Sciences et société, alimentation, mondes agricoles et environnement


Les échos & le fil Photo éoliennes

Publié le 28 mars 2025 |

0

Les échos #10-2025

La gourmandise péché mignon mortel du chat, des œufs qui flambent, des cartes de restaurants, de la nature fragmentée, ou non et un barrage qui laisse derrière (et par devers) lui un tombereau de soucis. Ce sont les échos du vendredi 28 mars 2025.

En plus d’une nouvelle administration, les États-Unis sont aussi aux prises avec le H5N1 depuis maintenant des mois. Le virus s’est répandu assez tranquillement dans le pays, touchant la faune avicole sauvage, les élevages de volailles mais aussi les élevages laitiers et… plus d’une centaine de chats domestiques, testés positifs au H5N1, un chiffre que les chercheurs estiment très sous-estimé. Il faut dire que le coût du test PCR, entre 200 et 300 $, est propre à dissuader nombre de propriétaires de félins présentant des troubles respiratoires… Parce qu’ils croquent des piafs potentiellement malades et qu’ils mangent de la viande crue, les chats sont donc potentiellement surexposés au virus. Mais l’autre risque pointé par les spécialistes aux États-Unis est celui du développement des basses-cours de « loisir », un passe-temps en vogue dans tout le pays et dont l’intérêt est renforcé par le renchérissement des œufs. Leur prix a atteint 8 dollars la douzaine à la mi-février ! La multiplication des poules pondeuses en fond de jardin pouvant accroître la circulation du virus, comment dit-on ? Serpent qui se mord la queue ?

Puisque nous en sommes à parler de serpent, voici celui dit de mer : comment inciter les consommateurs à moins manger de viande pour alléger l’empreinte carbone des humains sur terre (et parfois aussi réduire la pression sur leur santé). Une étude montre que la façon dont les cartes des restaurants sont agencées, notamment en faisant passer les plats à base de plante en tête de liste, peut avoir une influence décisive sur les choix effectués à l’heure de la commande. Les plats à base de viande restaient les plus commandés dans toutes les modalités étudiées mais, avec les cartes modifiées, la proportion de choix de plats végétariens s’est révélée nettement plus importante. Une autre étude vient apporter une brique de plus à sceller dans le débat autour du land sharing et du land sparing. Ces deux approches opposées visent à surmonter la crise de la biodiversité. La première s’appuie sur la notion de partage (share) et coexistence en limitant l’impact de l’agriculture (passage en bio) et des hommes sur les écosystèmes, au prix d’une extension des surfaces mobilisée. La seconde (spare, “épargner”) prônant au contraire une intensification de l’agriculture par la technologie et les intrants pour réduire les surfaces consommées et rendre ainsi plus d’espace à la nature. L’étude en question vient en effet trancher une vieille question du même ordre. La biodiversité profite-t-elle plus dans des grands espaces naturels mais fragmentés (qui forment des îlots de biodiversité) ou dans de grands espaces continus ? À l’issue de leur étude, les chercheurs ont conclu qu’en moyenne, le nombre d’espèces présentes dans les territoires fragmentés était de 12 % inférieur à celui relevé dans les grands espaces naturels continus.

En Ukraine, on commence tout juste à percevoir les effets à long terme de la médiatique et stratégique destruction du barrage hydroélectrique de Kakhovka, le 6 juin 2023, dans l’oblast de Kherson dans le sud du pays. Qui, au passage, a causé la mort de 58 personnes en aval. Les chercheurs ont pu calculer, depuis, que 1,7 kilomètre cube de sédiments accumulés dans le fond du barrage sont maintenant exposés au ruissellement. Le problème, c’est qu’ils contiennent en quantité importante de l’azote et du phosphore d’origine agricole et « jusqu’à 83 300 tonnes de métaux lourds hautement toxiques », dont seulement 1 % a probablement été disséminé dans la nature lors de l’inondation consécutive à la rupture du barrage. De quoi polluer en silence et sur le long terme si des mesures de restauration et de gestion des flux de ruissellement ne sont pas prises…

Lire aussi

Tags: , , ,




Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retour en haut ↑