Les échos & le fil

Published on 18 septembre 2020 |

0

Les échos #25-2020

Dans une chronique passionnante, et surtout non binaire, donnée à la revue catalane Directa, le berger et historien, tel qu’il se présente, Marc August Muntanya raconte que le Covid-19 a changé la donne et que nombreux sont aujourd’hui les citadins qui veulent émigrer à la campagne, mais qu’il faudrait quand même voir à ne pas faire n’importe quoi. Il explique qu’il ne faut pas remettre le couvert de la gentrification passée qui voit « les riches se payer des maisons qui restent fermées et les habitants de villages obligés de partir, certains sont expulsés ou empêcher de mener à bien leurs projets agricoles ou forestiers, faute de pouvoir se loger sur place. » Il explique que venir s’installer à la campagne pour télétravailler pour la ville, c’est « urbaniser la campagne » mais surtout qu’il faut plus de gens pour travailler la terre, maintenir les milieux ouverts pour diminuer le risque d’incendies mais aussi produire des denrées pour la Catalogne qui importe 50 % de ce qu’elle consomme.


« L’image idéalisée du monde rural est basée sur une vie détendue où l’agriculture et l’élevage sont des emplois relativement simples qui vous connectent avec la nature. Mais la réalité est que la seule chose qui compte dans ce monde de libre-échange est la productivité et, par conséquent, que survivre en tant qu’agriculteur signifie attendre que les gens vous achètent un paquet de viande au pâturage ou un fromage ou un panier. éco. » Et cessent donc d’aller au supermarché pour s’approvisionner plaide-t-il. En Argentine se pose aujourd’hui la question de protéger l’agriculture périurbaine des appétits fonciers de la ville. Et on en revient toujours à Alphonse Allais qui plaisantait avec sa radicale solution de déplacer les « villes à la campagne », mais d’autres ont essayé de mettre de la nature en grande quantité dans la ville. C’est en Chine que les immeubles « ensauvagés de verdure » ont fait fuir leurs occupants à cause de la prolifération des… moustiques ! Des moustiques qui sèment la panique dans le sud des États-Unis où ils sont tellement virulents qu’ils parviennent à tuer des bovins… 


Il est parfois toujours aussi difficile de s’installer en agriculture à cause des… Voisins. Cet éleveur bio de la région parisienne en fait les frais comme le raconte La France Agricole. Du côté du vandalisme ça ne chôme pas non plus, et le week-end dernier a malheureusement été fertile. Il y a eu cette destruction de matériel d’irrigation dans les Deux-Sèvres puis le fauchage d’un essai de tournesol jugé illégal par les faucheurs volontaires. Du côté du business, ça barde dans la bio avec les soucis de Bio C’bon, enseigne en péril et en redressement judiciaire. Le cadavre n’est pas encore froid que déjà s’agitent autour Biocoop, Carrefour, le groupe Zouari. Le risque, c’est que 2800 petits actionnaires de l’entreprise soit lésés à cause du montage financier de l’entreprise, explique Le Figaro. La chaîne KFC a décidé d’être offensive et a dévoilé un nouvel outil de communication pour expliquer à ses clients ses efforts en matière de bien-être animal. La bagarre fait rage aussi dans le monde des similis. Impossible Foods a contre-attaqué suite à la lettre de LightLife Foods (autre producteur de burger végétal) publiée dans le New-York Times qui accuse le premier, mais aussi Beyond Meat, de vendre un produit hypertransformé… Tiens puisqu’on en est là, sachez aussi que les États-Unis pourraient bien voir assez vite, deux ans, l’arrivée sur le marché des ingrédients « adoucissants », des protéines de fruits, développées par fermentation microbienne.


Au Brésil, Marfrig, un des opérateurs majeurs de la viande dans le monde vient de lancer une marque de viande bovine « zéro émission carbone » tandis que le numéro un mondial, JBS, construit une usine pour produire des gélatines et des peptides. Revenons au small is beautiful, vous verrez que pour le circuit court, malgré ses nombreuses vertus, ce n’est pas encore gagné, tout comme beaucoup reste à faire pour que l’étiquetage des viandes soit correctement réalisé en France

On a eu aussi la découverte d’un premier cas de Xylella fastidiosa chez un pépiniériste de Trèbes, dans l’Aude et pour la première fois en Occitanie. Heureusement, se félicite Vitisphère, cette souche n’est pas dangereuse pour la vigne tandis qu’en Provence, Alpes et Côte d’Azur, elle continue son bonhomme de chemin mortifère sur les oliviers… On accuse souvent les agriculteurs de ne pas prendre de décision ou de se laisser dicter leur conduite, mais c’est plutôt le contraire a constaté l’Inrae dans une étude récente, en et plus, ils semblent faire les choix les plus efficaces. Au moins en ce qui concerne l’adaptation au changement climatique.

Et parce que l’image était un peu facile, le président de la République s’est fait tancer sur twitter. Faisant référence aux Amish, ces communautés religieuses américaines refusant le progrès, (enfin, une partie vous allez comprendre pourquoi très vite), pour stigmatiser les opposants au déploiement de la 5G, Emmanuel Macron s’est donc vu rétorquer que ces communautés utilisaient des OGM, des semences enrobées aux néonicotinoïdes, du glyphosate et d’autres pesticides modernes. Quand ça veut pas, ça veut pas. Et puisqu’on parle de pesticides, il y a cette passionnante émission (bien au delà du titre provoquant) pour mieux comprendre le dossier “néonicotinoïdes” revenu dans l’actualité depuis le début du mois.




Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Back to Top ↑