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Published on 19 janvier 2018 |

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Les échos #2-2018

Revenant sur l’exil d’agriculteurs français, qui a débuté voici longtemps déjà, France Télévisions proposait  récemment un reportage sur les céréaliers français partis s’installer en Europe de l’Est, dans les terres fertiles de l’Ukraine, par exemple.  Une info qui, sans être nouvelle, rappelle que la mondialisation de l’agriculture passe aussi par les mouvements de capitaux et non pas seulement par les flux de matières premières. Il y a quelques mois, c’est l’entrée en lice des investisseurs chinois dans le centre de la France, pour un millier d’hectares savamment barboté sous le nez des organisations agricoles habilités qui avait été relaté, notamment par France Culture.

Faut-il y voir une regain d’intérêt pour les achats de terres à l’étranger – ils concernent 30 millions d’hectares dans le monde-, alors que la tendance était au ralentissement comme l’expliquait la France Agricole en 2016 ? Tenter d’y voir clair peut être l’occasion de se plonger dans la synthèse de MOND’Alim 2030 du Centre d’études et de prospective du ministère de l’Agriculture pour mieux saisir les enjeux de cette mobilité des producteurs. Publiés en 2017, les résultats de cette étude montrent que le commerce jouera, quelque soit le scénario survenu, un rôle prépondérant dans le développement et la structuration de l’agriculture mondiale. Son rédacteur, Pierre Claquin, écrit : « L’importance croissante des importations pour nourrir les populations ne renvoie pas uniquement à des déséquilibres subis, mais aussi assumés voire choisis : pour beaucoup d’États, le commerce international est une opportunité (acquérir des denrées à moindre coût, se spécialiser sur d’autres secteurs, etc.) plus qu’une nécessité. » Et ce alors que, relève-t-il, seule la moitié des pays importateurs net des produits agricoles ne disposent pas des terres nécessaires à leur autosuffisance.

Bien-être

Cela ne vous a pas échappé, nous avons parlé de bien-être des animaux toute la semaine sur le blog, mais savez-vous pourquoi les animaux jouent ? Lynda Sharpe s’est posé la question. Sans grand succès ! Cependant, comme une traînée de poudre, les décisions politiques se multiplient dans les pays développés pour garantir un meilleur bien-être des animaux. En Suisse, les autorités ont décidé d’interdire de plonger les homards vivants dans l’eau bouillante. Avant de les cuire, il faudra les étourdir par choc électrique ou destruction mécanique du cerveau . Ce qui n’a pas manqué de faire réagir les restaurateurs qui expliquent que la Suisse, souvent, adopte des lois venues de l’étranger en y ajoutant une touche plus restrictive. Cela ne vous rappelle rien ?

Fourrure, cirque…

En attendant de statuer sur le sort des homards, la Norvège a décidé d’interdire l’élevage des animaux pour leur fourrure, il s’agit principalement des visons et renards, d’ici à 2025. Le pays rejoint ainsi le clan des « abolitionnistes », Royaume-Uni, Autriche, Pays-Bas… De son côté, l’Irlande a mis fin à la présence des animaux sauvages dans les cirques… Enfin, puisque le dossier agrège de nombreux acteurs, le Centre d’information des viandes a publié en décembre dernier un panorama complet des « mobilisations associatives françaises » œuvrant à la protection des animaux d’élevage et au respect du bien-être animal. Panorama qui synthétise les approches des différentes associations et les connexions idéologiques. De son côté, la Cour des comptes européenne a rendu publique en début d’année la méthodologie de son enquête en cours, visant à évaluer les politiques « bien-être » mises en œuvre dans les différents pays de l’UE. 

Vous reprendrez bien un verre de lait ? 

Le numéro 2 de Sésame s’est penché sur la question épineuse du prix du lait après la crise de 2017, puis la pénurie de beurre. L’industrie laitière est souvent amenée sur le devant de la scène des derniers mois et avec l’affaire Lactalis et du lait en poudre contaminé à la Salmonelle, cela risque de durer encore un moment. En marge des questions purement économico-agricoles, l’analyste Nicolas Vanderbiest explique sur son blog pourquoi la crise de Lactalis est aujourd’hui systémique en matière de communication. Et ça, c’était avant la diffusion de Cash Investigation et les nouvelles révélations du Canard enchaîné sur le comportement de la distribution.

Ah oui, il y a aussi, la semaine dernière, l’annonce du ministre de l’Environnement Nicolas Hulot qui fixe à 500 le nombre de loups qu’il serait souhaitable d’avoir sur le territoire national. Mais nous aurons l’occasion de revenir sur ce dossier, déjà conséquent sur le blog, dans les semaines qui viennent.

En guise de minute (presque) bucolique ou pour reposer ses yeux, on peut aussi regarder le continent européen verdir au gré de l’abandon des terres arables et des gains colossaux de la forêt depuis un siècle. C’est le Washington Post qui propose ces animations saisissantes sur la base des travaux de Richard Fuchs de l’université de Wageningen.

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