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Les échos & le fil archive © yann kerveno

Publié le 21 juin 2024 |

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Les échos #19-2024

Des chats qui mettent le bazar dans les fermes laitières, des moustiques stériles en formation serrée pour combattre un virus mortel, des essaims de drones pour traiter les champs et des fermes verticales (enfin ?) rentables ? Ce sont les échos de Sesame du 21 juin 2024.

Visuel : archive © yann kerveno

L’agriculture, ce n’est pas (encore) automatique

Il ne faut pas se leurrer, les drones ne remplaceront jamais complètement les pulvérisateurs à l’heure de traiter les cultures mais ils peuvent faire valoir des qualités appréciables. Celle de permettre d’atteindre des endroits difficilement accessibles à des engins terrestres ou de s’affranchir de la problématique de compaction des sols, voire de portance le cas échéant. Et de réaliser tout un tas de tâches autres comme le relevé de données ou l’aide à l’évaluation des pertes de cultures provoquées par les animaux. Aux États-Unis, pays où un tiers des surfaces cultivées est déjà traité par des avions, l’administration vient d’autoriser l’utilisation d’essaims de drones (par trois) dirigés par un seul pilote pour ce type de travaux. De quoi générer des risques nouveaux, le piratage en particulier, mais aussi la sécurité des travailleurs dans les champs… L’industrie du drone, elle, se projette, et imagine, dans 5 ou 10 ans, des essaims de plusieurs dizaines de drones commandés par un seul opérateur et capables d’interagir entre eux avec l’appui de l’IA.

Fermes verticales 2.0

Il y a longtemps que nous n’avons pas parlé du « vertical farming » dans cette colonne des Echos. Et le secteur semblerait-il, une fois les plâtres des start-up correctement essuyés, sur la voie de la maturité ? On voit mieux où sont les marchés, l’équation entre le prix de l’énergie et le coût de production (moins l’énergie est chère, plus c’est facile d’être rentable) pourrait être en voie de maîtrise pour certaines entreprises qui « approchent le coût de production de la salade italienne », et on comprend mieux les limites. Comme si finalement, la deuxième génération de fermes verticales, appuyée sur une techno plus solide et plus efficace, était en train de parvenir à surmonter l’obstacle qui a fait chuter la première génération : avoir cru que la prouesse technologique pouvait s’affranchir de la réalité économique. Et d’autres applications émergent, les fermes verticales pourraient aussi être l’outil de développement de plants d’arbres destinés à la reforestation. Avec un nouveau marché derrière ? Celui du carbone qui pourrait rendre la forêt plus profitable que l’élevage au Brésil

Tout est question d’adaptation

Aux États-Unis, la crise de la grippe aviaire dans les élevages laitiers met en évidence l’existence de lacunes majeures dans les mesures de biosécurité et leur respect… Des animaux continuant d’être déplacés ou des matériels prêtés après l’apparition des premiers symptômes, sans même parler du rôle des chats de ferme… À Hawaï, ce sont des centaines de milliers de moustiques stériles qui sont chargés de faire baisser la pression d’une forme de malaria aviaire qui décime une espèce d’oiseau endémique des forêts au risque de la faire disparaître. Et puisque nous sommes à deux pas des vacances, ou presque, sachez que les touristes adaptent eux aussi leur destination pour échapper au changement climatique. Ainsi en Espagne, plus de la moitié de ceux qui apprécient le monde rural pour se reposer ont changé leurs habitudes et privilégient désormais les zones plus fraîches, la Cantabrie à l’Ouest ou les Pyrénées. De quoi inspirer les jeunes médecins en quête d’installation pour réduire la part des déserts médicaux en milieu rural ? Pas sûr que ce soit suffisant puisqu’il semble que c’est bien la familiarité, voire un compagnonnage, avec les espaces ruraux, le facteur favorisant principal d’une installation à la campagne.




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