Sciences et société, alimentation, mondes agricoles et environnement


Les échos & le fil

Publié le 5 février 2021 |

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Les échos #5-2021

Par Yann Kerveno

On a souvent invoqué, lors de la création des appellations, la nécessité de protéger l’origine pour pérenniser les cultures. Mais peut-être ces dispositifs touchent-ils leurs limites aujourd’hui comme tend à le montrer le cas de la lentille en net recul malgré une marge à l’hectare encore très intéressante. Des hectares, Bill Gates, fondateur de Microsoft, n’en manque pas puisqu’il est, aujourd’hui, annoncent les Échos, le premier propriétaire privé de terres agricoles aux États-Unis. Il contrôle en effet près de 98 000 hectares de terres arables auxquelles s’ajoutent près de 11 000 hectares d’autres terres non cultivées. Cela le fait entrer pour la première fois, et à la 49e place, dans le top cent des propriétaires terriens du pays selon le classement Land Report 2020. Loin toutefois de John Malone qui possède 890 000 hectares (à peine moins que la totalité du département des Landes), mais toute l’histoire est là racontée par le menu et l’affaire a fait polémique, en particulier sur les réseaux sociaux aux États-Unis. Puisqu’on parle de foncier, regardons plus près de nous, autour de nos villes. Urban Food Futures se pose la question de savoir si la stratégie déployée pour protéger les hinterlands (zones périurbaine) des agglomérations est la bonne. Est-il plus efficace de protéger la terre ou l’activité agricole ?


On parle beaucoup dans les pays occidentaux de délaisser la consommation de viande pour celle de protéines d’origines végétales afin de mieux préserver l’environnement. Mais le reste du monde n’a pas encore pris le pas. Une vaste enquête menée par le Programme des Nations unies pour le développement, un million de personnes interrogées dont la moitié avait entre 14 et 18 ans dans 50 pays, montre que la voie alimentaire, et notamment la bascule vers les protéines végétales, est la solution la moins retenue par les sondés pour préserver l’environnement. C’est la conservation des forêts qui arrive en tête des préconisations retenues devant le développement des énergies renouvelables et la mise en œuvre d’une agriculture respectueuse du climat. On trouvera probablement confirmation de ce sondage dans la vigueur du marché des enzymes, utilisés dans l’alimentation animale. Il connaît en effet un essor solide avec une estimation de croissance annuelle de 7,3 % entre 2018 et 2020.


Aux Pays-Bas, l’abatteur Vion s’est associé avec De Dierenbescherming, Deloitte, Eyes on Animals pour coupler la vidéosurveillance des tueries à l’intelligence artificielle afin de la rendre plus efficace. En France, le premier abattoir mobile, projet porté par l’éleveuse Émilie Jeannin, doit être livré au printemps et est venu le temps de recruter les salariés, 11 personnes en tout, pour assurer le fonctionnement de l’outil. Si l’on parle beaucoup du secteur de la viande, celui des produits laitiers est aussi sous tension. si la concurrence des produits à base de plantes est la plus ancienne, de nouvelles révolutions sont à attendre, en particulier dans le domaine des yaourts.


En Espagne, le monde rural réclame une fiscalité particulière pour pouvoir continuer d’exister et de contribuer à faire vivre le pays tandis qu’aux États-Unis, les start-up peuvent « disrupter » dans des zones défavorisées et s’appuyer sur le lien avec les productions locales en surfant sur les attentes des consommateurs. Toujours aux États-Unis, le fonds Big Venture Idea consacre 125 M$ au développement d’idées et de technologies nées dans les universités américaines à travers son fonds The Generation Food Rural Partners. Avec un intérêt tout particulier pour l’alimentation, l’innovation en agriculture et les protéines.

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