Quel heurt est-il ?

Published on 17 octobre 2022 |

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[Éolien marin] il faudrait voir plus large

Jusqu’à présent, quand un président se déplaçait à Saint-Nazaire, c’était pour admirer l’un des fleurons de la construction navale. Désormais, ce sont de tout autres géants d’acier qui motivent la venue du chef de l’État. C’est que, d’ici peu, la sous-préfecture ligérienne pourra s’enorgueillir de disposer du tout premier parc éolien marin français en fonctionnement. Une mise en service très remarquée alors que l’énergie est devenue, depuis le déclenchement du conflit ukrainien, « une arme de guerre », doublée d’un impératif environnemental fort avec la fin des énergies fossiles. Reste que, pour que cette technologie prenne toute sa place dans le mix énergétique, il faudra s’entendre sur la localisation des futurs parcs. La planification, ça vous dit quelque chose ?

Par Lucie Gillot

10 février 2022 : le président Emmanuel Macron est en déplacement à Belfort. S’appuyant sur les conclusions d’un rapport commandité au Réseau de Transport d’Électricité (RTE) sur le futur énergétique de la France [1], il dévoile les ambitions fixées par le gouvernement pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Aux côtés du solaire, du nucléaire ou de l’éolien terrestre, l’éolien marin figure aux avant-postes. Objectif annoncé : « quarante gigawatts (GW) en service en 2050, soit une cinquantaine de parcs éoliens en mer [2] ». S’il est le premier à sortir des flots, le parc nazairien n’est pas le seul ouvrage dans les turbines. À Saint-Brieuc, Fécamp et Courseulles-sur-Mer, trois autres parcs d’éolien posé sont en cours de construction, avec une mise en service prévue pour 2023-2024, tandis que trois autres parcs ont été attribués lors de deux appels d’offres au large de Dieppe-Le Tréport, Yeu-Noirmoutier et Dunkerque. D’autres projets sont également en discussion sur la façade Sud-Atlantique comme à Oléron, ainsi qu’en Méditerranée, à Leucate, Gruissan ou Faraman [3], avec la technologie dite flottante (lire « Éoliennes : toucher le fond ou pas ? »). Actuellement, en France métropolitaine, deux gigawatts sont en construction, trois gigawatts et demi attribués. On comprend mieux pourquoi le chef de l’État a récemment appelé à donner « un coup d’accélérateur ».

Quel que soit leur lieu d’implantation, les éoliennes suscitent inquiétudes et désaccords. Impact sur les faunes marine et aviaire, modification du paysage, réduction des zones de pêche sont autant d’arguments récurrents lors des consultations publiques, avec toutefois cette nuance : « Les intérêts défendus et la logique d’argumentation varient selon les acteurs et les spécificités de chaque territoire [4]. » Ajoutez à cela les débats concernant les retombées économiques pour les territoires concernés puis ceux relatifs à la place à accorder à l’éolien dans la stratégie de décarbonation de l’électricité et la cartographie des arguments sera – presque – complète. Ne manquera qu’un ultime sujet de tension, celui d’une possible captation du secteur par les grands groupes industriels, avec l’idée qu’on ne sait pas qui est derrière. Un contexte conflictuel qui a longtemps alimenté le moulin médiatique sur ce sujet, la France faisant pâle figure par rapport à ses voisins allemands ou anglais. Il est pourtant un élément sur lequel les acteurs de tous bords s’accordent : le manque de planification.

