serait de protéger des biens communs, pour renforcer leur position face au marché. Et, in fine, à faire payer, en  partie, le prix de la protection des biens communs par ce même marché… (Pour être parfaitement transparent, l’auteur de ces lignes est aussi celui qui a réalisé l’interview de Bertrand Valiorgue).


Puisque la viande est régulièrement pointée du doigt dans les discussions autour du réchauffement climatique, jetez un œil à l’interview d’Antonin Bonnet, étoilé parisien, qui remet intelligemment l’église au milieu du village et vient de racheter une… boucherie à côté de son restaurant. À l’autre bout du spectre, le distributeur Super U annonce la création de son propre centre de formation d’apprentis pour les métiers de bouche. Avec 43 élèves en CAP boucherie.

La question du genre occupant l’actualité plus souvent qu’à son tour, sachez que l’agriculteur n’est pas agricultrice. Oh là ! On se calme au fond de la salle ! Cette sentence est un des fruits de l’enquête menée par Valéry Rasplus sur son blog Agrigenre, et, franchement, ça vaut le détour. Au moins pour se voir confirmer que les mots ont un sens. Vous avez dit diversité ? Twitter est très divers, et l’agriculture y est très présente (les agricultrices en première ligne d’ailleurs quand il s’agit de vulgariser). On s’en rendra compte en suivant ce thread de @baptistemmt qui vous emmène de compte en compte d’agriculteurs/rices, un peu comme si l’on vous avait envoyé une série de cartes postales des champs. Si le Covid-19 a généré une vaguelette d’exode urbain (il y a souvent loin de l’idée à la réalité,) l’appétence des Français pour la campagne ne se dément pas.


Et Alphonse Allais doit se retourner dans sa tombe à écouter les informations. En effet, la ville de Lyon envisage d’autoriser les habitants à végétaliser la rue où ils vivent, contre un simple « permis de végétaliser. » Verra-t-on, comme pour encadrer l’urbanisme, fleurir des PLV, plans locaux de végétalisation, histoire de limiter l’implantation d’espèces potentiellement invasives ? On sait pourtant en la matière, c’est même Le Monde qui le dit avec ce papier sur la destruction des abeilles sauvages, à cause des ruches implantées pour sauver les abeilles domestiques, que les bons sentiments ne font pas forcément les bonnes idées…

Le probable naufrage en Asie d’un navire transportant 6 000 têtes de bétail, et 43 personnes dont 42 sont portées disparues, jette de nouveau un éclairage froid sur le commerce international d’animaux vivants. Que Choisir a aussi mis les pieds dans le plat cet été en s’intéressant à la question des produits « sans pesticides » ou « sans résidus de pesticides ». Au delà de la polémique, cette controverse ramène sur le devant de la scène la question des « mentions valorisantes » dont l’encadrement est souvent problématique. Un peu loin de nos préoccupations, mais non sans rapport, vous apprendrez là que nos blue jeans ont des effets pervers sur l’environnement. Ici vous pourrez un peu toucher du doigt ce qui nous rend curieux de la cuisine des autres et là comment les réseaux sociaux, en particulier TikTok deviennent un outil de revendication sociale en Californie pour la défense de droits des saisonniers étrangers. Aux États-Unis toujours, c’est l’ombre de la famine et de l’insécurité alimentaire qui plane sur le pays nous raconte le New-York Times, alors que près d’un foyer sur huit n’a pas ou plus les moyens de son alimentation.

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Vous apprendrez dans cet article comment le vignoble de Bordeaux cherche à se racheter une virginité auprès des consommateurs les plus jeunes et vous pourrez plonger dans l’histoire de l’agriculture en Argentine par le thread de cette semaine sur twitter. Et, en guise de résolution de rentrée, tous les threads des 18 derniers mois ont été classés et rassemblés sous une seule épingle. De la lecture pour les prochaines longues soirées d’hiver ! 

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One Response to Les échos 23-2020

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