Les échos & le fil Les échos de Sesame

Published on 24 mars 2023 |

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Les échos #11-2023

Gorge sèche. Cela fait quelques semaines que l’on sent que l’affaire est mal engagée pour cette année 2023 question eau et sécheresse. Les dernières projections de la Commission européenne ont douché -quel terme mal approprié !-, les maigres espoirs qui subsistaient pour le pourtour méditerranéen. Le rapport de l’observatoire précise que cela concerne  surtout l’Europe occidentale, France, Italie et Espagne, plus le Royaume-Uni. En Espagne, ce sont les régions du sud (Andalousie) et du nord-est (Catalogne) qui sont les plus à risque avec des réserves d’eau de 25 à 40 % quand la moyenne nationale est à 50 %. Avec pour conséquence une moindre disponibilité pour la production d’électricité. Et de  premières mesures de restrictions  pour préserver les réserves d’eau potable. En Italie, c’est l’approvisionnement en eau potable de 3 millions de personnes qui est en jeu, les lacs sont remplis de 15 à 45 % seulement, le Pô ne coule plus qu’à 15 m3/s contre 60 en temps normal, avec un fort impact à prévoir sur l’irrigation des cultures, en particulier celle du riz… 

Niña y Niño. Au Royaume-Uni, connu pourtant pour son climat pour le moins humide, les rivières sont déjà au plus bas alors que s’amorce le printemps et qu’aucune pluie notable n’est attendue d’ici le mois de mai. Le mois de février y a étés, le plus sec depuis 1993 et la sécheresse annoncée sera probablement pire que celle de l’an dernier. À l’autre bout du monde, La Niña s’éclipse et laisse la place à son frangin, El Niño, et les Australiens se demandent quelle sécheresse ils vont endurer cet hiver… Pendant que l’on compile ce sombre tableau – les pluies qui pourraient survenir ne suffiront pas-, l’ONU tenait une conférence spéciale cette semaine à New-York au sujet de l’eau et avertissait que le temps d’une crise de l’eau douce était advenu, tandis qu’un collectif d’ONG appelait à la création d’un « droit humain à l’eau potable. »


Trop cher ? Sur le même sujet ou presque, vous pouvez plonger dans le thread de mercredi consacré à la 6e synthèse du GIEC et les promesses (trompeuses ?) du Climate driven agriculture ou bien encore tenter de comprendre pourquoi les conclusions alarmistes, mais réalistes, du rapport Meadows publié en 1972 ont été balayées par la crise de 1973 et les chercheurs en management. Quand on ne parle pas de sécheresse, qu’est-ce qui reste comme sujet ? L’inflation pardi  (et la réforme des retraites, mais cela ne rentre pas dans le champ de Sesame). L e blog de veille du Centre d’études et de prospectives du ministère de l’agriculture signale trois publications sur le sujet, dont une très parlante infographie mettant en scène l’augmentation des paniers des ménages pour les trois principaux postes, alimentation, transport, logement. Où l’on se rend compte que ce sont les fruits et légumes qui ont le plus progressé. 

Chlordécone.  Aux Antilles, on sait maintenant décontaminer les animaux de rente du Chlordécone pour les faire tomber sous la limite maximale de résidu en vigueur depuis 2019. C’est une question de temps mais elle n’est pas toujours compatible avec le temps économique de la production et ça ne fonctionne pas pour les porcs. Côté herbicide, le Paraquat (Syngenta), hautement toxique, sera convoqué devant la justice américaine en mai prochain.




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