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Les échos & le fil © archives Yann Kerveno

Publié le 20 janvier 2025 |

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Les échos #2-2025

On grimpe aux arbres dans ces Echos du 17 janvier, parce qu’ils sont une pièce essentielle de la question climatique, qu’ils absorbent du carbone, rafraîchissent les villes, mais pas question pour autant d’en faire n’importe quoi. Il est aussi question cette semaine des assurances face aux catastrophes naturelles (ça ne va peut-être pas durer), de la flambée du prix des légumes au Japon et des bananes inouïes en Espagne…

Visuel : © archives Yann Kerveno

La forêt est au cœur des enjeux du changement climatique. Parce que les arbres stockent du carbone d’une part, et parce que leurs essences sont, simultanément, mises à mal par l’évolution du climat, des précipitations et l’élévation des températures, au moins dans nos contrées. Alors les débats sont intenses, jusqu’à proposer, finalement, de procéder… à de vastes coupes rases ( !) pour remplacer les essences sans avenir par d’autres plus adaptées. Parce que lorsque les arbres souffrent, ils stockent moins (c’est lapidaire mais c’est à peu près ça). Dans un papier récent, des chercheurs évaluent, pour mettre en garde, cette tentation de faire table rase pour préparer un meilleur (?) avenir. Et insistent sur le « gap » de temporalités entre l’urgence du stockage et le temps nécessaire pour qu’une forêt créée de toutes pièces soit pleinement efficace. Du carbone au charbon, il n’y a pas long, l’un étant le problème et l’origine de l’autre. On a connu plus simple. Et le charbon, tout décrié qu’il est, n’en a pas moins le vent en poupe. Une preuve ? La consommation mondiale a doublé au cours des trois dernières années. Un coup à rendre sa Tesla !

Arbres en ville

On appréhende aujourd’hui aussi mieux le rôle que peuvent jouer les arbres dans les villes, en quelque sorte  en les « climatisant ». Pourtant, là aussi, un peu de subtilité n’est pas inutile. Car si les canopées généreuses permettent de rafraîchir l’atmosphère urbaine d’une dizaine de degrés, elles peuvent aussi, la nuit venue, contenir le rayonnement dans les couches basses et augmenter la température nocturne de 8 °C. Une vaste étude montre ainsi que sous les climats arides, le gain diurne est de 9 °C alors que la nuit, les températures sont plus élevées de 0,4 °C. En climat tempéré, le delta est moindre, on gagne 6 °C le jour et on réchauffe de 1,5 °C la nuit. Autant de résultats qui bougent en fonction du type d’arbres installés en ville et qui devraient inciter à se pencher sérieusement sur le choix des essences, et la forme de l’urbanisme… Et l’on ne devrait pas trop tarder dans la mesure où l’on a, aujourd’hui, la confirmation que les sécheresses sont plus fréquentes, plus chaudes et plus sévères et qu’elles touchent, dans leur déclinaison la plus rugueuse, aujourd’hui environ 50 000 kilomètres carrés chaque année  à la surface du globe.

Chère assurance

De quoi rendre chaque jour plus pertinente, en plus des récents événements des grands incendies de Los Angeles, la question de la pérennité des systèmes assurantiels tels qu’ils sont conçus. Vous allez comprendre. Le fonctionnement de base d’une assurance, c’est que les primes du plus grand nombre couvrent les pertes du plus petit nombre. Mais que se passe-t-il lorsque le petit nombre devient le grand nombre et que les pertes atteignent des sommets ? La question « elle est vite répondue » : ça ne fonctionne plus et c’est en tout cas une révolution qui pointe le bout de son nez et va bousculer le paysage avec des zones non assurables parce que, paradoxalement, la science aide aujourd’hui les assureurs à anticiper la probabilité des dégâts et aligner les primes en conséquence. Au point qu’en Floride, État où les primes sont les plus élevées en raison des ouragans, 40 % des ménages n’assurent plus leur habitation…

Chaud-froid

Faisons un saut au Japon où le prix des légumes a augmenté de 336 % selon une enquête toute récente menée dans 470 supermarchés du pays. En cause, un été incroyablement chaud et une entrée dans l’hiver marquée par un froid intense et d’importantes chutes de neige… Aux Canaries, c’est le début de la renaissance avec cette première récolte de bananes sur les terres ensevelies voici quatre ans par l’éruption fort télégénique du volcan Tajogaite. D’ailleurs ne faudrait-il pas taxer aussi les émissions de gaz à effets de serre des volcans ? Visiblement il n’y aurait pas grand chose à gagner.

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