Publié le 16 décembre 2024 |
0Les échos #37-2024
De la techno pour surveiller la forêt, des couverts à prendre avec des pincettes, des papillons à protéger, des algues pour les vaches et toujours le dossier H5N1 vs humain, là ça s’arrange pas vraiment… Ce sont les échos de Sesame du 13 décembre 2024.
Visuel : © archives Yann Kerveno
En Californie, les autorités sanitaires de l’État ont suspendu la commercialisation de lait cru après que le H5N1 y ait été détecté. C’était début décembre. Depuis, 10 cas de personnes malades à la suite de consommation de lait cru ont été notifiés, mais aucun d’entre eux ne s’est révélé être contaminé par le H5N1, les pathologies étaient autres. Une enquête est cependant toujours en cours autour du cas d’un enfant possiblement touché par la grippe aviaire après la consommation de lait cru contaminé à la fin du mois de novembre. Depuis le début de la semaine, l’État fédéral a mis en place des tests à grande échelle sur le lait dans tout le pays pour mieux suivre l’évolution des contaminations alors que 58 cas humains ont été répertoriés depuis le tout premier, le 1er avril dernier, sans qu’aucune transmission d’homme à homme ait été pour l’instant mise en évidence. La consommation de lait cru a augmenté depuis qu’elle est vantée par quelques personnalités dans le pays, dont le futur ministre de la santé, R.F. Kennedy Jr.. Une nomination qui fait couler beaucoup d’encre, notamment celle de 79 prix Nobel qui ont écrit au président Trump pour lui expliquer que ce choix présente « un risque pour la santé publique ».
Algues rouges
Si l’on parle beaucoup de l’internet des objets (en clair, le réseau collectif d’appareils connectés et la technologie qui facilite la communication entre les appareils) qu’on a l’habitude de voir à l’œuvre, il pourrait bien devenir rapidement un outil majeur de la compréhension et de la protection des forêts. Grâce, entre autres, à la miniaturisation des capteurs et des appareils. Que pourraient-ils faire ? Jouer le rôle de « nez » qui sentent les signes précurseurs des feux de forêts naissants, automatiser la dendrométrie (en mesurant la pousse de l’arbre en continu), surveiller le bruit des tronçonneuses ou des armes des braconniers et les transmettre aux autorités en temps réel, prélever l’ADN que les animaux laissent sur les arbres… Il faudra penser, quand tout sera au point, à se servir de ces outils pour surveiller les faits et gestes des figuiers étrangleurs. Restons dans la science avec cette découverte qui pourrait apporter un début de solution au problème du méthane des vaches élevées au pré. On sait depuis quelques années qu’une espèce d’algue rouge est capable, en inhibant l’activité des organismes producteurs de méthane du système digestif des bovins, de réduire les émissions de 80 % dans les parcs d’engraissement et de 40 % chez les laitières.
Bingo
Des chercheurs ont donc tenté de résoudre le problème posé par les vaches au pâturage en confectionnant des granulés d’algues laissés en libre-service. L’expérience a montré que la réduction des émissions était en moyenne de 37,7 % par ce procédé, que les chercheurs veulent maintenant tester dans d’autres modalités de distribution, en les incorporant par exemple dans les blocs à lécher. Signalons aussi ce papier fort instructif, ces échos sont décidément très américains cette semaine, sur les couverts végétaux en interculture. Vus comme une des solutions pour capter et stocker du carbone, ils font l’objet de programmes très incitatifs, financièrement parlant. Mais pas toujours à bon escient : il serait judicieux de primer uniquement les couverts qui font réellement le job et de consacrer des fonds aussi à d’autres stratégies d’atténuation du changement climatique. Qu’en pensent les papillons, bien malin qui saurait le dire mais la vie va peut-être changer pour le Monarque, emblématique papillon américain que les services de protection de la nature veulent inscrire, de nouveau, dans la liste des espèces menacées.