Parfois ce sont les radars qui sont perdus © archives yann kerveno

Publié le 22 mars 2024 |

Les échos #10-2024

Entre l’orge éditée génétiquement, l’entrée en vigueur de l’accord de libre échange avec la Nouvelle-Zélande et les motivations des bifurqueurs, vous apprendrez que nous sommes à deux ergots de décrypter le langage du poulet et qu’une citrouille à 360 kilos, aussi honorable est-elle, reste très très loin du record du monde ! Les échos du 22 mars 2024.

Visuel : Parfois ce sont les radars qui sont perdus © archives yann kerveno

C’est donc le 1er mai qu’il entre en vigueur. « Il », c’est l’accord de libre-échange signé il y a quelques mois entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande. Qui permettra à 10 000 tonnes de viande bovine (0,15 % de la conso de l’Europe) d’entrer sur le territoire communautaire à tarif douanier réduit et 38 000 tonnes de viande ovine à droit nul, 15 000 tonnes de poudre de lait à 20 %. En contrepartie, la Nouvelle-Zélande a supprimé les droits de douane sur la viande de porc et assurera, sur son marché, la protection des produits européens détenteurs d’une indication d’origine protégée. Nos voisins suisses viennent, eux, d’autoriser la tenue d’un essai en plein champ d’une variété d’orge édité génétiquement pour donner plus de grains, donc de rendement. Pour ce faire, et s’inspirant de ce qui se fait sur le riz et le colza, ils ont inactivé le gène CKX2 pour l’expérience.

La clé, c’est la compétitivité kiwi !

[Que les herpétophobes sautent ce paragraphe]

On connaît la viande végétale, la viande de synthèse, les insectes, les novels foods qui se pressent dans nos assiettes. Et ce n’est pas fini. Voilà une proposition nouvelle pour régaler nos papilles, la viande de python. Si elle est déjà consommée, et les pythons élevés pour leur viande dans certains coins d’Asie, elle pourrait débarquer dans nos assiettes. Parce que le python est un peu comme un cochon rampant, il se nourrit de déchets et grossit vite parce qu’il n’a pas d’énergie à consacrer à se réchauffer… C’est malin. En plus, il paraît que ça a un goût de poulet.

Et si les cannibales avaient raison ?

Puisqu’on parle de poulet… Si vous vous êtes toujours demandé, cela ferait peut-être de vous des gens bizarres mais chacun ses marottes, de quoi pouvaient bien parler les poules dans la basse-cour, vous serez peut-être bientôt comblés grâce à un « traducteur de poulet ». Qui utilise l’intelligence artificielle pour analyser les sons mais aussi les clignements d’yeux et la température faciale. Ce « traducteur » pourrait permettre de distinguer les émotions des volailles et de faire évoluer les méthodes d’élevage. Cela dit, vous pouvez aussi préférer devenir végétarien vous réjouir de ce record établi en Australie dans le Queensland où une citrouille a dépassé de 107 kg le précédent record en atteignant plus de 360 kg ! Les étudiants de l’école d’agriculture auteurs de cette performance espèrent maintenant battre le record mondial de la plus grosse citrouille établi à 1 200 kg. À moins qu’il bifurquent avant ?

On se souvient en effet des bifurqueurs des grandes écoles et du pataquès des cérémonies de remises de diplôme. Dans un long papier livré à La Vie des Idée, Erwann Franchon explique que si le phénomène est fortement médiatisé, il n’est pas forcément aussi massif que le prisme des médias le laisse penser. Et que les motivations de la bifurcation préexistent souvent à l’entrée dans les grandes écoles. On sait par contre que l’art de dormir est constitutif de l’ours, mais le changement climatique pourrait bien venir perturber les cycles biologiques des ursidés comme dans les Pyrénées où visiblement certains ont eu des insomnies cet hiver !

Enfin, pour revenir dans l’actualité, il n’y a pas que chez nous que les tensions sont vives entre producteurs agricoles et distributeurs. En Australie, les agriculteurs ont même du mal à se rebiffer par crainte des représailles de leurs clients. En effet, leurs contrats ne sont pas protégés juridiquement. Et, puisque c’est le week-end, prenons un peu de hauteur avec la longue réflexion sur la crise agricole actuelle proposée par Bertrand Hervieu. Histoire de prendre un peu de recul sur les événements encore à venir. En plus le froid revient !