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De l'eau au moulin Epicerie-Drôme-crédit Programme TETRAA

Publié le 30 octobre 2024 |

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Agroécologie et alimentation durable : où en sont les territoires ?

Le programme TETRAA (Territoires en transition agroécologique et alimentaire) a accompagné pendant cinq ans les démarches de transition de neuf territoires et autant de collectifs d’acteurs locaux en France. Il a produit des ressources pour la formation et l’action qui sont mobilisables par d’autres collectifs territoriaux dans leurs propres démarches.

Par Louise Galipaud, coordinatrice du programme TETRAA,
Visuel : Une épicerie dans la Drôme © programme TETRAA,

Partout en France, les initiatives en faveur de la transition agroécologique et alimentaire fourmillent. Les agriculteurs font évoluer leurs pratiques, les entreprises de l’agro-alimentaire investissent dans de nouvelles solutions, les collectivités territoriales s’emparent du sujet. Quant aux citoyens-consommateurs, ils se disent prêts à faire évoluer leurs comportements pour leur santé et celle de la planète. Pourtant, force est de constater que la transition agroécologique et alimentaire n’est que balbutiante… Alors comment amplifier, essaimer, « changer de braquet » pour transformer en profondeur les systèmes agri-alimentaires ?

Les territoires ont des réponses à apporter. Ils expérimentent, innovent, développent une multitude de projets qui peu à peu, font la preuve par l’exemple et permettent de faire bouger des lignes. Avec un accompagnement rapproché qui a combiné appui financier, opérationnel et analytique, le programme TETRAA offre quelques enseignements.

Le programme TETRAA est un programme de la Fondation Daniel et Nina Carasso créé et co-piloté en partenariat avec AgroParisTech avec le soutien de Porticus, organisation philanthropique. Il a accompagné neuf territoires pendant 5 ans, de 2020 à 2024, pour accélérer leurs démarches de transition agroécologique et alimentaire. De manière inédite, TETRAA a combiné trois types de soutien : le cofinancement de projets locaux d’intérêt général et d’un ou plusieurs postes d’animation territoriale ; le déploiement d’appuis opérationnels adaptés aux besoins des territoires ; un accompagnement analytique pour décrypter les freins et les leviers de ces démarches.
Les territoires accompagnés représentent une diversité de contextes (rural, urbain, filières et modèles agricoles en place etc.) et d’échelles (villes, communautés de communes, communautés d’agglomération, pays). Les neuf territoires du programme TETRAA sont : Grande-Synthe, Douaisis Agglo, Pays des Châteaux, Pays Terres de Lorraine, Communauté de communes du Val de Drôme, Grand-Bourg Agglo, Guillestrois-Queyras, Mouans-Sartoux, Pays Cœur d’Hérault.

Des territoires divers mais des enjeux partagés

Les neuf territoires et collectifs d’acteurs locaux qui ont été choisis et accompagnés sont divers de par leur géographie, leur taille, leurs caractéristiques socio-économiques ou encore pédoclimatiques. Erigée en critère de sélection, cette diversité était également voulue pour montrer la pluralité des actions et des projets mis en œuvre et pouvoir ensuite essaimer auprès d’un grand nombre de territoires.

Des immeubles de la ville de Grande-Synthe aux montagnes du Queyras en passant par les vignobles du Pays Cœur d’Hérault, TETRAA a permis de faire dialoguer des femmes et des hommes engagés pour la transformation des systèmes agricoles et alimentaires, qu’ils soient techniciens de collectivités, élus ou encore salariés d’organisations telles que les Chambres d’agriculture, les CIVAM (Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural), les Associations départementales pour le développement de l’emploi agricole et rural (ADDEAR), etc. Les temps d’échange et de travail organisés à la faveur du programme (formations, séminaires, accompagnement au suivi-évaluation des projets de transitions), ont mis en exergue des enjeux auxquels tous les territoires sont confrontés :

  • La perte de sols à vocation agricole du fait de l’artificialisation, ainsi que l’érosion et la perte de qualité des sols agricoles ;
  • La sécurité alimentaire et plus particulièrement la déconnexion entre d’un côté, la production agricole du territoire (et la transformation de ces produits), et de l’autre, la consommation alimentaire des habitants (donc la capacité locale à nourrir la population). Déconnexion aggravée par la difficulté à renouveler les générations d’agriculteurs et à accéder au foncier, la spécialisation et la vocation exportatrice de l’agriculture en France, la diminution des emplois dans la transformation agroalimentaire, etc. Enfin la précarité alimentaire des ménages les plus modestes est devenue une préoccupation importante pour tous les territoires ;
  • La disparition de la biodiversité, que ce soit en lien avec la perte d’infrastructures agroécologiques permanentes (disparition des haies, diminution de l’élevage et donc des prairies et risques associés de fermeture des milieux), ou encore la question de la fragmentation des habitats naturels dans un contexte de monoculture et d’artificialisation ;
  • La problématique de l’eau, que ce soit en termes de qualité (notamment avec les pollutions liées aux pesticides) ou de quantité disponible (conflits d’usage dans le cas de sécheresses…).

