Sciences et société, alimentation, mondes agricoles et environnement


Les échos & le fil

Publié le 29 novembre 2019 |

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Les échos #36-2019

Par Yann Kerveno

Puisqu’on a parlé peste porcine dans le fil de mercredi, vous savez que l’épizootie impacte terriblement les échanges mondiaux de la viande. Dans sa projection du marché des protéines animales 2020, la banque hollandaise Rabobank souligne que les temps seront encore incertains, et que les pertes liées à la peste porcine africaine seront supérieures à la progression de la production dans les régions indemnes (vous pouvez remonter ici le Thread consacré à l’épizootie en cours). La fin d’année sera tout aussi décisive pour le camembert au lait cru nous prévient Le Parisien, alors que la filière se déchire autour de l’intégration du lait pasteurisé dans l’appellation. Toujours dans le lait, la Charente Libre revient sur le difficile chemin qui consiste à sortir des circuits de distribution modernes. Six élevages ont claqué la porte d’un système alternatif parce que la promesse de rémunération n’a pas été tenue. Dans Libé, le géographe Gilles Fumey lance un pavé en s’interrogeant à voix haute : finalement, l’alimentation sans agriculture est une piste sérieuse ou non ?


En Espagne, Burger King lance un menu sans viande, aux Pays-Bas, la start-up Ojah, connue pour son ersatz de poulet, présentera la semaine prochaine les premiers « Ribs » vegan à base de pois pendant que Les Échos, chez nous, nous expliquent que l’avenir de la viande bovine française pourrait bien être le… steak haché. Avec ou sans nitrites me direz-vous puisqu’une pétition vient de voir le jour pour réclamer leur interdiction au motif qu’ils produisent dans l’organisme des substances cancérogènes. Mais comment ? L’Agence européenne de sécurité sanitaire (Efsa) nous explique tout, les produits, les dangers, les risques et comment tout cela est évalué.


C’est aussi l’Efsa qui publie une enquête montrant que les principales atteintes au bien-être des volailles à l’abattoir sont dues aux erreurs et maladresses des travailleurs. Parfois en raison de leur manque de formation. L’agence propose ensuite des aménagements pour corriger les problèmes relevés et publiera de semblables recommandations en 2020, à la suite d’une enquête similaire, pour les porcs, les bovins et les autres espèces.

Au rayon faits divers, vous trouverez cette semaine ces incendies, criminels, survenus dans trois élevages différents au cours d’un même week-end dans la Drôme. Les gendarmes sont sur le qui-vive. Sur le qui-vive également BFM qui s’inquiète de la guerre de la bio entre enseignes. De la guerre à l’apocalypse, il n’y a qu’un pas de côté que je vous propose de faire avec cette info. On parle souvent de l’apocalypse des insectes, cette disparition massive constatée depuis des décennies, et nous tenons maintenant un nouveau coupable (en plus de l’impact probable des pesticides, de l’artificialisation des terres et de la standardisation des paysages) qui vient de faire son entrée dans l’arène médiatique : le souffleur de feuilles dont le gouvernement allemand recommande un usage, que « lorsqu’il n’est pas possible de faire autrement ».


Pour l’État français, le rapport parlementaire sur le chlordecone est visiblement terrible selon la recension que nous en livre Le Monde qui a pu le consulter en avant-première. Aux États-Unis, la bataille fait rage dans le monde de l’élevage autour de la question des émissions de méthane et leurs confrères néo-zélandais ne sont pas mieux lotis. S’ils approuvent le plan « zéro carbone 2050 » ils trouvent que la contribution qui leur est demandée est trop importante.

Et pour finir, vous devriez vous méfier des herbes… Non non, promis, il ne sera pas question de glyphosate cette semaine, mais des herbes qui se mangent. Une étude d’ampleur portant sur l’ADN d’environ 6 000 herbes utilisées en médecine ou dans l’alimentation et commercialisées dans le monde entier vient battre en brèche quelques idées reçues. « Ces herbes (…) sont perçues comme à faible risque parce qu’elles sont considérées comme naturelles et donc sans danger » écrivent les auteurs qui mettent en parallèle la légèreté de la réglementation les concernant. Et bam. 27 % des produits analysés ne correspondent pas à ce qu’ils sont censés être… Avec des pointes à 79 % en Australie…


Tiens, puisqu’on parle d’herbe, vous avez peut-être manqué le fil consacré au cannabis la semaine dernière, où l’on apprend que les tensions sont vives entre vignerons californiens et producteurs de marijuana, mais aussi que tout n’est pas aussi enchanteur que prévu dans le monde de la fumette. Qu’en sera-t-il en Tanzanie, pays qui assume son ambition de multiplier par trois sa production de noix de cajou en autorisant sa culture dans 17 régions contre 5 aujourd’hui. Et devenir ainsi numéro 1 mondial. Et pour le week-end, cette réflexion sur la position européenne, et le refus des OGM au regard de ce qui se passe ailleurs ailleurs dans le monde. Où l’on apprend que la façon dont on nomme les choses est primordiale, tout comme la transparence des filières. Tiens donc.




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