Les échos & le fil

Published on 15 mars 2019 |

1

Les échos #10-2019

Par Yann Kerveno

Alors qu’en France un premier cas de décès par rougeole, faute de vaccination, vient d’être rendu public, l’Union européenne ne lâche pas la pression sur la question des antibiotiques. « Nous sommes entrés dans une ère où certaines infections sont difficiles ou impossibles à soigner » a averti Mike Catchpole, du Centre européen pour le contrôle et la prévention des maladies (ECDC). Campylobacter et salmonelles sont particulièrement surveillés. Une animation remarquable permet de faire le point par pays, ça vaut le détour et le rapport complet est ici.

En Chine, on s’interroge : quelle suite sera donnée à l’aventure décriée des deux jumelles Lulu et Nana dont le génome a été édité grâce à CRISPR-Cas9 ? Guillaume Lévrier tente d’apporter des éléments de réponse. D’un autre côté, c’est cette technique qui pourrait par ailleurs sauver des milliards de poussins mâles, a priori six milliards, nous apprend Jackson Ryan… Rien n’est simple avez-vous dit ?

Dans The Conversation, Florence Habets se demande si les barrages ne sont pas en fait une fausse bonne idée. Si stocker l’eau pour lutter contre la sécheresse est, reconnaissez-le, assez intuitif, de nombreuses études tendent à montrer que lesdits barrages pourraient avoir un effet délétère sur les sécheresses les plus sévères et les plus longues.

La sécheresse justement qui va amputer la vendange australienne assez sérieusement et qui provoque, en Belgique, si si, une crise agricole dans les secteurs de la poire et de la pomme pour cause de… manque de calibre. Sinon l’idée n’est pas nouvelle, mais aller chercher des ressources génétiques dans les pays où les cultures sont soumises à de forts stress hydriques pourrait être une solution pour adapter les cultures sous nos latitudes promises au réchauffement.

Toujours la Bretagne surprendra. Après les bonnets rouges, on apprend qu’un renard imprudent s’est fait becqueter par une harde de poules déchaînées. Sans commentaires.

En Espagne, il apparaît que le renard aurait été un animal domestique, un temps du moins, avant d’être délaissé au profit du clebs et, dans les Pyrénées, le Canard du Midi nous apprend que des lanceurs de balles en caoutchouc pourraient être utilisés contre les ours qui sont peut-être, nous dit-on, des gilets jaunes comme les autres. Du gilet jaune à la fourche il n’y a qu’un rond-point et une tonne de lisier. Jean-Noël Jeanneney, s’est plongé dans l’histoire de la colère des paysans au XXe siècle. Une heure pour un siècle de manifestations paysannes parfois brutales et les allumettes qui mirent le feu à la poudre.

Sinon, il y a ça aussi si vous l’avez manqué. Il existe un club de football vegan au Royaume-Uni. Si si. Et voici que son fondateur vient de lancer une gamme de produits alimentaires, vegan donc, qui cible tout particulièrement la clientèle des enfants dans les cantines scolaires, sous la marque Litlle green devils. Mais que fait le Géant vert ? D’ailleurs, croît-il lui aussi que les aliments bios sont moins caloriques que les autres ? Cette assertion sans fondement est pourtant si répandue, qu’une équipe de chercheurs a voulu en savoir plus et délivre aujourd’hui ses conclusions.

La science sans conscience se rapproche souvent de la connerie, ainsi cette fausse étude qu’on voudrait nous faire prendre pour concluante qui, au terme d’expérimentations présentées comme parfaitement rigoureuses, nous informe que passer le glyphosate au micro-ondes ne le dégrade pas, bien au contraire, tiens donc. Vous ne devinerez jamais pourquoi ! (Astuce, quand l’eau bout elle s’évapore). À ce sujet, je vous ressors ce thread de septembre dernier qui pose quelques jalons pour comprendre la polémique autour du glyphosate en regard des pesticides bios. Et il y a enfin cette analyse de la crise médiatique liée au documentaire d’Envoyé Spécial, qui montre là aussi que les trolls ne sont peut-être pas ceux qu’on croit.

En marge de tout ceci, Jean de Kervasdoué se demande pourquoi les idées fausses perdurent et, même si c’est un peu hors sujet mais pas tant que cela, on peut se plonger avec intérêt dans cette analyse de Gérald Bronner publiée l’an dernier sur les croyances et leur diffusion à l’ère technologique. Pour comprendre un peu mieux les ressorts de ces mouvements délirants.

Chassons l’ennui ! Je vous laisse avec un petit sujet de réflexion pour le week-end, il paraîtrait qu’arrêter de consommer de la viande ne sauverait pas la planète. Pourquoi ? Peut-être parce qu’imputer à l’élevage une responsabilité très importante dans les émissions de gaz à effet de serre n’est pas si vrai que cela ? Allez savoir ! Ce qui tombe bien, c’est que le Thread de la semaine était consacré à la viande de culture  (Et là vous pouvez noter le sens aigu du placement produit !) ! Si vous l’avez manqué, c’est par ici ! Lecture qu’on pourra compléter en partant à la recherche de Vornicar.




One Response to Les échos #10-2019

  1. A.G says:

    Le Forest Green Rovers est effectivement connu pour être devenu le premier club pro “vegan”, il est inscrit dans cette démarche depuis fin 2015 [1]…
    J’ignore les raisons et motivations du dirigeant à l’origine de ce choix.

    Il y a un lien avec “la bio” et ses fantasmes ?

    <3 Gérald Bronner !

    [1] https://www.theguardian.com/football/shortcuts/2017/may/15/forest-green-rovers-the-almost-100-vegan-football-club

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Back to Top ↑