Par conséquent, les acteurs territoriaux innovent et impulsent des changements pour combiner des réponses à plusieurs de ces enjeux socio-économiques et environnementaux, parfois simultanément : préserver les terres agricoles, augmenter la capacité productive du territoire pour tendre vers un degré d’autonomie alimentaire, améliorer la qualité des sols ou encore participer à la préservation de la biodiversité, démontrant la portée systémique de leurs actions. Par exemple, les régies agricoles municipales, intercommunales ou départementales, sont aujourd’hui une cinquantaine dans toute la France1. Initié par la ville de Mouans-Sartoux dès 2011 pour alimenter ses cantines en légumes 100% bio, ce type de projet permet de répondre à plusieurs des enjeux ci-dessus : préservation de terres agricoles qui appartiennent à la commune et sont gérées par des agriculteurs salariés de la ville ; amélioration de la capacité à nourrir ses citoyens grâce à une production pour la restauration collective ; aide au maintien de la biodiversité grâce à la préservation de terres agricoles cultivées en agriculture biologique. Il permet aussi de créer des emplois, de sensibiliser les enfants et leurs parents, ou encore d’amorcer ou de consolider une politique alimentaire à l’échelle de la collectivité.

Pour en savoir plus sur les actions mises en œuvre dans les territoires pilotes et sur la méthodologie de suivi-évaluation développée dans le cadre du programme : https://suivi-evaluation-tetraa.basic.coop/

Un nécessaire changement de logiciel

Le programme a sélectionné des territoires avec une démarche ambitieuse2 mais dont l’avancement était variable. Si Mouans-Sartoux ou la Communauté de communes du Val de Drôme développent depuis plusieurs décennies des projets de transition pour leurs habitants, le territoire du Pays Cœur d’Hérault ou l’agglomération de Grand-Bourg dans l’Ain connaissent des dynamiques plus récentes. Pourtant, lorsque l’on considère l’étendue des projets et des actions mis en œuvre dans les neuf territoires étudiés, qui vont de l’accompagnement au changement de pratiques des agriculteurs, en passant par les menus bios dans la restauration collective, à la création d’assemblée citoyenne de l’alimentation, on peut être saisi par leur caractère novateur. Conseil local de l’alimentation, Maison de l’alimentation durable et de l’écologie populaire, Société coopérative pour l’achat de terres, ou encore aide aux restaurateurs pour acheter directement aux agriculteurs du territoire : l’essaimage de ce type de projets témoigne d’un changement plus profond dans la manière de voir et de faire.

Point intéressant, ces projets ont été mis en place de manière innovante par la collectivité en charge : travail inter-services, en transversalité, co-construction avec les personnes concernées, faculté des élus locaux à « tordre la règle »3 pour créer des espaces qui permettent d’agir (par exemple en faveur des produits locaux dans les marchés publics de restauration collective), etc.

A Grande-Synthe, les projets sont conçus par, pour et avec les habitants. Ce fut le cas des jardins en pied d’immeuble, de la micro-ferme urbaine et maintenant du futur tiers-lieu alimentaire, pour lesquels les habitants sont consultés en porte à porte. Certains participent à des groupes de travail pour prendre part à la décision, d’autres s’investissent dans les activités (jardinage, cuisine, etc.) offertes par la municipalité. Ces projets sont autant de signaux faibles, de niches d’innovation situés à la périphérie du système sociotechnique dominant, qui participent peu à peu à le transformer4.

Comment encourager le développement de pratiques agroécologiques ?

Tous les territoires pilotes sont confrontés à une question centrale : comment faire pour que les pratiques agroécologiques s’enracinent massivement et durablement au niveau local et quel rôle peuvent jouer les collectivités ? Si certains sont engagés depuis des décennies, comme c’est le cas de la Biovallée dans la Drôme qui compte parmi les plus fortes proportions de terres cultivées en agriculture biologique de France (45%)5, force est de constater qu’au niveau national les pratiques agroécologiques ne sont pas légion. Certaines collectivités mettent en œuvre des approches qui prennent en compte l’entièreté du système alimentaire, de la fourche à la fourchette, et s’évertuent à mobiliser tous les maillons, de la production à la consommation. C’est le cas par exemple de l’agglomération du Douaisis et du Pays des Châteaux.