Flottilles dans la brume

Reprenons l’histoire à ses débuts. Depuis les accords de Montego Bay en 1982, les États disposent de droits souverains dans leurs eaux territoriales. Cela signifie que, dans ces espaces, l’accès aux ressources halieutiques, la possibilité d’extraire des granulats en mer comme l’implantation d’éoliennes sont soumis à une autorisation préalable de l’État français. Pour ce qui relève plus spécifiquement des dames d’acier, jusqu’en 2018, la procédure était la suivante : les services de l’État identifiaient une zone d’implantation puis, dans un deuxième temps, lançaient un appel d’offres pour la fabrication et l’exploitation du parc, avec des concessions de quarante ans. Une fois le porteur de projet choisi, la consultation publique s’engageait au sein du territoire concerné avant le démarrage des travaux. Censée permettre l’échange avec un interlocuteur bien identifié, la procédure s’est retrouvée d’emblée confrontée à un hic : dans certains cas, le choix des zones d’implantation a suscité l’incompréhension au regard des autres usages dans ces espaces.

Deux projets en ont plus particulièrement pâti : Dunkerque, où la zone pressentie se situait dans un espace dédié à la conservation des oiseaux sauvages, et Dieppe-Le Tréport. Chargée de mission environnement et usages en mer au sein du comité régional des pêches de Normandie, Aline Meidinger retrace la genèse du projet dieppois : « Dès la première consultation en 2010, le grand public et la pêche professionnelle ont émis un avis défavorable. Le projet se situe dans une zone d’ampleur écologique [ndlr : il chevauche en partie le parc naturel marin Estuaires picards et de la mer d’Opale] et halieutique : c’est une zone de reproduction ou de transition de nombreuses espèces et l’un des plus importants gisements d’amandes de mer [5] en Europe. »En dépit des réticences et critiques locales, comme d’un avis défavorable et contraignant émis par le parc naturel marin, les services de l’État ne revoient pas leur copie : l’emplacement reste inchangé. « On a le sentiment d’une consultation bafouée », lâche-t-elle.

Changement de ton en 2018, à la faveur de la loi ESSOC (État au Service d’une SOciété de Confiance). « Auparavant, le débat public se tenait après la procédure d’appel d’offres, ce qui permettait de discuter avec le porteur de projet mais ne pouvait pas conduire à la modification de la zone retenue »,résume Anne Georgelin, responsable éolien en mer, hydroélectricité et énergies marines renouvelables au Syndicat des énergies renouvelables. Depuis 2018, la phase de débat public se déroule avant ledit appel, « ce qui permet de vraies discussions sur la localisation des zones ».

Une débauche de débats

Ce nouveau processus revêt quelques avantages. Pour l’illustrer, quittons les côtes normandes pour la façade Sud-Atlantique, plus précisément l’île d’Oléron. Du 30 septembre 2021 au 28 février 2022, la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) y a tenu une série de consultations publiques à propos du projet de parc éolien au large de l’île. Membre de la commission particulière en charge de ce dossier, Arnaud Passalacqua revient sur quelques caractéristiques du cas oléronais. Comme ailleurs, la zone initialement pressentie se situait dans le parc naturel marin Estuaire de la Gironde et mer des Pertuis, créé en avril 2015. « Cela a créé un énorme chiffon rouge. Dans cette zone, perçue par le grand public comme sacralisée, l’État, pourtant à l’origine du parc marin, arrive trois ou quatre ans après pour y implanter des éoliennes. » À l’issue de la consultation, la commission préconise dans son rapport de déplacer le parc éolien en dehors du parc marin ; l’État y consent. De quoi donner le sentiment d’une procédure réussie pour les membres de la CNDP. « On a réussi à faire bouger l’État pour aller dans une zone qui n’est certes pas idéale mais mieux que celle du parc marin », conclut celui qui est également historien au Lab’Urba.

Le dossier connaît néanmoins un rebondissement. Textuellement, la procédure de débat public visait à se prononcer sur « un projet d’un parc éolien en mer en Nouvelle-Aquitaine, et sur l’opportunité d’un éventuel deuxième parc [6] ». Pour les membres de la commission particulière, « il était évident que l’État allait en faire deux, mais ce n’était pas clair dans la tête des gens ». Résultat : lorsque, après la consultation, l’État a rendu ses conclusions en actant la construction d’un premier parc puis, à moyen terme, d’un second, la fronde est repartie de plus belle.

