Publié le 13 septembre 2024 |
0Les échos #24-2024
Des hauts, des bas, c’est le destin inaliénable des cours d’eau. Et parfois, cela pose des problèmes sérieux… C’est dans ces échos du 13 septembre 2024 dans lesquels vous apprendrez qu’il ne faudrait pas trop appuyer sur un champignon (n’est pas Mario qui veut), que la salade se rêve verticale (parfois) et que notre microbiote est open.
La sécheresse s’atténue en Amérique centrale pour le plus grand bonheur des transporteurs qui voient les cadences augmenter pour la traversée du canal de Panama. Mais les autorités du canal n’entendent pas rester les deux tankers dans la même écluse. Ils vont engager un programme d’adaptation, pour accueillir des bateaux plus grands, notamment les transports de gaz liquéfié et les bateaux réfrigérés qui deviendraient prioritaires et en engageant 2 milliards de dollars de travaux pour agrandir un des réservoirs d’eau douce qui stocke les eaux de pluies pour alimenter le canal. Au plus fort de la sécheresse, seuls 24 navires avaient le droit de s’engager dans le canal, quota porté à 32 avec l’apport des pluies récentes qui ont fait remonter le niveau du lac Gatun situé au milieu de l’ouvrage. Les restrictions en place ces derniers mois n’ont affecté le trafic qu’à la marge, soulignent des chercheurs dans un papier pédagogique publié par le site New Security Beat. En 2023, les tonnages passés par Panama ont été les troisièmes dans l’histoire du canal, 1,5 % de moins que le record de 2022. Les mêmes chercheurs se veulent rassurants quant à la pérennité du précieux passage, même dans le cadre du réchauffement climatique. En Amérique du Sud, par contre, la chanson est tout autre. Le niveau des rivières de la région amazonienne est trop bas, il pourrait dépasser les niveaux historiques, ce qui entrave la circulation des bateaux qui exportent les céréales vers les ports de l’est brésilien. C’est aussi le cas pour d‘autres routes fluviales, tels les fleuves Parana et Paraguay.
Verticales ambitions
Puisqu’on parle d’eau, et d’économie, filons au Texas où l’on se demande si les fermes verticales ne sont pas LA solution pour maintenir de l’agriculture en dépit de la sécheresse et de la chaleur. Tout en réduisant l’empreinte carbone des aliments et en apportant plus d’autonomie alimentaire. L’idée est loin d’être sotte puisqu’il y a longtemps que la NASA travaille ces questions dans l’enceinte de son centre de Houston, mais aussi en Floride rapporte le site Texas Monthly. L’idée était alors d’évaluer la faisabilité de ces cultures qui pourraient fournir à la fois de la nourriture et de l’oxygène aux astronautes partis pour de longs voyages. La NASA a ainsi testé, en atmosphère confinée, plusieurs cultures, pomme de terre, laitue, soja et blé, en aquaponie ou en aéroponie et en utilisant des LED pour la lumière… C’est donc au Texas qu’un modèle hybride, serre et grande densité, fonctionne depuis deux ans et livre des salades à Walmart tout en arrivant à être rentable sur ce marché de masse.
Ne pas trop appuyer sur le champignon
Il faudra aussi faire attention aux boîtes qui permettent de produire des champignons chez soi tant la pleurote dorée a tendance aujourd’hui à coloniser des espaces qui ne lui sont pas familiers. Au détriment des espèces indigènes bien entendu. Originaire d’Asie, elle a désormais colonisé le Midwest, le nord-ouest des États-Unis et se trouve jusqu’au Canada. Et si son impact sur la biodiversité est encore mal évalué, son caractère envahissant ne fait pas de doute. Sinon, sachez qu’il se pourrait que le sociologue Claude Fischler ait eu doublement raison quand il affirmait que nous « sommes ce que nous mangeons. » Nature relate en effet qu’une fraction de notre microbiote provient effectivement de ce que nous ingurgitons pour nous nourrir. Ce n’est donc pas qu’une question de représentation !