Publié le 12 juillet 2024 |
0Les échos #22-2024
Clôtures virtuelles, mur délétère, cascade de chiffres rassurants, alpagas tordus, île de Pâques, canassons retors… Dans les échos du 12 juillet 2024, on rattrape le temps perdu juste avant les vacances. Vous venez ?
Visuel : © archives Yann Kerveno
Avec les derniers échos de la saison, avant reprise en septembre, c’est le moment de rattraper ce que l’on n’a pas réussi à caser ces dernières semaines. Ici, cela se traduit par une demi-douzaine de fenêtres de navigateur comportant chacune une dizaine d’onglets. Vous voyez le genre. Alors rattrapons.
Il y a ce papier étonnant sur la frontière entre le Mexique et les États-Unis et le fameux mur de Donald Trump. S’il tente d’empêcher les hommes et femmes de franchir la ligne, il a aussi des conséquences sur la vie sauvage. Parce qu’a été murée, du côté américain, une source d’eau vitale dans une des zones les plus arides du monde. Les naturalistes avaient prévenu que le mur mettrait en danger 1 506 espèces animales et végétales indigènes, dont 62 considérées comme en danger ou menacées. Aujourd’hui, les scientifiques tentent de comprendre l’impact précis et ont déjà noté une raréfaction de la faune aux abords du mur, lequel limite la diversité génétique de certaines espèces pouvant conduire à leur disparition à moyen terme, d’un côté ou de l’autre de la frontière…
Pâques sans tisons et chevaux retors
Vous avez dit disparition ? Celle des populations de l’Ile de Pâques était jusqu’ici attribuée à une surexploitation des ressources naturelles locales. Mais de récentes recherches montrent, au contraire, qu’elles ont pu vivre plusieurs siècles dans un système agricole en « rock gardening » (du genre de celui de Lanzarote aux Canaries) finalement assez stable pendant des centaines d’années. Un peu moins d’un kilomètre carré aurait ainsi pu être mis en valeur, de quoi subvenir aux besoins d’une population de 4 000 personnes, telle qu’elle était à l’arrivée des Européens. Toujours au chapitre de l’histoire, il est probable que l’homme ait dû s’y reprendre à deux fois pour domestiquer le cheval, une première fois pour le lait et la viande il y a 5 000 ans, qui ne fut pas concluante et la seconde, à des fins de transport cette fois, il y a 4 200 ans. Plus modernes pour le coup, les clôtures virtuelles se développent même si les défis techniques restent nombreux. Aux États-Unis, les cerfs de Pennsylvanie ont aussi des soucis, la maladie chronique du dépérissement (une maladie proche de l’encéphalopathie spongiforme bovine) met à mal les élevages et les chasses. La gestion de la maladie est complexe avec des interactions entre cerfs d’élevages et sauvages, abattages de troupeaux (un air connu).
Respirez !
Plus riant, on a aussi probablement trouvé le plus vieux vin du monde, dans une tombe romaine en Espagne du côté de Séville. Il aurait 2 000 ans. Plus rassurants, les résultats 2022 de l’enquête annuelle sur les résidus de pesticides menée par l’Agence européenne de sécurité sanitaire (EFSA) montrent que 51,4 % des 110 829 échantillons d’aliments collectés et testés ne contenaient pas de résidus à des niveaux quantifiables, 47 % contenaient un ou plusieurs résidus à des concentrations inférieures aux limites maximales (les fameuses LMR) et que 1,6 % des échantillons (192 sur 110 000) n’étaient pas conformes. Les résultats complets sont là. Intéressante aussi cette plongée dans l’économie incertaine mais rentable du modèle de la cueillette par le client ou cette immersion dans les effets pervers de la révolution verte pour l’agriculture indienne prise dans un étau délétère. Profitez en tout cas de l’été pour socialiser à bloc. Une étude récente menée aux États-Unis montre que la sensation de solitude est un facteur aggravant d’infarctus. L’équivalent de 15 cigarettes par jour, ce n’est pas rien. Vous apprendrez aussi ici, histoire de vous émoustiller, que les alpagas sont de drôles de cochons à moins que vous préféreriez sourire à cette collection de cartes fantasques et alimentaires… Bon été !