Sciences et société, alimentation, mondes agricoles et environnement


Les échos & le fil Eoliennes ©Yann Kerveno

Publié le 6 décembre 2024 |

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Les échos #36-2024

Une tribune contre le photovoltaïque au sol, une découverte des scientifiques qui a fait trop peu de bruit, et le loup espagnol. Voici les échos du vendredi 6 décembre 2024.

Visuel : ©Yann Kerveno

Quand on traîne dans la campagne, on cause beaucoup des problèmes économiques du moment et de ceux de demain. Dans les questions qui se poseront en 2025, celle de l’application de la loi sur le photovoltaïque sera probablement un des sujets. En tout cas, ça bruisse. Jusque dans les journaux. Il y a d’abord eu cette tribune, signée par des chercheurs et quelques « people » qui se demanderont peut-être un jour ce qu’ils sont venus faire dans cette galère, publiée par Libé début novembre. Tribune qui invite à stopper le développement du photovoltaïque au sol sur la base d’un rapport du Conseil national de la protection de la nature, au motif que ce n’est pas compatible avec la protection de la biodiversité. Puis cette contre-attaque, quelques jours plus tard de trois associations, NegaWatt, le réseau Cler et l’association Énergies renouvelables pour tous, qu’on peut difficilement accuser d’être contre la biodiversité, qui vient démonter avec méticulosité les arguments avancés dans la tribune précédente, reprochant à cette dernière une « charge aussi violente, sans appel et sans nuances (…) ». Dans une autre tribune publiée dans son journal Alternatives Économiques, Antoine de Ravignan vient mettre tout le monde d’accord, renvoyant dans les cordes les uns et les autres, et regrette amèrement au passage que ces dissensions, manipulations, appelez ça comme vous voudrez, ne manquent pas d’alimenter la défiance des Français et le backlash en cours sur les questions environnementales. Bon, il reste l’agrivoltaïsme, cet hybride qui permet, sur le papier, de combiner à la fois la production agricole et la production d’énergie. Si les procédés sont maintenant courants (c’est le cas de le dire) sur la vigne, voire les fruitiers, il se pourrait que l’on voie ces technologies se développer sur le maïs, plante pourtant très sensible à l’ombre.

Aux États-Unis, les farmers peuvent se faire un peu plus de soucis, en plus de la crise qui les frappe. Le ministre de la santé, R.F. Kennedy, qui ne les aime pas, vient de recevoir le renfort d’un allié de poids en la personne de Marty Makary, nommé patron de la Food and Drug administration. Un qui ne fait pas non plus mystère, il est oncologue, de son aversion pour l’emploi des produits phytos en agriculture qu’il pointe du doigt, avec l’ultratransformation des aliments, responsables de l’augmentation des cancers du côlon aux États-Unis. Pendant ce temps-là, la recherche vient d’effectuer une percée peu médiatique mais qui ouvre de grandes perspectives. Des chercheurs sont parvenus à comprendre le mécanisme qui régule l’ouverture et la fermeture des stomates des plantes. Celles qui leur permet de gérer la chaleur et la transpiration. De quoi imaginer le développement de plantes plus aptes à encaisser les affres de la chaleur et de la sécheresse, graal de tous les agriculteurs en train de basculer en zones sèches et chaudes ? En Italie, en Sardaigne plus exactement, il s’est découvert une vigne âgée de 1000 ans, d’une variété considérée comme « mère » de la plupart des cépages cultivés dans le monde. Son tronc mesure 135 centimètres de diamètre. Enfin, en Espagne, la rétrogradation du loup en deuxième division des espèces protégées n’a pas fait de vagues. Le gouvernement ayant affirmé tout de go que cela ne changerait rien aux décisions prises en 2021 pour protéger Canis lupus sur l’ensemble du territoire.

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