Published on 6 septembre 2024 |
0Les échos #23-2024
Chats et chiens ne font pas souvent bon ménage, sauf dans les Échos du 6 septembre 2024. C’est la reprise, on écoute les insectes manger, on s’inquiète du flair du bourdon et on essaye de se dire que le concept de météo “normale” est à ranger au rayon souvenirs.
Visuel : archives © yann kerveno
L’idée est amusante mais loin d’être bête et elle est mise en œuvre pour traquer la chrysomèle du maïs, appelée aussi « million dollar bug » pour les dégâts considérables qu’elle peut causer en s’attaquant aux racines de la plante. Il s’agit d’un micro un peu spécial capable d’enregistrer les vibrations que l’insecte produit lorsqu’il mange et qui se transmettent depuis le système racinaire à la tige. L’appareil n’est pas encore complètement au point, il faut apprendre à traiter et trier les données recueillies mais les concepteurs de l’engin sont parvenus à isoler également le bruit de succion du puceron sur les plantes… De quoi ouvrir des pistes pour l’aide à la décision de traiter ou non les parcelles.
Ils ont le bourdon
Restons chez les insectes, avec les résultats inquiétants de cette étude menée sur des bourdons. Des chercheurs viennent en effet de montrer que les fortes chaleurs ont un impact sur leur capacité à détecter les fleurs qui leur permettent de se nourrir dans une parcelle. Lors de l’étude, menée sur 190 de ces pollinisateurs, les chercheurs ont constaté que la chaleur, 40 °C en l’occurrence, pouvait réduire, jusqu’à 80%, la réponse des antennes aux stimuli. Plus inquiétant encore, une fois la vague de chaleur passée, le bourdon ne retrouve pas ses capacités « olfactives » initiales.
Du nez, les chiens en revanche en ont, et ils pourraient devenir des auxiliaires vétérinaires précieux en étant aptes à déceler, sinon diagnostiquer, la BRD, (maladie respiratoire bovine) si difficile à détecter dans les troupeaux. Aux États-Unis, des chiens sont entraînés à cette tâche en espérant qu’ils puissent, un jour, entrer dans un troupeau et désigner les animaux qui ont besoin d’un traitement antibiotique. Et par là même éviter une prophylaxie générale.
Chat de malheur
Du chien au chat, il n’y a qu’un panier me direz-vous, mais aujourd’hui, c’est l’existence du chat de ferme qui est remis en cause aux États-Unis par les défenseurs de l’environnement. Le motif ? Les dégâts qu’ils causent à la vie sauvage dans le pays : 1,4 milliard d’oiseaux et 22,3 milliards de petits mammifères par an. Le pays compte 70 millions de chats sauvages ou errants et 85 millions de chats dûment dotés de propriétaires. Les agriculteurs défendent toutefois l’existence des matous de ferme en expliquant qu’ils régulent de façon biologique les ravageurs attirés par le grain.
Et vous, votre été ?
La fin de l’été approchant et rentrée oblige, les premières conversations tenues autour de la machine à café portent souvent sur la météo des vacances. S’il n’en a pas l’air, l’été 2024 aura été chaud en France, mais il s’en trouvera toujours pour dire que le temps a été pourri, trop chaud, pluvieux, orageux. On n’est jamais vraiment content du temps qu’il fait. L’occasion, pour nourrir les prochaines conversations, de partager cette réflexion étayée du professeur David Bowman qui nous invite à oublier, le plus rapidement possible, l’idée qu’il existe une « météo normale. » Vous avez dit vacances, donc peut-être voyage, découverte ? Faisons un détour par cette tribune grinçante publiée par Jean Pinard qui estime que le concept de “surtourisme” est surtout un moyen de stigmatiser les classes populaires qui n’ont pas forcément le choix de leurs vacances. Ce « mauvais touriste, le touriste de trop, devient donc ce prolo qui encombre les autoroutes tous les samedis d’été, celui qui, dès le premier rayon de soleil printanier, décide de faire visiter le Mont-Saint-Michel à ses enfants. Comme forme de mépris de classe, on ne fait pas pire. » Ça pique au coin de la serviette de plage.
“Surtourisme“. Pour aller plus loin, la Mission Agrobiosciences-INRAE avait instruit le débat en avril dernier en croisant les analyses universitaires et les expériences de terrain. Cette rencontre BorderLine à visionner ci-dessous proposait de s’interroger sur les atouts mais aussi les limites du tourisme vert. Finalement, quels jalons poser pour une fréquentation véritablement durable et partagée des espaces naturels ?
Avec :
- Florian Chardon, directeur du Syndicat Mixte Canigó Grand Site ;
- Steve Hagimont, historien, directeur adjoint du département d’histoire de l’Institut d’études culturelles et internationales (Univ. Paris-Saclay), spécialiste de l’histoire environnementale du tourisme ;
- Charlotte Michel, créatrice du bureau d’études Usages et Territoires, chercheuse associée au Laboratoire de recherche en Architecture, coordinatrice du projet scientifique « Porquerolles en 2050 » ;
- Pierre Torrente, directeur du campus des métiers et des qualifications du tourisme pyrénéen, président de l’association « Transition des Territoires de Montagne ».