Comment expliquer cette décision ? Tout simplement au regard des perspectives. Pour atteindre l’objectif de quarante gigawatts à l’horizon 2050, il va falloir multiplier les parcs éoliens. A. Georgelin résume ainsi la problématique : « Est-ce que le système actuellement mis en place d’une consultation publique en amont de chaque projet marche mieux ? Oui, dans la limite du changement d’échelle à mener. Si on veut atteindre l’objectif de 2050, chaque façade maritime devra accueillir non pas un mais cinq ou six projets, voire plus selon leur taille. »Rien qu’en Normandie, « des débats publics ont eu lieu à cinq reprises, en 2013, 2015, 2019-2020 et 2022 », avec, à chaque fois, un nouveau projet de parc, sans que l’État précise combien il projetait d’en installer en totalité, ni à quelle échéance. « Ne pas présenter les choses clairement en termes de nombre, d’espace ou de calendrier crée frustration et incompréhension. »

Depuis le débat oléronais, A. Passalacqua en est lui aussi convaincu : la procédure va sans doute devoir changer d’échelle, au sens physique du terme. « Nous pensons avoir vécu le dernier débat autour d’un seul et même projet, explique-t-il. On espère basculer vers un autre système avec quelque chose de plus global, dans lequel on ne reviendra pas voir les gens tous les trois ans avec un nouveau projet de parc. » Pour bien des acteurs, c’est une évidence : il faut planifier le développement de l’éolien marin et le faire non pas à l’échelle d’un territoire mais à celle de chaque façade maritime.

Recherche vue panoramique

« La planification est un argument qui est monté en puissance jusqu’à être fort » dans le débat public, remarque A. Passalacqua. Mieux, dans un sujet marqué du sceau de la discorde, la planification, elle, fait consensus.

Commençons avec le Syndicat des énergies renouvelables. A. Georgelin y voit au moins trois atouts. L’un environnemental, puisque cette planification permettrait de faire « des études bien plus larges si on savait déjà combien de parcs vont être installés ». Loin d’être anecdotique, cela permettrait de prendre en considération les effets cumulés des parcs éoliens, du fait de leur proximité ou de leur succession sur une même façade. Actuellement, leurs impacts sont appréhendés à l’échelle d’un parc, ce que déplorent particulièrement les associations environnementales comme les professionnels de la pêche. Le deuxième atout est à rechercher du côté technique. « Cela favoriserait la mutualisation des raccordements au lieu de tirer un câble pour chaque parc, réduisant ainsi l’emprise sur l’environnement et le coût pour la collectivité. » Troisième argument enfin, la planification serait gage d’équité territoriale. « Donner des objectifs de répartition entre les façades permettrait de montrer que l’effort est partagé, tout comme les retombées économiques. »La représentante du syndicat déplore ainsi qu’aucune discussion n’ait été engagée sur les clés de répartition des quarante gigawatts. « Est-ce que l’on crée d’énormes zones de dix gigawatts très au large ou de tout petits parcs un peu partout ? Met-on l’accent sur l’éolien flottant ou renonce-t-on à l’exploitation du potentiel de certaines régions et avec quelles conséquences ? Tant que l’on reste sur cette approche d’un débat projet par projet, ce sont des discussions que l’on n’a pas. C’est dommage. »

