Les échos & le fil Lagune de Venise © archives Yann Kerveno

Published on 9 février 2024 |

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Les échos #5-2024

À défaut de « manger ses morts” on peut les déterrer pour en broyer les os et en faire de l’engrais vous verrez mais vous croiserez aussi des paysages naturels qui n’en sont plus vraiment depuis longtemps, rencontrerez des entreprises qui se taisent pour ne pas se faire prendre et verrez enfin que les Cumas ont un bel avenir… Aux États-Unis ! Pays où Trump, rien à voir, veut relancer la guerre avec les chinois. Ce sont les échos du vendredi 9 février 2024.

Visuel : Lagune de Venise © archives Yann Kerveno

Vous avez dit sauvage ?

Finalement, est-ce que le concept de nature sauvage n’est pas une vue de l’esprit ? Ainsi, raconte Claudia Geib dans la revue Sapiens, les Américains du 19e découvraient avec émerveillement les grandes plaines des États-Unis, croyant dur comme le fer du canon d’un colt que la main de l’homme n’avait jamais mis le pied par là. Entendez, n’avait pas eu d’influence. Or, on sait aujourd’hui que les populations indigènes avaient forcément un impact sur les paysages… Tout cela pour dire qu’il n’y a pas vraiment de « nature vierge » quand l’homme y est présent. Au point que, écrit-elle « les humains ont remodelé au moins les trois quarts des terres de la planète depuis au moins 12 000 ans. En fait, ils [les chercheurs] ont découvert que de nombreux paysages à forte biodiversité considérés comme “sauvages” aujourd’hui, sont plus fortement liés à l’utilisation passée des terres par l’homme qu’aux pratiques contemporaines qui consistent à laisser les terres intactes. Cette constatation contredit l’idée que l’homme ne peut avoir qu’un effet neutre ou négatif sur le paysage. » Et ce qui est valable pour les grandes plaines américaines l’est aussi pour les forêts tropicales. Le décalage est passionnant et renvoie plus près de chez nous à l’engouement, désolé pour les plus jeunes, pour les paysages du Gers tellement anthropisés pourtant et magnifiés dans le film d’Étienne Chatilliez, « Le bonheur est dans le pré. »


Le Gers, c’est vert, quand il pleut

Et du vert, il y en a peut-être un peu moins dans la communication des entreprises, qui en ont parfois beaucoup fait. C’était le greenwashing qui laisse aujourd’hui la place au greenhushing. Une manière de se taire sur ce qu’on ne fait pas… D’autres se taisent probablement sur ce qu’ils font. Pas sûr que les pillards des tombes de Waterloo se soient vantés de leur forfait, destiné à  fournir du phosphore aux cultures…


Bruits de bottes

Trump est en campagne et on l’entend. Dans une interview récente, il annonce vouloir renforcer la taxation des produits chinois à l’entrée sur le sol américain, jusqu’à 60 %, voire plus, et 10 % de plus pour les produits des autres pays. Pas vraiment de quoi détendre l’atmosphère ! Puisqu’on parle d’atmosphère, on l’a vu ces dernières semaines, le clivage entre écologie et agriculture est important et faire converger agriculture et climat relève du casse-tête. Au moins dans les débats politiques. C’est ce que souligne le New-York Times dans un papier intitulé « Rendre l’agriculture plus climato-compatible est difficile. Demandez aux politiques européens. » On imagine aussi les sueurs froides que doivent subir les gestionnaires du canal de Panama, éreintés par la sécheresse, qui voient s’évaporer les ressources en eau douce qui alimentent une des voies de circulation maritime les plus importantes du monde, tandis qu’au Zimbabwe on mise sur le non-labour pour lutter contre les effets du changement climatique et offrir une meilleure chance aux cultures de se développer correctement.


Encore un effort !

Le coût des engins agricoles, qui a pris un gros coup avec la flambée des matières premières, leur sophistication toujours plus poussée, les rend parfois financièrement inaccessibles pour les exploitations agricoles. Cette difficulté préside au renouvellement de l’esprit coopératif en Californie où une cinquantaine d’agriculteurs se sont rassemblés pour partager du matériel mais aussi des compétences… Encore un petit effort et ils vont inventer les Cuma ! Pendant qu’en Islande, des chercheurs se sont mis en tête de forer jusque dans une chambre magmatique pour avoir accès à une incroyable source, naturelle, de chaleur…

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