Douaisis Agglo : soutenir et développer les pratiques agroécologiques des filières

Douaisis Agglo est située dans les Hauts-de-France et implantée dans un ancien bassin minier. L’agglomération regroupe 35 communes pour près de 150 000 habitants, elle compte environ 200 exploitations agricoles axées sur la polyculture et dans une moindre mesure l’élevage et le maraîchage. La collectivité travaille, dans un esprit de concertation permanente avec un grand nombre des acteurs représentatifs du système alimentaire du territoire : agriculteurs, coopératives, Chambre d’agriculture, CIVAM, épiceries solidaires, centres sociaux, grande distribution, associations de citoyens, etc. Son objectif est de soutenir et de développer les pratiques agroécologiques de plusieurs filières, notamment légumes, légumineuses, et bière. Parmi les travaux engagés on retrouve la création d’une zone test de 12 hectares en agriculture biologique6 ; la création d’outils territoriaux pour permettre aux agriculteurs de trier, sécher, stocker ou encore transformer leurs productions, et notamment pour la structuration d’une filière lentilles et pois chiches bio et locale ; la mise en place d’un groupement d’achats pour les huit épiceries solidaires du territoire ; ou encore une aide aux restaurateurs du territoire pour acheter leurs produits aux agriculteurs de l’agglomération7.

Le Pays des Châteaux : diminuer les gaz à effet de serre liés à l’agriculture

Le Pays des Châteaux regroupe 89 communes et 44% de la population du Loir-et-Cher, dans le bassin de vie de Blois. Ce territoire se caractérise par la diversité de ses paysages (la Petite Beauce, le Val de Loire, la Grande Sologne, la Gâtine Tourangelle et la Sologne viticole) avec une grande diversité de productions : maraîchage, viticulture, grandes cultures, légumes de plein champ, arboriculture. 

Une étude ClimAgri a été réalisée par la Chambre d’agriculture et l’association Solagro pour connaître les Gaz à Effet de Serre (GES) agricoles du territoire. Un accompagnement (ACCLIMAGRI) a ensuite été construit pour les agriculteurs, par trois structures partenaires : la Chambre d’agriculture, le Groupement des Agriculteurs Biologiques du Loir-et-Cher (GABLEC) et l’Association départementale pour le développement de l’emploi agricole et rural (ADDEAR 41), avec un plan d’action pour diminuer à minima de 25% les GES liés à l’agriculture. Pour ce faire, ont été identifiés : le développement de l’agriculture biologique et de l’agriculture de conservation des sols, basées sur des rotations longues avec une succession diversifiée de cultures et des légumineuses comme source d’azote, la couverture permanente des sols ; mais aussi la réduction des cheptels, l’optimisation des rations alimentaires (lipides) et la méthanisation des effluents d’élevage, en lien avec le changement de pratiques d’élevage (herbe, parcours, autonomie du territoire en concentrés pour l’alimentation animale). Plus spécifiquement, trois thématiques ont été choisies par les agriculteurs pour les groupes de travail : l’agroforesterie et le développement des haies, les pratiques préservant la qualité et la quantité d’eau, le développement des cultures de légumineuses8. Au centre des discussions se trouve la question de la valorisation de ces pratiques pour les agriculteurs : comment valoriser les arbres et le bois des haies ? les couverts végétaux ? les légumineuses ?

Toutefois, même si ces initiatives se multiplient, elles ne font pas système. La faute aux agriculteurs qui ne veulent pas changer ? Un poncif largement démenti par les faits : des changements sont à l’œuvre dans tout le secteur agricole, qui est un secteur extrêmement dynamique. Les freins les plus importants seraient plutôt du côté de l’économie : la conjoncture, les demandes des marchés, les opportunités de financement et de subventions, les réglementations pèsent fortement sur les choix et les pratiques des agriculteurs9.

L’un des freins majeurs relevés est la difficulté de travailler avec les opérateurs économiques, qui sont très peu impliqués dans les projets de transition portés par les acteurs publics. Les agriculteurs en premier lieu (avec les contraintes ci-dessus), mais aussi et surtout les entreprises de l’agroalimentaire et de la grande distribution par lesquelles transite la grande majorité de notre alimentation. Absence de culture du dialogue, manque de disponibilité, divergences d’intérêts… les raisons invoquées ne manquent pas et témoignent d’un fossé important entre secteur public et secteur privé. Pour les techniciens des collectivités, parvenir à coopérer avec ces acteurs est souvent une marche très haute à gravir, or ces derniers sont essentiels pour qu’adviennent de réels changements de nos systèmes alimentaires : en orientant la demande, ils ont des leviers clés pour orienter l’offre et donc la production et les pratiques des agriculteurs.

