Une (jolie) bobine de fils
La fin de l’année approchant, il n’est pas inintéressant de se replonger dans les douze mois écoulés, non pour en faire un inventaire 35 fils publiés mais plutôt une synthèse. Le choix du sujet du fil hebdomadaire étant le plus souvent lié à une actualité pour vous apporter des éléments de compréhension de l’agitation du monde, cette chronique du 17 décembre 2025 offre un reflet des sujets chauds de l’année. Et il y en a eu quelques-uns. De quoi peut-être rattraper votre retard pendant la trêve de cette fin d’année si vous avez manqué des épisodes ?
Photographie : © archives Yann Kerveno
La secousse américaine
Donc en 2025, actualité tout aussi trépidante que déprimante oblige, nous avons souvent regardé du côté des États-Unis au cours du premier semestre notamment. Nous avons parlé en particulier du H5N1 qui avait fait une victime humaine dans le pays. Ce n’était pas franchement une nouveauté, le virus a déjà tué plus de 500 personnes en Asie. Depuis, un second décès est à déplorer aux États-Unis (sur 71 cas) et il est lié à une souche différente, H5N5, bien plus rare mais tout aussi pathogène que le H5N1 qui ravage pour sa part le monde animal sur toute la planète. Au Mexique, c’est une fillette de 3 ans qui a succombé au printemps au H5N1, le Cambodge ayant pour sa part déclaré deux décès. Si l’on a souvent regardé du côté des États-Unis, c’est aussi pour regarder ce qui se passait dans le pays avec la mise en œuvre du programme Trumpien. On a parlé du mouvement Make America healthy again, des paradoxes du ministre de la santé R.F. Kennedy, du désamour douloureux, mais prévisible, entre le monde agricole et son ancien champion, le président américain. Et nous avons, une fois n’est pas coutume, versé dans le fait divers avec cette histoire (un peu) rocambolesque dont les protagonistes sont une chercheuse chinoise et un champignon pathogène banal (mais casse-pieds).
Changement climatique
Même si le thème n’est pas explicité à chaque publication, les fils du mercredi de Sesame tournent beaucoup autour du changement climatique et de ses conséquences. Nous avons évoqué par exemple les grands incendies de Californie et la menace structurelle qu’ils font aujourd’hui peser sur le tissu urbain. Puis, nous avons posé l’équation de la « reconstruction » des forêts en particulier en milieu méditerranéen après les grands incendies de l’été dans l’Aude. De l’incendie à l’eau, il n’y a qu’un pas et nous avons aussi scruté les moyens de ralentir la course de l’eau dans les champs grâce à un design adapté et vu comment l’eau pouvait être un enjeu majeur pour l’armée. Un peu loin de nos bases habituelles, mais c’est également un sujet, nous avons regardé de près ce qu’étaient les fameuses « terres rares ».
Flops et frayeurs
Une des autres composantes de ce vaste dossier du changement climatique, c’est aussi le verdissement de l’alimentation à la surface de la planète et l’on a pu voir qu’après l’euphorie des marchés, c’est aujourd’hui la soupe à la grimace dans l’industrie des aliments à base de végétaux ou des viandes de synthèse. En attendant la prochaine révolution ? Phénomène qui ne concerne pas que l’alimentation, le même coup de mou est enregistré dans le secteur de la robotique agricole. Et puis, toujours en partie en lien avec le changement climatique, il y a les questions sanitaires, animales ou végétales, depuis la dermatose nodulaire contagieuse à Xylella fastidiosa, en passant par la peste porcine africaine de retour en Espagne après plus de 30 ans d’absence ou encore l’appétit démesuré de la pyrale.
Questions d’espaces
Nous n’avons pas oublié de nous intéresser aux conflits et tensions qui électrisent le monde. En Ukraine avec les conséquences de la guerre sur l’agriculture, vous verrez que c’est un sujet à tiroirs ! Tout comme peut l’être celui du Green Grabing, l’accaparement des terres à des fins de green washing. D’autres voyages dans l’actualité nous ont permis de faire le point (agricole) sur la politique déployée par Javier Milei juste avant sa réélection en Argentine ou d’aller jusqu’au Japon pour tenter de comprendre la colère des agriculteurs locaux, dans un pays largement dépendant des importations. C’est une question de souveraineté alimentaire, sujet largement rebattu encore cette année et l’on a pu voir que la tentation de la relocalisation n’était pas affaire de baguette magique. Même si les communes investissent de plus en plus le champ agricole. Les communes, les villes, ce sont par ailleurs des espaces de confrontation entre le monde sauvage, naturel et l’artificiel avec la présence de plus en plus fréquente de faune sauvage dans ces espaces distendus que sont les zones périurbaines. Des espaces qui s’interrogent sur la meilleure manière de s’adapter au changement climatique, on y revient sans cesse vous voyez, et qui considèrent les arbres comme une solution, pourtant peut-être trop simpliste.
Enfin nous avons aussi tenté de répondre à quelques questions courantes : combien faut-il d’hectares pour nourrir une personne ? Qu’est-ce qu’une « petite ferme » ? Avons dressé le portrait du ver de terre, avons vu comment l’intelligence artificielle s’invitait dans nos cuisines…
La liste n’est pas complète, (vous retrouvez tout là : https://revue-sesame-inrae.fr/category/les-echos-de-sesame/) nous avons publié 35 fils au long de cette année 2025 (36 en comptant celui-là) et c’est à vous peut-être de nous aiguiller vers des thèmes et sujets que vous aimeriez voir traités l’an prochain ? Les commentaires sont là pour ça !
