Publié le 9 octobre 2023 |
0Les échos #29-2023
L’automne se fait attendre, la grippe aviaire fait des ravages dans l’hémisphère sud, la sécheresse progresse… Ce sont les échos de Sesame.
S’il ne faut pas dire fontaine jamais je ne boirai de ton eau, aller à la source est toujours utile en ces temps troublés où les fausses informations coulent plus vite que la Loire en crue. Ainsi, il est judicieux, pour bien comprendre que « non ce que nous vivons n’a rien d’un été indien », de faire un détour par le rapport grand public du Haut conseil pour le climat qui résume en quelques infographies utiles les constats et les enjeux du moment (et qui le resteront un moment). De quoi peut-être, si ce n’est déjà fait, comprendre l’extraordinaire situation dans laquelle nous sommes plongés.
Cette année explose tous les records et risque de s’avérer, à l’échelle de la planète, comme la plus chaude de ce que nous sommes capables de mesurer. Alors on se gratte la tête. Pourquoi cet emballement soudain qui défie tout autant l’entendement que les écosystèmes ? On a pensé à la formidable éruption du fameux volcan tongien le 15 janvier 2022 (rien à voir avec la coupe du monde de rugby). Reste que la vapeur d’eau relarguée dans l’atmosphère à cette occasion a eu tendance à ne rafraîchir l’hémisphère sud que d’un mini-poil en 2022…
Autre piste évoquée, ce serait d’un cynisme absolu, le changement de réglementation appliquée aux émissions de dioxyde soufre, gaz qui a pour qualité de rafraîchir l’atmosphère. En quelques années, depuis l’entrée en vigueur de ce nouveau cadre, les émissions ont reculé de 80 %. Or leur absence agit comme un « forçage » qui réchauffe un peu plus les océans. Ah, et puis il y a aussi le retour d’El Niño, les cycles du soleil…
Tout cela pour dire que les causes qui conduisent à cette année exceptionnelle sont multiples, mais que la principale reste, vous l’avez devinée, l’action de l’homme. Voilà, vous êtes presque prêts pour l’interro, mais passez donc aussi par le rapport du CITEPA sur les émissions de CO2 en France depuis les années quatre-vingt-dix : vous serez au top et incollable à l’apéro avant le match de ce soir. Pendant ce temps-là, la sécheresse agricole s’aggrave, en particulier dans le Sud-Ouest et sœur Anne, du haut de son pluviomètre, ne voit rien venir…
Puisqu’on parle du sud-ouest, il ne vous aura pas échappé que la campagne de vaccination des canards contre l’influenza aviaire vient de débuter. C’est une première mondiale et comme souvent, il faut essuyer les plâtres. En l’occurrence les embargos prononcés par certains pays contre les produits issus de canards vaccinés…
Cela dit, l’influenza fait aussi des ravages loin de nos yeux en Amérique du Sud. Elle pèse très lourdement sur l’avifaune sauvage mais tue également depuis plusieurs mois des lions de mer sur les côtes de la Terre de Feu, des pingouins et des petits cétacés au Chili… Et menace maintenant l’Antarctique. Chez nous, par le sud, c’est un autre virus qui s’impose : la maladie hémorragique épizootique qui touche les ruminants. On compte aujourd’hui 19 foyers en France, plus de 150 en Espagne avec, là aussi, des embargos. L’Afrique du Nord a fermé ses marchés aux animaux européens et la réouverture des flux vers l’Espagne n’est pas suffisante pour la profession agricole. Et l’on ne parle pas des punaises de lit, nouvelles stars des médias !
Quand tu attends l’automne (pixels sur capteurs). Ambialet, Tarn © archives Yann Kerveno.