Des ressources sur les freins et leviers pour collaborer avec les acteurs économiques des filières : https://programme-tetraa.fr/ressources/?_sft_thematique=travailler-avec-les-entreprises-des-filieres

Des opportunités pour resserrer les liens démocratiques et sociaux

La transition agroécologique et alimentaire peut être un moyen d’éviter l’effritement des liens démocratiques et sociaux. Certains territoires vont au-delà de la simple consultation des citoyens et leur offrent la possibilité de participer activement aux décisions et aux projets portés par la collectivité et ses partenaires.

Le Conseil Local de l’Alimentation (CLA) créé par le Pays des Châteaux réunit ainsi neuf collèges d’acteurs (élus locaux, filières agricoles, transformation, distribution, consommation, tourisme, environnement, social et santé, influenceurs) qui travaillent de concert pour créer et mettre en œuvre des projets et actions concrets pour le territoire. C’est ainsi qu’en 2023 a vu le jour une caisse locale de l’alimentation – appelée BOCAL pour « Budget et accompagnement ouvert aux citoyens pour des initiatives alimentaires ». Adossée au Conseil local de l’Alimentation, elle permet de financer des projets spécifiques sélectionnés par ses membres10.

Cela permet aux élus locaux d’impliquer les habitants au-delà des élections, contribue à créer une dynamique locale positive et permet de répondre à une attente de plus en plus criante de la part des citoyens qui veulent être entendus des pouvoirs publics.

Au-delà des liens démocratiques instaurés dans ces démarches participatives, les projets portés par les territoires permettent d’y renforcer les liens sociaux et de réagencer les acteurs du système alimentaire territorial (agriculteurs, coopératives, transformateurs, distributeurs, consommateurs, etc.). Que ce soient des ateliers, des conférences, des réunions, des visites, ou des sessions de travail, les démarches de transition agroécologique et alimentaire rassemblent.

Quant aux liens entre les territoires, leurs échanges et partages d’expériences étaient placés au cœur du programme TETRAA et considérés comme l’une des grandes forces de la démarche d’accompagnement. Ils ont permis de développer l’entraide, la solidarité, la coopération, mais aussi l’inspiration entre les territoires pilotes et avec d’autres. Portées par des femmes et des hommes de terrain, engagés pour leur territoire, les idées s’échangent, se répondent et se multiplient grâce au « précieux facteur humain » dont parle le philosophe Patrick Viveret. Malgré les déceptions et le sentiment de découragement qui ont souvent été exprimés, le constat s’impose : l’émulation est vive dans les territoires et se nourrit de convivialité.

Des ressources concernant la mobilisation des acteurs du système alimentaire et la gouvernance territoriale : https://programme-tetraa.fr/ressources/?_sft_thematique=transformer-la-gouvernance

De la volonté politique au niveau local

Grâce à une démarche collaborative, ascendante et fédératrice, le programme a évolué durant les cinq années. Les territoires ont été associés à la construction et aux ajustements pour répondre au mieux aux besoins exprimés. Une de leurs demandes a été la création d’un cycle de formation destiné aux élus locaux, afin qu’ils montent en compétences et échangent avec leurs pairs. L’expertise, les données scientifiques et les exemples partagés lors de ces formations leur ont permis de renforcer leurs argumentaires mais aussi leur pugnacité face aux autres élus et partenaires à convaincre.

En effet, la plupart des élus en charge des secteurs agricoles et alimentaires dans les territoires du programme font montre d’une volonté politique et personnelle forte : ils portent ces démarches de transitions à bout de bras. Ils se sentent isolés. Certains parviennent, par leur charisme, leur expérience ou leurs compétences – et souvent les trois – à embarquer les partenaires nécessaires pour mettre en place des politiques ambitieuses et solides. Tous savent et reconnaissent qu’ils ne pourraient pas y arriver sans un maillon essentiel de leur action : les techniciens. Clé de voûte des démarches de transition, le binôme élu-technicien doit être considéré et encouragé comme tel. Aucun ne peut exister sans l’autre et il est nécessaire d’accompagner la montée en compétence de ce binôme pour faciliter leur collaboration, et mettre en œuvre des projets pertinents.

Des ressources conçues pour les élus et techniciens de collectivités : https://programme-tetraa.fr/ressources/?_sft_thematique=former-les-elus-et-les-techniciens

A quand un cadre et des moyens ambitieux au niveau national ?

