Les échos & le fil

Published on 28 février 2020 |

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Les échos #9-2029

Par Yann Kerveno

On savait que les conditions de semis avaient été compliquées à l’automne pour les céréales d’hiver mais la facture est imposante. Les premières évaluations des récoltes envisagent un recul sensible de la production européenne de blé, – 6,2 millions de tonnes (- 2 % par rapport à 1019). Avec des retraits très prononcés en France, en Allemagne et au Danemark… En Afrique du Sud, l’heure est à la protection des producteurs locaux. Le président de la république a annoncé l’instauration de droits de douanes supplémentaires sur la viande de volaille importée. Le taux pourrait passer de 12 ou 37 % à 82 %, c’est en tout cas le souhait de l’association nationale de la volaille.


En Espagne, après les premières modifications de la Loi de la filière alimentaire prises sous la pression de manifestations d’agriculteurs, on se demande s’il faut aller plus loin et copier la très française Loi Egalim, qualifiée « d’hyper régulatrice ». En Espagne toujours, on se désespère aussi des croyances des consommateurs quant à la sécurité sanitaire des aliments qu’ils mangent. 51 % d’entre eux considèrent en effet que leur alimentation contient des substances nocives. Des inquiétudes à rapprocher de celles exprimées par les consommateurs français à propos des aliments bios. Bon, pendant ce temps-là, en Afrique de l’Est, le sort des populations reste suspendu aux vols de criquets, dans sa dernière mise à jour du 24 février, la FAO parle toujours de situation « extrêmement alarmante. »


Si en France le gouvernement semble avoir lâché un peu de lest sur le glyphosate, pour épargner l’agriculture de conservation principalement et même si aucune décision n’a encore été annoncée, en Nouvelle-Zélande, des vignerons tentent de se passer des herbicides en laissant se développer des plantes endémiques du secteur au pied des ceps. Ambition proche chez Moët Hennessy, le groupe de luxe a en effet annoncé que sa division « vins » allait se passer d’herbicides à la fin de l’année et compte investir 20 M€ pour faire basculer ses vignobles dans un système durable. Les vignerons pourront aussi se saisir de cette étude commandée par Amorim, leader mondial de la production de bouchons, qui montre que le fait de boucher une bouteille avec un bouchon de liège naturel revient à gommer l’impact carbone de la fabrication de ladite bouteille. Champagne ! À moins que vous préfériez du vin de synthèse ?


Dimanche soir les autoroutes seront encombrées du bétail rentrant dans ses pénates à la clôture du salon de l’agriculture, l’occasion peut-être de se demander si, au-delà des caricatures, les territoires ruraux ne finiront pas par damer le pion aux villes-monde ? En tout cas, les conflits d’usages ne sont pas l’apanage de Trifouillis-les-Oies, jetez donc un œil à cette histoire américaine d’herbe OGM développée pour les golfs qui se transforme en plaie pour les agriculteurs.

Notez pour plus tard ce week-end aussi : jeter un œil à cette étude sur les comportements alimentaires locaux. Et si vous aimez les histoires de chats qui font des dizaines de kilomètres pour retrouver leur chez eux après s’être perdus, c’est par là !

Un peu de radio pour le coin du feu ce week-end ? Il y avait un intéressant reportage non caricatural la semaine dernière sur la question de l’eau et de l’agriculture. C’était dans Grand Reportage.


Toute la semaine, une autre émission, le cours de l’histoire, s’est penché sur l’agriculture cette semaine. Depuis son invention jusqu’au syndicalisme en passant par la viande… Quatre émissions à écouter au coin du feu !




2 Responses to Les échos #9-2029

  1. A.G says:

    Le lien sur les comportements alimentaires locaux est cassé 😉

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