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De l'eau au moulin

Publié le 8 juillet 2022 |

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[Territoires du littoral] L’agriculture, problème ou solution pour l’avenir des îles ?

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Sur les îles de l’Atlantique, plusieurs communes ont fait du maintien et du développement des activités agricoles une de leurs priorités. Mais les projets d’installation font face à des obstacles à la mesure des convoitises et des passions dont les îles sont l’objet. Le Réseau Agricole des Iles Atlantiques (RAIA) facilite l’émergence et l’organisation de ces projets agricoles.

Par Alban Landré, doctorant en sociologie, INRAE (LESSEM, Grenoble), CNRS (AMURE, Brest), Conservatoire du littoral

A Ouessant, l’installation de deux nouveaux troupeaux

En 2019, la commune d’Ouessant a choisi un couple d’éleveurs et une éleveuse afin qu’ils s’installent sur l’île, avec leurs troupeaux respectifs1

Thomas, Marie et leurs vaches, Charlène et ses brebis, bénéficient de parcelles mises à disposition par des propriétaires privés et par la commune. Ces parcelles étaient auparavant entretenues par les salariés des services techniques de la commune d’Ouessant, qui broyaient les végétaux qui y poussent. Les bêtes remplacent donc les machines pour dessiner les paysages de certaines parcelles d’Ouessant, quand d’autres restent pâturées par les brebis des quelques éleveuses et éleveurs amateurs qui perpétuent l’élevage ovin sur l’île.

L’acheminement des bêtes en bateau depuis « le continent » a été fastidieux. Pour écouler les produits, les trois éleveurs n’ont d’autre choix que de tout vendre sur place, car aucune laiterie n’envisage d’envoyer un camion frigorifique à Ouessant2. Tout le lait des animaux est donc transformé et vendu sur l’île. La commune met à disposition un bâtiment de transformation et de stockage que Thomas, Marie et Charlène partagent. Les deux troupeaux sont traits avec des engins mobiles déplacés en tracteur. Les réglementations de protection des paysages, des milieux naturels et des masses d’eau qui s’appliquent sur l’île ne permettent pas d’installer de bâtiments d’élevage, où des bêtes pourraient se nourrir et passer leurs nuits. Le bâtiment est donc uniquement dédié au stockage de matériel et à la transformation laitière.

Les membres du conseil municipal d’Ouessant se disent ravis de ces installations récentes en agriculture. Le travail des trois éleveurs et de leurs animaux apporte une production alimentaire sur place. De plus, ces installations agricoles génèrent des activités économiques qui ne sont qu’indirectement liées à la fréquentation touristique, même si les visiteurs peuvent acheter et remmener des produits laitiers sur le continent. Par ailleurs, la commune d’Ouessant s’était engagée à trouver des logements sur l’île pour les candidats et les membres de leurs familles, si besoin. En effet, ces deux installations permettent aussi à Ouessant de gagner des habitants « permanents », par opposition aux personnes qui sont propriétaires d’une maison sur l’île mais ne l’occupent qu’une petite partie de l’année – et à l’école de l’île d’accueillir plus d’enfants.

Pyramides des âges et des genres des populations de la commune d’Ouessant et de l’EPCI le plus proche (Pays d’Iroise). Source : « Atlas cartographique et statistique de l’agriculture des îles du Ponant » par les élèves des M1 ACT, ETA et SIGAT de géographie-aménagement de l’Université de Rennes 2, pour le projet SOFIANE.

Cette situation, où une commune insulaire cherche à faire venir des porteurs de projets agricoles pour entretenir des paysages, produire de la nourriture et dynamiser le quotidien des insulaires, n’est pas propre à Ouessant.

Maintenir et développer l’agriculture insulaire ?

Ces dernières années, sur les îles, plusieurs communes ont érigé le maintien et le développement des activités agricoles comme une de leurs priorités politiques. Le déploiement de ces ambitions a été appuyé par une association qui rassemble agriculteurs, salariés de services communaux et intercommunaux, élus et insulaires bénévoles. Le Réseau Agricole des Iles Atlantiques (RAIA)3 est une association qui fait circuler des connaissances, des savoir-faire et facilite le déploiement de projets agricoles sur 16 îles et archipels de l’Atlantique et qui porte le projet de recherche SOFIANE financé par la Fondation de France4.


Les 16 îles sur lesquelles le RAIA intervient.
Source : RAIA.

