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Les échos & le fil Archives yann kerveno

Publié le 22 novembre 2024 |

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Les échos #34-2024

Des loups gourmands, un virus qui fait le malin, des images à ne pas prendre au pied de la lettre, des grands tétras… Les échos du vendredi 22 novembre 2024.

C’est une constante de nos temps, à la discussion argumentée a succédé un jeu d’invectives et d’affirmation péremptoire. C’est la faute aux réseaux sociaux diront les uns, non, plutôt à celle d’une tension sociale importante diront les autres. Bref, nous gagnerions tous à tourner sept fois notre langue dans notre bouche avant d’entrer dans les joutes d’aujourd’hui. Alors, il est parfois reposant de tomber sur un papier qui prend le temps de prendre du recul comme l’a fait La Croix tout récemment. À propos de quoi ? On y vient. D’un conflit somme toute intense qui oppose défenseurs de l’environnement et forestiers. L’enjeu ? La régulation des populations de cervidés et de sus crofa, nom latin de nos amis détestés les sangliers, qui infligent de vastes dégâts aux arbres. Les uns prônent la régulation par la chasse, les autres par le loup… Vaste débat. Vous pouvez fourbir vos arguments dans les commentaires.

Dans la même veine, cela fait partie des marottes de Sesame, vous le savez, il y a aussi ce début de polémique sur le grand tétras dans les Vosges, où la réintroduction de neuf individus par le parc naturel local se solde par un demi-échec, ou un demi-succès, c’est selon. Et l’on se chamaille sur les mots, la méthode, c’est éreintant. Puisqu’on en est là, cette info, pas vraiment surprenante non plus. Les résultats de recherche sur Google Image relatifs au changement climatique refléteraient les opinions dominantes sur le sujet dans un pays donné, plutôt que le niveau réel de risque climatique auquel les populations locales sont confrontées. C’est la conclusion d’une étude publiée dans Nature le 13 novembre dernier. De quoi biaiser notre jugement et se demander qui croire.

Pendant ce temps, direz-vous, on ne pique pas de mobylettes dans les bourgs. Mais le H5N1 continue sa route et pour qui suit cette actualité d’un œil torve mais inquiet l’affaire sent le soufre. Au Canada, le virus qui a infecté l’adolescent contaminé début novembre présente des mutations nouvelles, elles sont deux. Mutations qui sont susceptibles d’augmenter sa capacité à infecter les humains. Et visiblement, c’est un virus différent que celui qui circule dans les élevages aux États-Unis. Par contre, pour l’instant, nous n’avons plus de nouvelles du premier patient infecté sans avoir eu de contact avec les animaux, c’était en septembre dernier dans le Missouri aux États-Unis. Et pour cause. Dans son dernier point, en début de semaine, le Centre pour le contrôle des maladies et la prévention américain (CDC) recensait 52 cas humains depuis avril dernier, 21 en lien avec des volailles contaminées et 30 en lien avec des vaches laitières porteuses du virus, l’origine de la contamination du dernier, notre homme du Missouri, n’ayant pu être établie. Aux États-Unis, ce sont maintenant 505 élevages laitiers qui sont concernés (majoritairement en Californie) et 50 élevages de volailles. C’est d’ailleurs dans cet État qu’ un nouveau cas de contamination humaine, un enfant, a été révélé en milieu de semaine, là aussi sans lien avec des animaux d’élevage. Les scientifiques étudient la piste de l’avifaune sauvage pour ce cas.

En Australie, c’est le varroa, récemment débarqué, qui sème la désolation dans les ruches. Passée la tentative d’éradication, échouée, les autorités tentent maintenant de contenir le phénomène tandis que les apiculteurs jouent de la calculette pour estimer les surcoûts et adapter leurs tarifs. Au fait, la pollinisation par les abeilles permet de produire pour 4,6 milliards de dollars de fruits et légumes chaque année. Alors, la solution, une fois n’est pas coutume et cela bouclera la boucle de ces échos, pourrait être le loup. Des chercheurs suspectent en effet les loups éthiopiens, gourmands de nectar, d’être des pollinisateurs de Kniphofia folisia (c’est très joli, vous pouvez chercher).

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