Après les dramatiques inondation de l'Aude, décembre 2018 @archives Yann Kerveno

Published on 15 janvier 2024 |

Les échos #2-2024

Qu’est ce qu’un T-Rex penserait du Nutriscore ? Les échos du vendredi 12 janvier 2024 ne vous le diront pas, mais vous y verrez que les dents se mangent à toutes les sauces, qu’il y a du rififi dans le poulet, que le patron de Meta se met à l’élevage ! Bonne lecture.

Histoires de dents

Les échos cette semaine, ce sont des histoires de dents. Commençons par les plus vieilles, et elles devaient être de gros calibres, celles de la nouvelle variété de Tyrannosaure récemment identifiée. Et ce, alors même que la découverte des morceaux de crânes qui ont permis cette avancée date déjà de 40 ans. Il s’agirait donc d’un proche cousin du T-rex (race à laquelle il avait été attribué jusque-là) possiblement plus ancien, il aurait vécu 4 millions d’années plus tôt et avait une conformation semblable à celle du T-rex.

Si les poules n’ont par contre pas de dents, les producteurs de poulet peuvent en avoir, et même une grosse, contre le géant américain Tyson. Celui-ci a en effet fermé sans prévenir une usine dans le sud-ouest du Missouri. Fermeture qui laisse les fournisseurs en plan (t) (vous l’avez ?) alors qu’ils ont « dépensé des millions de dollars pour développer et moderniser leurs outils de production »… La plainte porte sur les mensonges de Tyson et sur un possible délit d’initié, un des éleveurs du secteur ayant vendu son exploitation juste avant l’annonce de la fermeture de l’usine.

Gros intérêts et gros sous

Non loin de là, les agriculteurs républicains de l’Iowa en pincent pour Donald Trump, encore sous le charme des sommes colossales (217 milliards de dollars, 73 milliards de plus que tous les gouvernements depuis 1973) versés par son administration lors de la première mandature. Puisqu’on est au rayon « gros sous », sachez que Mark Zuckerberg s’est découvert une passion pour l’élevage et qu’il engraisse aujourd’hui du bétail, de races Waygu et Angus, dans son ranch à Hawaï, avec l’intention « de créer une viande de bœuf parmi les plus qualitatives au monde. » Les bêtes sont engraissées à la farine de macadamia et à la bière produites sur l’exploitation. Le patron de Facebook a mis 100 M$ dans l’achat de son ranch d’environ 300 hectares dont il a quasi doublé la surface pour 53 M$ de plus en 2021.

Toujours côté tiroir-caisse, le système assurantiel agricole espagnol a battu de nouveaux records en 2023 en versant plus de 1,2, milliard d’euros d’indemnisations (contre 800 M€ l’an dernier) liées aux événements climatiques. Les surfaces assurées ont atteint 3,2 millions d’hectares dans le pays l’an passé et le capital assuré 1,9 milliard. L’Espagne, justement, seul pays du sud de l’Europe à avoir adopté le Nutriscore, la réforme de l’algorithme entrée en vigueur depuis le 1er janvier ne passant pas vraiment.

Derrière le Nutriscore

Rafael Urialde, chercheur et spécialiste de l’alimentation se demande pourquoi, dans la nouvelle version, les édulcorants ne sont sanctionnés que dans les boissons, pourquoi les boissons alcoolisées ne sont pas évaluées, pourquoi la qualité des protéines, le profil des acides gras poly-insaturé, entre autres, ne sont pas pris en compte. Laissant entendre ensuite que si le Nutriscore est défendu par les entreprises de distribution alimentaire, c’est qu’il doit bien y avoir une raison…

Dans son dernier papier, Michel Duru ne dit pas autre chose, sinon que l’on peut décréter tous les plans nutrition santé que l’on veut, si les politiques publiques ne sont pas plus contraignantes et l’influence des lobbies atténuée, autant pisser dans un violon. Si ça ce n’est pas un coup de dent !