Sur cinq de ces îles, des activités agricoles historiques se sont maintenues, notamment à la faveur de conditions climatiques plus douces que sur le continent, ce qui limite le gel hivernal. Les agriculteurs de Noirmoutier et Ré sont spécialisés dans la production de pommes de terre. On y trouve aussi des sauniers qui produisent du sel. Sur l’île de Ré, comme à Oléron, la vigne est présente. Outre les viticulteurs, d’autres agriculteurs d’Oléron sont spécialisés en élevage ou en maraîchage. Les agriculteurs de Belle-Ile sont majoritairement éleveurs : bovins lait et viande, ovins viande. Les agriculteurs de Batz sont tous légumiers.

Sur deux des îles, Sein et l’Ile-aux-Moines, il n’y a pas d’agriculteurs professionnels.

Sur les neuf autres îles, l’agriculture n’est pas liée à des activités historiques, mais à des projets plus récents. La plupart d’entre elles accueillent des activités de maraîchage. On trouve de l’élevage même sur des petites îles comme Arz (un élevage laitier) et Bréhat (un élevage laitier et un élevage de bovins viande). Ces exploitations se rapprochent plus des deux projets en cours de déploiement à Ouessant que des élevages laitiers de Belle-Ile, dont les produits s’insèrent dans des filières similaires aux produits agricoles du continent.

Mais les projets de développement de l’agriculture sur les îles ne portent pas toujours leurs fruits. Ils périclitent parfois après quelques années seulement, et pas uniquement à cause des difficultés de transport des marchandises et des bêtes ou du manque de parcelles disponibles pour des exploitations agricoles qui voudraient s’établir ou s’agrandir – sans compter les changements de projets de vie ou les difficultés techniques et d’organisation qui peuvent survenir dans n’importe quelle situation d’installation en agriculture

Installation ou intrusion dans une île-jardin ?

La recherche active de porteurs de projets d’élevages par les élus d’Ouessant reflète bien les difficultés qui se présentent à qui veut s’installer en tant qu’agriculteur ou agricultrice sur une île. Depuis les années 1970 et jusqu’aux années 2010, plusieurs projets agricoles ont rapidement échoué ou périclité après quelques années, à Ouessant et ailleurs.

Sur l’île d’Arz, après avoir facilité l’installation d’un élevage laitier à partir de 20095, l’équipe municipale a planifié une installation en maraîchage. Un couple est choisi en 2014. Au printemps 2015, Jean-François et Aude installent un tunnel de maraîchage après avoir reçu une autorisation orale de la part des élus municipaux6. En parallèle, la commune demande une autorisation officielle. Mais rapidement, une association départementale qui rassemble certains habitants s’organise et conteste la légalité du tunnel au regard de la réglementation de protection des paysages7. D’autres habitants s’organisent et font circuler une pétition contre la contestation qui menace le tunnel, pour défendre les maraîchers8 Avant tout jugement, la commune retire la demande officielle d’autorisation. Jean-François et Aude démontent le tunnel et quittent l’île.

Sur l’île de Bréhat, un tunnel maraîcher a été incendié il y a une dizaine d’années, sans que l’on sache ni par qui, ni exactement pourquoi. Ce qui est sûr c’est que l’implantation des tunnels n’a pas toujours bonne presse sur les îles, car certaines personnes les trouvent « moches ». Un résident secondaire, qui s’implique pour que les quelques agriculteurs bréhatins puissent se faire prêter certains terrains de loisir peu utilisés, explique : « Les tunnels [de maraîchage] ça pose un problème […] pour l’esthétique et puis on a ici des gens pour qui Bréhat est une île-jardin. La grosse difficulté par rapport à d’autres îles, c’est que c’est d’abord une île d’estivants, de jardins, de paysages exceptionnels, que les gens veulent à tous prix préserver, et donc il faut gérer tout ça ensemble, en sorte qu’on augmente les surfaces cultivables, en tenant compte de cet aspect jardin […] Il faut que la préoccupation esthétique soit prise en compte par les agriculteurs peut-être davantage qu’elle ne l’est aujourd’hui, il faut que les estivants acceptent, et que les Bréhatins s’accordent entre eux par rapport à tout ça. Il faut que chacun y trouve son avantage ».

Tunnels maraîchers sur l’île nord de l’archipel de Bréhat. Photo : André Fiquet.

Cela nous renvoie à ce que l’on peut appeler le « dilemme de la tomate » : certains résidents – dont certains habitent ailleurs en hiver – désireraient pouvoir manger des tomates locales, mais ne sont pas pour autant prêts à supporter ce qu’une production alimentaire locale implique9. Pour ne pas prendre de risques, au vu de la réglementation sur les paysages et des tensions qui peuvent toujours éclater sur le caractère esthétique de tel ou tel choix d’aménagement, la commune d’Ouessant a proposé la cour de l’ancienne école privée, entourée de hauts murs de pierre, à Vincent, le maraîcher de l’archipel voisin de Molène10. Les tunnels qu’il y a installés sont donc quasiment invisibles pour les résidents, qui trouvent pourtant des tomates sur le marché.