Le manque de planification, les professionnels de la pêche le regrettent tout autant. Ceux-ci y voient notamment la possibilité de prendre enfin en considération l’impact que peut avoir la multiplication des parcs sur l’accès aux ressources halieutiques. Avec cinq projets dans les tuyaux sur la façade Manche Est-mer du Nord [7], la question est devenue centrale pour les pêcheurs normands. « On espère que cela va s’arrêter car cela crée un bouleversement d’accès aux zones, un report très important des activités qui est totalement sous-évalué et sous-estimé », explique A. Meidinger. Lors de la phase de construction, d’une durée de deux ans, certaines zones vont être interdites à la pêche. Cela signifie que les bateaux qui fréquentaient habituellement ces eaux vont devoir aller ailleurs. « Par exemple, une flotte de 150 navires directement impactée par la construction d’un parc va devoir, pendant toute la construction, se reporter sur d’autres zones, déjà sillonnées par d’autres. On ne sait pas s’ils peuvent se partager un espace plus restreint et si la ressource sera suffisante pour autant de bateaux. » Cela pose également des soucis de « cohabitation entre les métiers, typiquement entre arts traînants et dormants [8]. On exacerbe les problématiques de partage de l’espace ».Sans oubliercette grande inconnue : pourra-t-on continuer à pêcher au sein des parcs éoliens ? Bien que l’espace entre deux éoliennes le prévoie, personne ne sait encore ce qu’il en sera concrètement ni comment cela s’organisera [9]. Enfin, dernier argument en faveur de la planification évoqué de part et d’autre : elle permettrait d’y voir un peu plus clair sur l’utilisation de l’espace maritime, où les usages se multiplient.

En mer, c’est la zone

Géographe à Nantes Université, Brice Trouillet a fait de la planification de l’espace maritime son sujet de recherche (lire entretien ci-après). Scrutant l’évolution des usages en mer, il les énumère un à un. D’abord il y a la pêche et l’extraction de sable, activités historiques en mer, quoique la dernière se soit fortement accrue ces dernières années. « Ensuite, il y a tout ce qui relève de la télécommunication, avec les câbles sous-marins et, dans certaines régions du monde, les nouvelles formes d’aquaculture en mer ouverte. »Fin de la liste ? Pas vraiment. Il faut encore ajouter les activités nautiques et de plaisance « en plein essor » ou l’extraction de matières autres que le sable. Enfin, « Il n’y a pas que des formes concrètes, solides, qui viennent contraindre les usages en mer. Il y a également les mesures de protection de l’environnement », très prégnantes en France bien que peu contraignantes.

Cette superposition des usages, A. Meidinger la vit au quotidien. Sur la façade Manche Est-mer du Nord, « nous avons cinq projets de parcs éoliens, dix concessions d’extraction de granulats en mer, dix-neuf réserves naturelles marines, six projets de câble sous-marin, trente et un sites de clapage [10] et un grand port maritime qui réalise des aménagements portuaires qui grignotent un peu plus l’espace marin ».Pour la profession, ce sont autant de zones où les activités de pêche sont contrariées, dans un espace déjà amputé par le Brexit.

Cette situation n’est pas propre à cette façade. B. Trouillet résume ainsi les changements à l’œuvre un peu partout : « Jusqu’à présent, ce qui a fait l’alpha et l’oméga de l’utilisation de l’espace en mer, c’était la coactivité. »Qu’il s’agisse de transport, de navigation ou de pêche, l’espace n’était occupé qu’un temps. « Vous pouviez passer trois heures après le passage d’un navire sans difficultés. Ce qui change aujourd’hui c’est que l’on va vers des formes d’utilisation de l’espace plus exclusives qui vont geler toute autre forme d’utilisation. » Cette notion d’exclusivité est au cœur du débat. Par exemple, il peut s’avérer impossible, pour des questions de sécurité, de pêcher ou de naviguer au sein des parcs éoliens. Loin d’être cantonnée à ceux-ci, la question de la restriction des usages va se poser dans bien des secteurs comme les exploitations d’hydrocarbures offshore, l’aquaculture en mer, voire la création d’un parc naturel marin.

