Les échos & le fil

Published on 24 mai 2019 |

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Les échos #19-2019

Par Yann Kerveno

L’actualité vient parfois nous rappeler que la nature n’est souvent angélique que dans les rêves ou les dogmes. Ainsi ce jardinier nantais qui en fit les frais, mort empoisonné pour avoir cuisiné les produits de son jardin. Il aurait visiblement confondu les racines du navet du diable avec une autre racine comestible elle, carotte, navet… Ouest-France en a profité pour faire la liste des plantes communes de nos jardinets qui portent, sinon la mort, au moins une toxicité propre à bien des désagréments.


Sinon, douze militants de l’association Boucherie abolition ont été interpellés cette semaine suite à leur participation à la « libération » d’animaux d’élevage dans plusieurs départements de l’Ouest de la France. Paysan Breton s’interroge d’ailleurs sur les signes d’essoufflement que semble montrer le mouvement. Enfin, pas tout le monde. En Belgique, l’Académie de médecine s’est prononcée défavorablement sur le véganisme appliqué aux jeunes enfants (3 % des enfants du pays) à cause des carences de ce régime en vitamine B12. Dans the Conversation, Daniel Boy se demande si la haine de l’étranger ne se cache pas sous l’amour du « local », valeur devenue prédominante dans les attentes des consommateurs. Le point de vue mérite qu’on s’y attarde. Préférer le local n’est-il pas aussi mettre en péril les filières équitables de l’autre bout du monde ?

(Pas d’épisode de GoG cette semaine, sinon je vais vous lasser et j’ai mieux en stock, les OGM)


Alors que le glyphosate continue de créer des polémiques à n’en plus finir, l’Europe entend bien remettre sur le tapis la question des OGM pour encadrer les NPBT (New Plant Breeding Techniques – les nouvelles techniques d’amélioration des plantes). Cette réouverture de chantier fait suite à la décision de la Cour de justice européenne de classer les produits de mutagénèse comme des OGM. Elle doit déboucher sur une nouvelle réglementation qui remplacera la première, âgée de 20 ans. On n’a pas fini de polémiquer, mais ça tombe bien car on commence à avoir un peu de recul documenté, plus de vingt ans en Espagne, et que les États-Unis ne sont plus seuls dans la course ; la Russie vient de faire une annonce fracassante, consacrer 111 milliards de roubles, soit 1,7 milliard  d’euros au génie génétique pour créer 10 OGM végétaux ou animaux (avoine, betterave sucrière, blé et pomme de terre en tête) d’ici 2020 et 20 autres d’ici 2027. Rêvons un peu, nous aurons peut-être bientôt des coquelicots non toxiques ?


Aux États-Unis, Donald Trump a décidé de signer un gros chèque pour aider les agriculteurs à supporter le coup de la guerre économique qu’il mène contre le monde entier. Les chiffres n’ont cessé de progresser jusqu’à atteindre 16 milliards de dollars hier lors de l’annonce officielle. Annonce qui a surpris puis que les aides vont concerner tous les agriculteurs et non ceux directement affectés par les conséquences de la guerre commerciale. (#astuce, la campagne pour les prochaines élections à commencé aux États-Unis)

Mais pendant ce temps-là, les agriculteurs américains, eux, se grattent la tête face à l’avenir. Tellement, qu’ils ont freiné leurs investissements et que John Deere est obligé de ralentir ses chaînes de production. En Chine, la peste porcine africaine poursuit ses ravages derrière la Grande Muraille et les grands industriels de la viande s’attendent à une nette augmentation des prix du bacon et de la saucisse. Les Australiens ont lancé une pétition pour refuser l’importation de blé annoncée il y a quelques jours afin de pallier la faiblesse des stocks, arguant, qu’en fait, du blé, y’en a !


Ah aussi, suite au Thread du mercredi sur les nouveaux ravageurs des cultures, (vous avez bien regardé dans vos murs ?) vous vous souvenez peut-être de cette décision des autorités américaines qui permet aux producteurs d’agrumes d’utiliser 300 tonnes d’antibiotiques pour sauver leurs cultures. Et des réserves émises par les autorités sanitaires. Au risque en effet que se développent des résistances aux antibiotiques, 700 000 morts par an pour l’instant (dont plus d’un tiers pour la tuberculose) et bientôt 10 millions ? 


#Flippant ? Ça marche pas le glyphosate sur les bactéries (la molécule a été proposée comme antibiotique mais n’a jamais obtenu l’AMM si l’on en croît Wikipedia). Tiens et puisque cela ne fait jamais de mal, voici de quoi vous rafraîchir la mémoire, vous avez dit danger ou risque ?

Et si vous avez encore un peu de temps, pour boucler la boucle sur la question des ravageurs et des évolutions des moyens de lutte, vous pouvez regarder ce doc d’Arte.

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