Soutenir l’agriculture pour ralentir la mise en rente des îles ?

Les parcelles insulaires ne sont pas que des espaces d’activité agricole ou de loisir potentiels. L’attrait que représentent les îles pour le tourisme et la résidence, secondaire ou permanente, a provoqué une forte demande pour les parcelles à bâtir. Certains agriculteurs ont d’ailleurs profité de cette demande pour vendre leurs bâtiments d’exploitations transformés en maisons, ou vendre des terres cultivées pour les bâtir et réaliser des gains importants. Même si la Loi Littoral, qui s’applique de façon inégale à partir de 1986, puis de plus en plus strictement à partir des années 2000, exclut beaucoup de parcelles de la constructibilité, les prix du mètre carré atteignent de tels niveaux que les propriétaires espèrent tout de même pouvoir les revendre très cher. Dans cette situation, l’implantation d’une activité agricole est perçue comme un frein à une possible vente future.

Pour les élus locaux, protéger les terres agricoles via les documents d’urbanisme, et afficher politiquement un soutien à des projets agricoles, est donc également un moyen de limiter la hausse des prix de la terre, alimentée soit par un espoir de constructibilité, soit par la hausse des prix au gré des reventes. Comme les zones classées « naturelles » dans les documents d’urbanisme sont inconstructibles11, les seuls endroits constructibles selon la loi, et si les Plans locaux d’urbanisme l’ont décidé, sont certaines parcelles classées « agricoles », dont certaines sont parfois des jardins, des terrains de loisir ou des broussailles, celles qui sont les plus cachées de la mer et les plus proches des constructions existantes. Affirmer le caractère uniquement agricole de certaines parcelles permet donc aux élus qui le souhaitent de ralentir la mise en rente des îles, un processus où chaque parcelle devient, ou peut devenir, une source de revenus via des activités à destination des touristes ou via la construction..

Des leviers, une volonté

Outre le pouvoir de planification offert par les documents d’urbanisme12, les communes ont la possibilité d’acheter ou de récupérer certains terrains ou bâtiments agricoles, via des dons, l’achat à l’amiable et la préemption. A Yeu13 et à Bréhat, des sociétés et des projets de sociétés coopératives rassemblent des personnes intéressées au maintien de l’agriculture, et agissent également en soutien ou en substitut des communes, pour récupérer et mettre à disposition des parcelles agricoles.

D’autres acteurs fonciers, comme les SAFER14, le Conservatoire du littoral et les services Espaces naturels sensibles (ENS) des départements peuvent être sollicités par les communes pour participer à l’effort de maintien des terres agricoles.

Par contre, le Conservatoire du littoral et les services Espaces naturels sensibles (ENS), s’ils soutiennent le ralentissement de la spéculation foncière, ne sont pas des acteurs dont l’objectif est le maintien de l’agriculture coûte que coûte. Leurs activités sont orientées vers la protection des paysages et des milieux naturels. Ils ne sont donc pas prêts à accepter n’importe quelles activités agricoles, et refusent quasi-systématiquement l’implantation de tunnels maraîchers, par exemple. Ils ont une préférence pour les prairies de fauche tardive et le pâturage extensif. De façon plus offensive, les communes peuvent demander au préfet de récupérer des parcelles vacantes, sans propriétaire connu15, ou exiger l’exploitation des « terres incultes »16, mais ce sont des procédures lentes qui n’aboutissent pas à tous les coups.

L’éloignement, la réglementation et certains jeux d’acteurs locaux réduisent les possibilités d’agriculture sur les îles. Les porteurs de projets, les élus communaux et les habitants auto-organisés qui travaillent à la dynamisation agricole des îles, font face à des obstacles à la mesure des convoitises et des passions dont les îles sont l’objet. Dans ces conditions, la réussite des projets agricoles sur les îles nécessite de s’approprier un savoir-faire juridique et technique, et de lourds efforts de conviction de la part des « animateurs agricoles » des îles17. Ces animateurs agricoles doivent s’efforcer de « [faire] reconnaître comme légitime [leur] vision du monde »18 et des îles, pour que des projets s’implantent et se maintiennent. C’est au prix de cette ténacité que se constitueront, peut-être, de plus grandes et plus robustes coalitions autour de projets agricoles comme solutions possibles à certains problèmes, présents et futurs, des îles.

