Les échos & le fil Quand les nuages mangent la montagne © yann kerveno

Published on 8 décembre 2023 |

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Les échos #38-2023

Du #cannabis, des #terres #abandonnées, des règlements qui ne sont pas révisés sur le #BEA et la #Chine qui pèse, pèse, pèse… Ce sont les échos du vendredi 8 décembre 2023 !

BEA : loin du compte

On se demande, à lire la presse, où sont les ambitions de l’Union européenne en matière agricole. La guerre en Ukraine a permis de mettre sous le tapis une bonne partie du Green deal et de Farm to Fork et voici maintenant que c’est au tour de la révision du règlement bien-être animal d’être renvoyé aux calendes grecques donc à la prochaine mandature, après les élections européennes, en 2024. La commission avait déjà largement raboté l’ambition initiale, contenue dans Farm to Fork et les propositions émises cette semaine par le vice-président de la Commission, Maroš Šefčovič, et la commissaire chargée du bien-être animal, Stella Kyriakides, ne contiennent en fait qu’une mise à jour des textes existants, et non une refonte complète comme annoncée par la Commission. Parmi les règles proposées toutefois, figure une durée de transport maximale de 9 heures pour les animaux destinés à l’abattage et de deux fois 21 heures avec 24 heures de pause pour les animaux vifs. Un sujet à rajouter au dialogue stratégique qui doit s’ouvrir en janvier afin de préparer la prochaine PAC avec l’épée de Damoclès ukrainienne ?

Nourrir (tout) le monde

Chine. Dans un papier récent et fort intéressant Casper Worm Hansen et Asger Wingender reviennent sur le poids de la Chine dans le commerce mondial des produits agricoles. Car si le pays reste campé, depuis la grande famine du « Grand bond en avant », sur l’autosuffisance des cultures vivrières, riz, blé (pour assurer une partie de sa souveraineté alimentaire) et maïs, pour le reste tout ou presque passe par l’importation. Au point que le pays n’absorbe aujourd’hui rien de moins que 10 % des produits agricoles échangés sur le marché mondial, soit 5 % de la production mondiale. Si la population chinoise recule, d’autres pays prendront le pas pour faire croître la demande mondiale et les auteurs estiment qu’il sera toutefois possible d’assumer cette croissance, parce qu’il y a de la place, qu’on a les terres sous la main et les technologies pour faire progresser les rendements. Au détriment de la biodiversité et des forêts si la consommation de protéines animales continue de progresser.

Hectares perdus

Puisqu’on parle de terres, il y a aussi ce rapport tout récent du Conseil général de l’alimentation de l’agriculture et des espaces ruraux qui estime entre 2,7 et 3 millions d’hectares, en France, les sols agricoles abandonnés… Rédigé dans l’optique de concilier souveraineté alimentaire et biodiversité, le rapport note que la souveraineté passe souvent au second plan face à la protection de la biodiversité et que « faute de définition claire » elle ne « constitue pas aujourd’hui un cadre de référence opérationnel pour les acteurs locaux de l’arbitrage sur l’usage des terres. » Ou comment dire, en termes choisis, qu’il y a les discours et la réalité… Dans la poignée de recommandations émises par les rédacteurs du rapport figure justement, en première place, « que la définition de la souveraineté alimentaire soit stabilisée juridiquement. » À vos copies.

Feuille de soin

Coquins. Se passer le joint n’est peut-être pas l’apanage du monde contemporain. C’est en tout cas ce que tend à prouver une découverte récente en Italie, avec l’exhumation par les archéologues dans un cimetière milanais d’ossements contenant des traces de tetrahydrocannabinol (THC) et de cannabidiol (CBD). Les ossements appartenaient à un jeune homme et une femme « entre deux âges ». Le cimetière en question étant celui d’un hôpital, il n’est pas absurde de penser qu’au XVIIe siècle le cannabis fut utilisé comme médecine.

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