Sciences et société, alimentation, mondes agricoles et environnement


Les échos & le fil @archives Yann Kerveno

Publié le 10 octobre 2025 |

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Les échos #26-2025

Des champignons pour tous les goûts (mais attention à ne pas se tromper !), le Brésil qui bât des records, l’amour est dans les adventices (ou des rencontres possiblement galantes au détour des mauvaises herbes), des applis qui ne servent à rien dans un pays si grand, une exceptionnelle vente au enchère de matériel agricole qui couvre un demi-siècle… Ce sont les Échos du 10 octobre 2025.

Photographie : @ archives Yann Kerveno

L’amour est dans le bush. Cela pourrait être le titre des rencontres de speed dating organisées en Australie pour permettre aux agriculteurs de trouver l’âme sœur. Des rencontres rendues nécessaires à cause de la taille du pays et des limitations géographiques des applis de rencontres, qui ne voient pas si loin. Auquel s’ajoute la contrainte, dans des zones peu densément peuplées, de ne rencontrer que des personnes connues de longue date. « Si vous aviez dû rencontrer l’âme sœur pas loin, vous l’auriez déjà fait » fait remarquer une agricultrice installée au nord de Perth. Imaginez : faire cinq heures de route pour un date ? C’est pourtant la réalité australienne. Mais l’agriculture peut aussi être le support de speed dating destiné à d’autres populations que les agriculteurs. C’est le cas à Melbourne ou les participants peuvent tenter de rencontrer l’âme sœur en « arrachant des mauvaises herbes »… C’est ce que les organisateurs de la ferme urbaine de Ceres appellent du weed dating. Et l’affaire dure depuis 2018.

S’il est un autre domaine dans lequel les applis chargées sur nos téléphones ne sont pas forcément de bon rendement, c’est celui des champignons (on est en pleine saison d’ailleurs). Les accidents se multiplient aux coins des bois et des poêles, 500 intoxications ont été enregistrées depuis le premier juillet dernier. Mais si la tendance est à la stabilité du nombre de cas et surtout du nombre de décès dus à ces intoxications (jusqu’à 5 décès par an et entre 11 et 41 pronostics vitaux engagés). Il est donc déconseillé, entre autres, de s’appuyer sur les applis permettant d’identifier les champignons, les logiciels de reconnaissance étant encore insuffisamment fiables. Et ce n’est pas parce que vous les reconnaissez à coup sûr qu’il faut vous précipitez sur les champignons hallucinogènes même si l’on semble savoir, aujourd’hui, que leur principe actif, la psilocybine, pourrait retarder le vieillissement. Au coin de l’assiette pour le coup, on a appris tout récemment que seul 1 % de la population mondiale dispose d’une alimentation à la fois saine et respectueuse de la planète. Et l’on apprend aussi que si tous les mangeurs avaient une telle alimentation, alors le système Terre pourrait supporter 10 milliards de bouches avec une surface agricole utile mondiale 7 % inférieure à celle qu’elle est aujourd’hui.

On a vu cette semaine dans le fil de mercredi que l’histoire d’amour entre les agriculteurs et l’administration Trump avait du plomb dans l’aile, et il y a de quoi. On a appris en effet que le Brésil battait tous les records d’exportations, avec 102 millions de tonnes de soja à la fin octobre et depuis le début de l’année, les exportations dépassent déjà les volumes exportés l’an passé sur 12 mois. Avec pour client principal, la Chine, qui a absorbé 93 % des volumes expédiés en septembre, et 79,9 % depuis le début de l’année. Une enquête récente montre que si les agriculteurs américains sont inquiets de la situation à court terme, ils restent confiants pour l’avenir. Sauf sur la question des droits de douane. Quand ils étaient 70 % à considérer que cela allait être profitable pour leur business, ils ne sont plus que 51 % en septembre, 30 % allant même jusqu’à penser que les effets allaient être délétères pour l’économie agricole du pays. Ils attendent maintenant un soutien financier conséquent de l’État. 12 et 13 milliards de dollars ont visiblement été provisionnés mais les versements sont bloqués en raison du blocage de l’administration faute de budget. Enfin les fans de machines agricoles pourront rêver un peu, et enchérir s’ils en ont les moyens, avec la mise aux enchères début novembre d’une partie de la collection de tracteurs de Jon et Marcia Kinzenbaw, collectionneur et inventeur insatiable d’outils pour l’agriculture et fondateur de la marque Kinze, dans l’est de l’Iowa. 150 tracteurs sont proposés à la vente, couvrant une large partie de l’histoire de la mécanisation agricole, de 1930 jusqu’à la fin des années soixante-dix.

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