Lire la suite du dossier : A Belle-Ile, la faune sauvage, les cultures et le CPIE

  1. https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/finistere/ouessant-deux-nouveaux-elevages-s-installent-nouvelles-aventures-charlene-thomas-marie-1897780.html, consulté le 22 juin 2022.

    https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/ile-d-ouessant-ces-eleveurs-qui-ont-change-de-vie_4607455.html, consulté le 22 juin 2022.https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/finistere/ouessant-pari-reussi-pour-les-nouveaux-eleveurs-2285077.html, consulté le 22 juin 2022.

  2. A Belle-Ile-en-Mer, un service de collecte de lait intercommunal achemine le lait vers une laiterie de la région de Pontivy (Morbihan).
  3. https://raia-iles.fr/, consulté le 22 juin 2022.
  4. https://raia-iles.fr/projet-de-recherche/, consulté le 22 juin 2022. Le travail de stage effectué pour le projet SOFIANE et dont cet article est issu est disponible ici : https://raia-iles.fr/production-des-travaux-de-recherche-2018-2019//, consulté le 22 juin 2022.
  5. Créée par un couple, l’exploitation compte quatre associés depuis 2019, https://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/salon/salon-de-l-agriculture-les-agricultrices-gagnent-du-pouvoir-a-la-ferme-f9e93796-98a4-11ec-a212-1f68235c1350, consulté le 22 juin 2022.
  6. https://reporterre.net/Des-maraichers-bannis-de-l-ile-d-Arz-par-des-residents-secondaires, consulté le 22 juin 2022.
  7. [1] http://acr56.net/index.php?option=com_content&view=article&id=133&Itemid=119, consulté le 22 juin 2022.
  8. https://www.ouest-france.fr/bretagne/ile-darz-56840/les-tunnels-des-maraichers-ne-font-pas-lunanimite-3477793, consulté le 22 juin 2022.
  9. Cardinal, Jérôme, 2018, L’insertion territoriale de l’agriculture : mise en perspective entre l’île de Bréhat et Ploubazlanec (Côtes d’Armor), mémoire de M2 Agroécologie, sociétés, territoires, AgroParisTech.
  10. https://www.letelegramme.fr/economie/molene-et-ouessant-paysan-entre-deux-iles-22-07-2021-12790610.php, consulté le 23 juin 2022 et https://magazine.laruchequiditoui.fr/albums/a-ouessant-une-agriculture-qui-ne-manque-pas-de-sel/, consulté le 23 juin 2022.
  11. Elles peuvent toutefois accueillir certaines activités agricoles. Pour en savoir plus sur les réglementations environnementales qui réglementent l’agriculture sur les îles, voir :

    https://raia-iles.fr/wp-content/uploads/2019/11/r%C3%A9pertoire-des-politiques-publiques.pdf, consulté le 23 juin 2022.

  12. Les Plans locaux d’urbanisme que les communes ou les communautés de communes définissent réglementent les usages autorisés du sol parcelle par parcelle, en conformité avec le code de l’urbanisme. D’autres outils de planification et de veille foncière dédiés à l’agriculture et/ou aux milieux naturels existent, comme les Zones agricoles protégées (ZAP) et les Périmètres de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains (PAEN) : https://territoiresbio.fr/favoriser-les-installations-et-transmissions-en-bio/zap-et-paen-2-outils-pour-proteger-la-vocation-agricole-des-terres-dans-le-long-terme/, consulté le 23 juin 2023.
  13. https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/lile-dyeu-85350/l-ile-d-yeu-la-cooperative-terres-islaises-se-renforce-7086042, consulté le 23 juin 2022.
  14. Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural, les SAFER ont en charge la transmission des terres agricoles en France. Sur la base de grilles de prix selon le type de sols, elles peuvent agir « en révision de prix » lorsque les sommes proposées pour la transaction ne sont pas adaptées à l’usage agricole, et bloquer la vente.
  15. https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000029596032/2014-10-15/, consulté le 23 juin 2022.
  16. https://po.chambre-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/Occitanie/073_Inst-Pyrenees-Orientales/FICHIERS/TERRITOIRES/EXTRAITS_GESTION_DU_FONCIER/TERRES_INCULTES.pdf, consulté le 23 juin 2022.
  17. https://raia-iles.fr/wp-content/uploads/2019/11/Rapport-dexpertise-Alban-version-pour-relecture-RAIA-avant-mise-en-ligne.pdf, consulté le 23 juin 2022.
  18. Ansaloni, Matthieu, 2013, « Coalitions et changements de politiques publiques : environnementalistes et politiques agricoles en Angleterre et en France », Revue internationale de politique comparée, 2013/1, Vol. 20, p. 47-72.




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