Du côté des acteurs de l’éolien, cette question de l’occupation de l’espace maritime se pose également, les zones potentiellement intéressantes pouvant être sous contraintes fortes, de défense notamment. Pour A. Georgelin, en dépit des apparences, on se retrouve face à la même problématique que celle de l’éolien terrestre : regarder uniquement la superposition des contraintes plutôt que la cohabitation des usages laisse entrevoir peu d’espaces vacants, ce qui tend à mettre sous tension certains territoires plus que d’autres. Pour autant, l’espace nécessaire à l’implantation des quarante gigawatts n’est pas mirobolant : « Moins de 3 % de l’espace maritime métropolitain serait utilisé. » Dans ce paysage contrarié, la planification pourra-t-elle remplir sa mission et sortir tout le monde du brouillard ? Peut-être, à la condition de s’entendre sur les objectifs. « L’argument de la planification a souvent été avancé sans qu’on entre dans le détail de ce que cela veut dire »,constate ainsi A. Passalacqua qui estime que les débats vont dorénavant s’engager à l’échelle de chacune des quatre façades maritimes métropolitaines et non plus projet par projet. Tout aussi prudent, B. Trouillet rappelle que le terme revêt des sens bien différents. Des subtilités qu’il détaille ci-après et qui auront sans doute toute leur importance dans les prochains mois.


LIRE l’entretien

Eolienne : toucher le fond ou pas ? Avant d’opérer une plongée dans le débat sur l’éolien marin, encore faut-il s’entendre sur l’objet du débat. Car il existe deux techniques, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients. Commençons par l’éolien posé, c’est-à-dire fixé sur des supports ancrés sur les fonds marins et qui est, à ce jour, plébiscité pour les parcs prévus sur les façades Manche Est-mer du Nord, Nord-Atlantique-Manche Ouest et Sud-Atlantique. Actuellement, l’ancrage s’opère à une profondeur maximale de cinquante mètres, quoique cette distance pourrait s’accroître à l’avenir au gré des avancées techniques. Selon la profondeur des fonds marins, les parcs vont être implantés plus ou moins près des côtes donc être plus ou moins visibles et en concurrence avec d’autres activités, particulièrement la pêche. S’y ajoutent des incertitudes sur les effets à court et moyen termes sur la faune marine et l’avifaune, la première étant impactée lors de la phase de construction, très bruyante, tandis que la seconde est concernée par la phase d’exploitation, du fait d’un risque de collision avec les pales. En revanche, lors de la phase d’exploitation, la faune marine reviendrait sur site, bénéficiant d’un effet récif au niveau des fondations. Quant à l’autre technique, dite d’éolien flottant, elle est toujours en phase d’expérimentation. Son atout : pouvoir être installée à de plus grandes profondeurs, comme celles présentes en Méditerranée. Reste que ses impacts sont moins bien connus et sans doute pour partie différents de ceux de l’éolien posé.

Trouver le bon mix. Quarante gigawatts en 2050, tel est l’objectif ultime fixé par le gouvernement français, avec un premier palier intermédiaire de dix-huit gigawatts en 2035. Le chiffre s’entend dans un contexte particulier, celui d’une sortie des énergies fossiles qui représentent actuellement 60 % de l’énergie utilisée. Pour y parvenir, le gouvernement s’appuie sur les conclusions d’un rapport de RTE « Futurs énergétiques 2050 », édité en octobre 2021. Premier postulat, la diminution globale de la consommation d’énergie, de 40 % environ. Deuxième axe, l’augmentation de la production électrique, énergie dont les besoins vont croître à mesure que ceux en gaz ou pétrole s’amoindriront. Dans son document, RTE propose plusieurs scénarios au sein desquels la part de l’éolien marin oscille entre 12 % et 31 % du mix global, la variation étant due à l’importance accordée au nucléaire de première et deuxième générations. En matière de transition énergétique, il existe un autre scénario souvent cité, celui porté par l’association NégaWatt. Tout récemment mis à jour, il postule que l’éolien terrestre et marin sera « la première source d’énergie en 2050 », avec une contribution à parts égales de ses deux déclinaisons. Sources : “Futurs énergétiques 2050, principaux résultats”, RTE, octobre 2021. “La transition énergétique au cœur d’une transition sociétale”, synthèse du scénario NégaWatt 2022.

