Les échos & le fil © archives Yann Kerveno

Published on 5 avril 2024 |

0

Les échos #12-2024

De l’influence de l’influenza à celle, en perte de vitesse, de la “Corn Belt” américaine, en passant par du foie dans le ganglion, la mollesse fainéante nouvelle des vagues de chaleur qui tardent à déserter les contrées qu’elles éreintent, il y a de quoi attraper chaud à la lecture de ces échos du vendredi 5 avril 2024 !

Influence de l’influenza

Tandis qu’ici le nombre de cas de grippe aviaire a très nettement reculé, permettant au gouvernement de relâcher un peu l’étreinte et de se féliciter du succès de la campagne de vaccination engagée cet hiver, on se demande ce qui peut bien se passer aux États-Unis. Dans ce pays, ce sont les bovins laitiers qui sont maintenant contaminés par le H5N1, au dernier comptage une quinzaine d’élevages était concernée dans six états différents. Le foyer semble être le Texas, qui compte sept élevages touchés et qui est à l’origine d’au moins trois autres cas par « exportation d’animaux ». La nouvelle a de quoi poser question d’autant qu’un salarié d’une des fermes texanes a lui aussi chopé le virus. Il s’en est sorti avec des rougeurs aux yeux mais c’est le deuxième cas avéré qui fait craindre une mutation. Les autorités médicales américaines qui se sont penchées sur le virus passé aux bovins et au sujet humain ne sont toutefois pas alarmistes. « Bien que des changements mineurs aient été identifiés dans la séquence virale de l’échantillon du patient par rapport aux séquences virales du bétail, les séquences du bétail et de l’homme conservent principalement des caractéristiques génétiques aviaires et manquent pour la plupart de changements qui les rendraient mieux adaptés pour infecter les mammifères » concluent-ils. Du côté des bovins, pas de mortalité associée non plus, le passage du virus se traduit par un moindre appétit et donc une production laitière en baisse.

L’humanité à corps perdu ?

On a beaucoup entendu parler il y a quelques semaines de cette greffe de foie de porc sur un patient humain mais une autre voie médicale particulièrement audacieuse est aujourd’hui testée par une société de biotech, LyGenesis. L’expérimentation consiste à injecter des cellules hépatiques saines d’un donneur dans un ganglion lymphatique situé dans la partie supérieure de l’abdomen de la personne souffrant d’insuffisance hépatique. Avec l’espoir que, « au bout de plusieurs mois, les cellules se multiplieront et envahiront le ganglion lymphatique pour former une structure capable de filtrer le sang à la place du foie défaillant de la personne. » Puisqu’on a beaucoup parlé de santé aujourd’hui, sachez qu’il y a polémique autour du jeûne intermittent et de sa capacité supposée à augmenter le risque d’accidents vasculaires.

Voir aussi : le débat BorderLine, “Xénogreffes : l’humanité à corps perdu ?” organisé par la Mission Agrobiosciences-INRAE et le Quai des Savoirs

Les céréales comme nerf de la guerre

Revenons sur le continent nord-américain où un débat « bien de chez nous » trouve un écho nouveau. Quand ici on se chamaille pour savoir si la France a vocation à exporter ses céréales ou non, vraie question politique et économique, le débat existe aussi aux États-Unis dont la part de marché dans les exportations mondiales s’effrite avec constance. Imaginez un peu le désarroi. En 1980, les céréales américaines occupaient 57 % du marché international contre seulement 20 % aujourd’hui… Alors, en 40 ans, le monde a bien changé et les auteurs de l’article expliquent que si le déclin actuel, en grande partie lié à la politique foncière (retraits de surfaces) et au prix des terres, se poursuit au cours des 30 prochaines années, les États-Unis ne représenteront plus que 10 % de la production mondiale… Et perdraient alors un levier diplomatique majeur pour peser sur le monde ? Une réflexion à mettre en face de celle-ci, notre voisin espagnol a été contraint d’importer 23 % de céréales en plus l’an passé à cause la sécheresse qui conduisit à la pire récolte de céréales jamais engrangée dans le pays. L’Ukraine étant le grand vainqueur de cet appel d’air.

Vagues de chaleurs

Enfin, puisque les températures seront douces à chaudes ce week-end sur la France, retenez que les vagues de chaleur ont propension, à cause du changement climatique, à stationner plus longtemps sur les régions qu’elles harassent parce qu’elles se déplacent moins vite… « Ce ralentissement peut accroître les risques de réduction de la productivité des écosystèmes et augmenter la consommation et les besoins de capacité dans les secteurs de l’énergie » écrivent les auteurs de l’étude. Et préviennent : « les grandes vagues de chaleur (…) qui voyagent plus longtemps et se déplacent plus lentement auront à l’avenir des effets plus dévastateurs sur les systèmes naturels et sociétaux si les GES continuent d’augmenter et si aucune mesure d’atténuation efficace n’est prise. » Vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas prévenu !

Tags: , , , , ,




Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Back to Top ↑