Les échos #11-2024
Sûr qu’Orwell n’en a même pas rêvé. Pourtant, on peut maintenant garder des troupeaux (presque) sans clôture et sans risque d’égarer ses ouailles grâce à la techno. Mais on peut aussi se demander ce qui va advenir des start-up de l’agrotech alors que le capital-risque semble lui tourner le dos. Il y a aussi, dans ces échos, des histoires de burgers et de « dynamic pricing », des toiles à ADN et des sourciers débordés. Ce sont les échos de Sesame du 29 mars 2024.
De la sécheresse, un peu partout
En Catalogne où la sécheresse prend des proportions inouïes, des tensions se font jour à mesure que les restrictions durcissent. Des activistes ont mené cette semaine une opération à Barcelone pour demander de serrer encore l’étau sur les secteurs qu’ils qualifient de « non-essentiels » pour préserver le peu de ressources subsistant. En ligne de mire, l’industrie du tourisme, la production porcine ou encore le transfert de masses d’eaux. Une manifestation est prévue le 6 avril à Gerone. Sécheresse pour sécheresse, il y a aussi cette question d’actualité. La « Tech » agricole peut-elle survivre à l’assèchement des levées de fonds ? Et cette interrogation qui en découle, ce système de capital-risque, arc-bouté sur des retours sur investissements rapides, est-il compatible avec le temps de l’agriculture ? En Australie, où la sécheresse n’est pas une mince affaire, elle revient souvent avec El Niño, vous verrez que la bataille fait rage entre les hydrogéologues et les… Sourciers. Ces derniers croulent sous le travail.
Des colliers (électriques) plutôt que des clôtures
Pour les éleveurs qui pratiquent le pâturage tournant, les clôtures virtuelles sont peut-être une opportunité pour alléger la charge de travail, laquelle consiste à déplacer les clôtures à mesure de l’avancement des animaux. Aux États-Unis, Nick Jorgensen utilise le système depuis quatre ans et a maintenant équipé la moitié de son troupeau, 500 vaches angus, avec les colliers qui réagissent aux clôtures virtuelles propagées par ondes radios. Quand l’animal s’approche de la limite, ils bipent, si l’animal persiste, c’est une impulsion électrique qui est délivrée. Il faut juste conditionner les animaux au départ, c’est « l’histoire de trois ou quatre jours » explique-t-il.
L’inflation recule, parait-il
Si l’inflation sur les produits alimentaires recule un peu en France, elle fait de même aux États-Unis, atteignant même, en année glissante, une certaine stabilité, mais cela, c’est pour la photo générale,. Quand on regarde famille de produits par famille de produits, l’affaire est différente dans la réalité (mais aussi dans la perception des consommateurs qui tablent sur une poursuite de l’inflation). Le steak est plus cher de 6 % par rapport à l’an dernier, comme le bacon, le café, alors que les prix de la laitue et des fromages sont en net recul. Mais surtout, c’est emblématique, dans certaines villes des États-Unis, certains menus complets atteignent le seuil psychologique de 20 $ chez McDonald’s et le sujet devient un risque commercial… Les restaurants Wendy’s ont d’ailleurs, quant à eux, renoncé à la « tarification dynamique » (dynamic pricing) basée sur les conditions du marché.
Photovoltaïsme et extraction d’ADN en toile de fond
Il n’y a pas que chez nous que le photovoltaïque sur terres agricoles fait débat (on attend d’ailleurs toujours le décret d’application de la loi de 2023, sauf erreur). En Chine, des centaines d’hectares de terres aménagées pour accueillir des cultures ont été transformées, deux ans après, en champ de panneaux solaires. Illégalement. Sachez enfin que si l’on sait maintenant extraire l’ADN de l’eau, c’est pratique malgré les limites, pour évaluer la biodiversité présente, les toiles d’araignées pourraient permettre de faire la même chose. C’est en tout cas la conclusion d’études menées en Australie dans un zoo et une réserve naturelle.
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