Les échos #21-2025
Derniers échos de la saison, on se retrouve en septembre 2025 mais avant, il est question de poissons qui rétrécissent fort à propos, de chimie de la cuisson, de débrouille rurale, d’optimisation de la rentabilité d’une exploitation agricole, etc. Comme d’habitude il y en a pour tous les goûts, laissez vous guider par votre curiosité !
Visuel : © yann kerveno
L’évolution joue parfois des tours et prend d’autres fois des détours surprenants. Ainsi le cabillaud, largement exposé à la surpêche depuis des décennies dans la mer Baltique, a vu ses populations fondre mais aussi sa taille se réduire de moitié. Quand la taille moyenne était de 40 centimètres en 1996, elle n’était plus que de 20 centimètres en 2019, année d’interdiction de sa pêche. Confrontés à cette énigme, les chercheurs ont cherché et trouvé : c’est une évolution liée à la surpêche. Le chalutage, « censé être sélectif en termes de taille pour protéger les petits individus aurait induit une forte pression évolutive sélective en faveur des petits poissons, qui seraient plus susceptibles d’échapper aux filets. » Ou l’art de vous filer entre les doigts…
Puisque l’heure est à l’été et au barbecue, et si vous n’avez pas encore terminé votre conversion au végétarisme, vous pouvez vous plonger dans ce papier fort instructif sur la chimie de la cuisson de la viande. Des choses auxquelles, sincèrement, on ne pense pas forcément à l’heure de mettre un steak dans la poêle ou sur la grille. Il est question de gras, d’oméga, de sucres, de trucs qui fondent ou qui ne doivent pas fondre… Puisque c’est toujours l’été, la saison par excellence des fruits et légumes, regardez donc aussi ce qui se passe du côté de Huelva en Espagne, plus exactement sous les plastiques des productions de fraises pour les travailleuses marocaines (signalé par le Centre d’Etudes et de Prospective du ministère de l’agriculture). Également signalée par le CEP, cette étude en Pologne sur la façon dont le monde agricole local a perçu le Green Deal européen et la politique environnementale au sens large. Un peu comme partout, en se recroquevillant sur lui-même dans une posture nationaliste plutôt que de classe, en laissant aux urbains le soin de discuter d’un futur désirable pour les zones rurales (je schématise, c’est très intéressant). Vous avez dit zones rurales ? Revenons en France avec cette enquête de Fanny Hugues sur les débrouilles rurales et les « modestes économes » qui (sur)vivent avec peu d’argent mais des savoir-faire solides, loin du clinquant de certaines expérimentations néorurales.
Aux États-Unis, l’agriculture bio est sur le recul, les surfaces agréées ont perdu 11 % entre 2019 et 2021 et la tendance ne se dément pas. En cause ? Le coût de la certification et des règles strictes qui limitent grandement la rentabilité des exploitations concernées. La rentabilité justement, c’est le credo de Josh Payne, agriculteur dans le Missouri, qui délaisse le curseur habituel des exploitations en grandes cultures (écrasement des charges par l’agrandissement vs se concentrer sur la rentabilité à l’hectare). Au point d’avoir complètement transformé l’exploitation initiale de son grand-père… Pas de quoi pour autant aller jusqu’à cultiver de la rhubarbe, cette plante étrange, presque désuète, qui se cultive soit en plein champ soit dans l’obscurité la plus totale… Enfin, un conseil, si d’aventure les congés vous amènent aux abords d’une grotte remplie de chauve-souris dans un pays tropical, n’oubliez pas votre masque !
Bon été !