[1] Futurs énergétiques 2050, Principaux résultats, RTE, octobre 2021.

[2] Reprendre en main notre destin énergétique !¸ discours du chef de l’Etat, 10 février 2022, Belfort.

[3] Pour une vue d’ensemble des projets, façade par façade : https://www.eoliennesenmer.fr/

[4] Territorialiser la politique de l’éolien maritime en France, entre injonctions étatiques et logiques d’appropriation, Aurélien Evrard et Romain Pasquier. Gouvernement et action publique, 2018/4.

[5] Coquillage marin

[6] https://www.debatpublic.fr/eolien-nouvelle-aquitaine/le-projet-en-bref-2137

[7] Précisément Dieppe-Le Tréport, Fécamp, Courseulles-sur-Mer, Centre Manche 1 & 2. Le parc de Dunkerque se situe également sur cette même façade, mais est un peu plus éloigné.

[8] Les arts traînants désignent les techniques de pêche actives (dragues, chaluts…) tandis que les arts dormants regroupent les engins immobiles comme les casiers.

[9] A Saint-Nazaire, le préfet a autorisé la pêche au sein du parc. Sur demande de la profession, le chalutage y est toutefois prohibé pour l’instant.

[10] Opération qui consiste à déverser en mer les substances issues du dragage.

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4 Responses to [Éolien marin] il faudrait voir plus large

  1. Dr Thierry LECOMTE says:

    Bonjour
    je vous propose un élargissement du champ de vision concernant les impacts des éoliennes sur la faune aérienne. Que l’on prenne en compte l’ avifaune cela me semble normal m^me si les oiseaux ne représentent que 0,55 de la biodiversité spécifique déjà décrite. Les insectes avec plus de 60% de cette m^me biodiversité sont étrangement oubliés et pour tant ils passent aussi ‘à la moulinette” comme en témoigne une récente étude allemande qui estime à 1,2 tonne la biomasse d’insectes tués par une éolienne sur une année…..les jeunes araignées en migration par “ballooning” aérien doivent aussi s’ ajouter à la casse ……. laquelle va aussi impacter oiseaux et chiroptères insectivores de par l’ appauvrissement de leur garde -manger….
    maintenant que l’INRA s’enorgueillit d’un “e” au bout de son sigle ,il serait intéressant que ce bel organisme de recherche s’ empare aussi de se sujet???

    bien cordialement,

  2. Loïc MARION says:

    Excellent article, mais qui est principalement axé sur la pêche et minimise les problèmes environnementaux notamment en évoquant l’effet récif qui ne concerne que les écosystèmes sableux de Mer du Nord, sans intérêt pour les fonds marins sablo-rocheux dominant en France, et qui confonds quelques espèces non patrimoniales (type moule) qui trouvent ainsi un support de fixation, avec l’ensemble de la faune marine qui comprend de nombreuses espèces patrimoniales protégées en situation déjà vulnérable (Cétacés par exemple, sans parler des poissons). Les effets cumulés sur la mortalité des oiseaux marins et terrestres migrateurs en mer ainsi que les chauves-souris peuvent être délétères. L’auteur aurait grandement profité de la lecture de l’autosaisine du Conseil National de la Protection de la Nature consacré à l’éolien offshore de juillet 2021 :
    https://www.avis-biodiversite.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2021-17_avis_autosaisine_cnpn_eolien_offshore_france_du_06_juillet_2021.pdf

    • Lucie Gillot says:

      Bonjour. Merci pour votre commentaire et cette source. Effectivement, en faisant le choix de centrer ce dossier sur les questions de planification, certains aspects, particulièrement les questions environnementales, n’ont pu être évoqués. Non pas par désintérêt de celles-ci, mais bien parce qu’elles méritent d’être pleinement exposées et débattues ! Sesame étant ouvert à toutes les opinions, n’hésitez pas à apporter votre contribution au débat : notre rubrique de l’Eau au moulin est faite pour cela. Cordialement, Lucie Gillot.

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