Sciences et société, alimentation, mondes agricoles et environnement


Les échos & le fil @archives Yann Kerveno

Publié le 4 juillet 2025 |

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Les échos #20-2025

Ce vendredi 4 juillet 2025 un menu consistant. Où l’on apprend qu’une espèce protégée peut en menacer une autre et que la solution passe, peut-être, par l’estomac. Que les promesses des insectes dans nos assiettes ne seront peut-être pas tenues, que « viandards » et « vegans » sont peut-être deux facettes d’une même pièce… Enfin que la logistique des produits alimentaires peut parfois être absurde. Quand on vous dit qu’il y en a pour tous les goûts !

Visuel : @ archives Yann Kerveno

C’est assez intuitif, un estomac rassasié ne cherche plus de nourriture. Et c’est cette constante que les chercheurs ont utilisée en Écosse pour sauver une espèce sans avoir à en dégommer une autre. Cela se passe dans les Highlands où la martre des pins retrouve de la vigueur, ce qui était le but recherché. Mais l’accroissement de ses effectifs met en danger celle la population des Grands Tetras dont les martres boulottent les œufs avec gourmandise. Pour protéger les gallinacées, dont il ne reste que 600 individus, les chercheurs ont donc mis à disposition de la nourriture pour les martres pendant la période de reproduction des oiseaux (huit semaines et pas au-delà pour ne pas faire exploser le nombre de martres). Avec succès. Dans les places ainsi « protégées » le nombre de petits par poule atteint 1.9, un taux suffisant pour faire grossir la population, contre 0.8 dans les zones prédatées par les martres. À voir s’il n’y aurait pas là une piste pour écarter les loups des troupeaux ?

À lire aussi cette nouvelle étude sur les aliments à base d’insectes qui pourraient ne pas être le levier espéré pour faire reculer la consommation de viande. Parce qu’il leur faut encore surmonter plusieurs défis, la disponibilité, le prix, le goût et la texture et enfin l’acceptation par les consommateurs… Les chercheurs estiment que les alternatives végétales sont ainsi mieux placées pour jouer ce rôle. Sur ce sujet, comme sur presque tous les sujets liés à la transition écologique, l’heure est au backlash, le retour de bâton. Le Monde a plongé en mars dernier dans « l’univers des viandards » et le « gastrorégionalisme » pour y voir possiblement un « chauvinisme un peu rance ». Pour sortir des clichés et prendre un peu de recul, on pourra relire l’entretien donné au même journal par Paul Ariès en 2022 qui nous explique que viandards et vegans sont de la même génération et « qu’ils campent sur les deux faces opposées d’une même problématique. » C’est stimulant. En attendant peut-être la prochaine révolution culinaire maintenant si d’aventure l’intelligence artificielle s’installe en cuisine.

Il n’est par contre pas forcément question de gastronomie dans cette nouvelle passée relativement inaperçue mais McDo n’est plus la plus grande chaîne de fast-food au monde. Elle a été détrônée par une enseigne chinoise, Mixue, qui compte plus de 45 000 points de vente en Chine et en Australie. Au Kenya, on s’interroge sur le manque d’efficacité de la filière thé dont le pays est le premier exportateur mondial mais qui rapporte bien moins qu’en Chine ou Sri-Lanka, les prix allant du simple au double. Enfin, une dernière absurdité pour la route et pour nous donner aussi à réfléchir, vous découvrirez dans ce reportage comment les avocats australiens, et une partie des productions alimentaires du pays, font parfois plus de 3 000 kilomètres avant d’être consommés à deux kilomètres des champs où ils ont poussé

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