 « On nous donne des os à ronger avec les Projets Alimentaires Territoriaux… mais ce qui a du poids c’est la Politique Agricole Commune ! »

Un élu, lors d’une formation TETRAA

Revigorés par les échanges entre pairs, les élus locaux sont néanmoins conscients des limites de leurs actions. Ces limites sont criantes lorsque l’on connaît le poids de la Politique Agricole Commune face aux budgets des collectivités territoriales11 et leurs compétences agricoles et alimentaires12. La capacité des collectivités territoriales à mettre en œuvre la transition dépend des politiques nationales et européennes. C’est en effet à l’Union Européenne et à la France de donner un cadre robuste au sein duquel l’action des territoires peut être mise en œuvre. Les élus locaux, aussi engagés qu’ils soient sur leur territoire, doivent être épaulés : les parlementaires, mais aussi leurs confrères d’autres pays européens doivent les aider à plaider en faveur de la transformation du système agricole et alimentaire. Ils demandent à être écoutés lors de l’élaboration des politiques publiques – tant nationales qu’européennes – afin que leurs bonnes pratiques soient diffusées et que les freins qu’ils rencontrent soient levés.

Enfin, les nombreux exemples émanant des territoires seront d’autant plus diffusés, écoutés et entendus qu’ils seront étayés de données concrètes sur l’efficacité et la robustesse des projets mis en œuvre. Le programme TETRAA a également permis d’amorcer dans ces neuf territoires un dispositif de suiviévaluation, essentiel pour pouvoir piloter au mieux ces projets, démontrer leurs impacts mais aussi espérer les voir essaimer. Pour le moment, ces démarches sont quasi inexistantes et pâtissent d’un manque de moyens, l’évaluation des politiques publiques étant très peu développée au sein de la fonction publique territoriale.

Lire aussi

  1. Voir les Rencontres nationales des fermes municipales, Mouans-Sartoux, juin 2024 : https://rencontres-fermes-municipales.mead-mouans-sartoux.fr/#repertoire
  2. Voir la note de cadrage du programme TETRAA, 2020 : « Le programme vise à soutenir des projets développant une démarche globale et structurante, intégrant plusieurs enjeux liés à l’agriculture et l’alimentation (protection de la biodiversité et du climat, économie circulaire, santé des consommateurs et des écosystèmes, accessibilité de tous aux produits de qualité, partage et    mutualisation des ressources, résilience, rémunération équitable des producteurs…). Nous recherchons des acteurs qui s’inscrivent dans un changement de paradigme à la fois social, environnemental et économique. »
  3. Voir l’intervention de Luc Bodiguel lors de la formation élus organisée par le programme TETRAA en 2023 : https://programme-tetraa.fr/wp-content/uploads/2024/02/compte-rendu-tetraa-0602-light.pdf
  4. Lire l’article « La transition entre théorie et pratique. Du transition-management aux initiatives de transition-résilience » https://www.millenaire3.com/ressources/la-transition-entre-theorie-et-pratique-du-transition-management-aux-initiatives-de-transition-resilience
  5. Voir l’article « Biovallée, une expérience pionnière de reconnexion au vivant » : https://www.caissedesdepots.fr/blog/article/biovallee-la-vallee-du-vivant#:~:text=Le%20territoire%20concentre%20aujourd’hui,des%20surfaces%20agricoles%20labellis%C3%A9es%20bio.
  6. Voir les résultats de la zone de test : https://www.douaisis-agglo.com/fileadmin/Public/CAD/Dev_rural/Biocad/Fiche_valorisation_Zone_test_du_Raquet-VF_-2020.pdf
  7. Voir les contours de cette aide : https://www.douaisis-agglo.com/environnement/agriculture-et-alimentation/aide-aux-restaurateurs-et-traiteurs-se-fournissant-aupres-des-producteurs-locaux
  8. Pour en savoir plus sur la démarche Acclimagri : https://www.paysdeschateaux.fr/alimentation/agro%C3%A9cologie
  9. voir l’intervention de Claire Ruault lors du séminaire TETRAA
  10. Pour en savoir plus sur le CLA et la caisse BOCAL : https://www.paysdeschateaux.fr/alimentation/cla
  11. Plus de neuf milliards d’euros par an pour la France via la PAC, contre par exemple 200 000 euros de budget 2023 pour le Projet Alimentaire Territorial du Pays Cœur d’Hérault.
  12. Retrouvez les compétences des collectivités territoriales sur le site https://agirpourlalimentationlocale.fr/

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