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Les échos & le fil Les échos de Sesame

Published on 21 septembre 2018 |

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Les échos #28-2018

Ce n’est pas un nouveau phénomène de société, mais il faut reconnaître que c’est un jeu aujourd’hui très très en vogue. Les règles en sont simples, on peut y jouer à deux ou à plusieurs milliers, je veux parler du jeu du « Cause plus fort de toute façon je ne t’écoute pas ! » Deux belles parties sont en cours qui méritent qu’on s’y arrête. 

Il y a d’abord celle autour de la réintroduction de deux ourses en Béarn dans les Pyrénées.

Avec le départ de Nicolas Hulot, le monde de l’élevage s’est dit, peut-être rapidement, qu’il avait gagné une (petite) bataille contre les défenseurs des ours. Peine perdue, le nouveau ministre de la transition écologique a confirmé les décisions prises par son prédécesseur, il est même venu porter l’annonce de la décision hier jusqu’en vallée d’Aspe. « Ça n’est pas parce que je suis Ministre depuis à peine plus de deux semaines que je vais tout reporter ou tout reprendre à zéro. Ma ligne de conduite est de sortir de l’enlisement. Et même si je crois au dialogue, on ne peut pas mettre tout le monde d’accord. Si on attend que ça arrive on ne décide jamais. Je n’ai pas été nommé pour repousser les décisions à plus tard » a-t-il déclaré.

Après son passage par la préfecture, le nouveau ministre s’est rendu dans une estive à 1700 m (en hélicoptère, le réchauffement climatique appréciera) pour rencontrer un berger pro
ours alors que, dans la vallée, les opposants aux ours, ils étaient 200, s’étaient réunis autour de quatre fusils pour dire leur détermination. La poudre n’a pas parlé mais la tension est d’autant plus vive en Béarn que la présence d’un loup hybride excite les passions depuis quelques semaines mais on ne sait pas ce qu’en pense le randonneur nantais qui s’est trouvé cet été face à face avec en ours en Espagne (il n’a visiblement pas essayé de causer plus fort avec le plantigrade !).

On ne sait pas si les ourses slovènes arriveront avec un coquelicot à la boutonnière, mais c’est bien cette fleur des champs qui a tenu le haut du pavé la semaine passée, avec le lancement d’une opération de communication bien huilée pour demander l’interdiction de tous les pesticides de synthèse.

Une pétition a même rassemblé plus d’une centaine de milliers de signatures en ligne
. La riposte n’a pas tardé, sur twitter notamment, où la petite communauté de twittos agricoles
s’est insurgée contre la campagne et a raillé le choix du coquelicot comme emblème, puisque la plante est une vraie peste et se révèle bien toxique en plus. Dans cette bagarre, tous les coups semblent bons. Certains ont mis en évidence l’alliance entre les promoteurs de la campagne (Fabrice Nicolino et Charlie Hebdo en première ligne) et une frange finalement très réac de militants (ou une frange de militants très réacs récemment convertis à l’environnementalisme),

d’autres ont appuyé sur les liens entre Génération future et l’industrie agroalimentaire bio,


bref ça tire dans tous les sens, même mes agriculteurs arrivent à s’écharper

.
On se demande quand même s’il ne serait pas un peu possible de réfléchir avant de crier. Et comme s’il n’y suffisait pas, les députés ont repoussé l’adoption d’un amendement portant l’interdiction du glyphosate par une courte majorité. Ce qui vaut aux députés de voir leur bobine partout sur les réseaux sociaux pour une pub désastreuse. Pendant ce temps là, la molécule risque donc de rester encore un bon moment dans l’actualité et à ce jeu-là, celui du Cause plus fort je ne t’écoute pas, il y a fort à parier qu’on va tous paumer. Peut-être qu’il faudrait en changer les règles ?

Ah oui, sinon, loi sur l’alimentation a été votée, en catimini,


on n’aura plus le droit d’utiliser des couverts en plastique (si si, on en reparlera la semaine prochaine) des archéologues pensent avoir trouvé la grotte (sans ours) dans laquelle Jésus aurait transformé de l’eau en vin et la lutte contre le réchauffement climatique va se voir adjoindre une nouvelle catégorie de militants : les bouffeurs de chips mécontents. En effet, avec la sécheresse qui sévit dans le nord de l’Europe, les chips seront moins grandes cette année (par contre pour la teneur en glyphosate on n’en sait rien).




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