[#maïs #loups #agaves] Les échos #31-2025
Chauve-souris, Tequila, même combat. Ce sont les échos du vendredi 14 novembre 2025.
Photographie : © archives Yann Kerveno
Si les Chinois ne sont plus là pour acheter du terrain en France, encore que, ils ne traînent pas en route. La campagne agricole en cours, 2025-2026, devrait voir le pays réaliser la plus grosse récolte de maïs de son histoire, 300 millions de tonnes sont annoncées. C’est moins bien pour le soja dont les prévisions ont été ramenées à 20 millions de tonnes. D’ailleurs, c’est à se demander à quel jeu jouent les Chinois. Après la rencontre concluante entre les dirigeants des deux pays voici quelques jours, ils ont acheté quelques cargaisons de soja américain au lieu de se servir au Brésil ou en Argentine. Le deal, crucial pour l’agriculture américaine, portait sur 12 millions de tonnes cette année puis 25 millions de tonnes par an au cours des trois prochaines années. Mais la bonne volonté n’a semble-t-il pas duré longtemps. Parce que, visiblement, ils n’en ont pas vraiment besoin, sauf pendant la période de soudure, décembre janvier, avant l’arrivée de la nouvelle récolte brésilienne.
Plus près de nous, et pour le futur, cette étude européenne sur la perception que les agriculteurs peuvent avoir de l’agriculture régénérative. L’enquête menée par Ipsos a porté sur quatre pays européens et les résultats sont, finalement, assez conformes à ce que l’on peut en attendre. Dans ses recommandations, l’étude préconise, afin que l’agriculture régénérative soit plus facilement acceptée (et adoptée), de la centrer sur les agriculteurs en prenant en compte leurs craintes et leurs priorités, que les incitations économiques soient en phase avec leurs attentes, que la partie administrative soit simplifiée et enfin que les approches soient adaptées en fonction des régions mais aussi des cultures. Et que le concept soit plus clairement défini ?
En Catalogne, c’est une première depuis un siècle, une famille de loups est en formation, a annoncé le gouvernement de la province. Un loup, une louve et trois louveteaux ont été formellement identifiés. Voilà de quoi changer la donne politique puisque cette portée change le statut de l’animal, il passe d’ « espèce éteinte » à « gravement menacée d’extinction », contraignant à l’élaboration d’un plan de protection. Des loups qui semblent appartenir à la lignée italo-alpine et non à la race autochtone présente dans l’ouest du pays. En Écosse, ce ne sont pas les loups qui créent de l’inquiétude, mais le pygargue à queue blanche, aussi appelé grand aigle de mer ou aigle pêcheur. Ce grand rapace, jusqu’à 2,5 mètres d’envergure, s’en prendrait en effet, comme ici il est reproché aux vautours, aux animaux vivants : chiens, agneaux et même poneys shetland. Et là-bas, comme ici, les polémiques vont bon train sur la possibilité, ou non, que ces prédateurs puissent s’attaquer à des proies de cette importance… Au Mexique, il s’agit aussi d’animaux volants que l’on protège, les chauves-souris, largement menacées de disparition. Et la lutte passe notamment par la plantation d’agaves dont elles sont dépendantes. Agaves eux-mêmes sévèrement menacés à la fois par la récolte qui en est faite, le changement climatique, le bétail. Chauve-souris, Téquila, même combat !
