Les échos #19-2025
Avant de plonger dans un week-end brûlant, profitez du souffle de fraîcheur des échos de Sesame du vendredi 27 juin 2025. On y parle du soleil, de maïs, de panneaux solaires, de merles gourmands, de cicadelles, de turbines grandes et petites et de riz irradié (pour la bonne cause). Vous verrez, c’est intéressant.
Visuel : © archives Yann Kerveno
Il n’y a pas que chez nous que le développement des énergies renouvelables, en particulier le solaire et l’éolien, pose question. Parce qu’elles mobilisent du foncier, modifient durablement les paysages et viennent en contradiction, parfois, avec l’agriculture. On a vu tout récemment combien les débats autour de la trajectoire de la transition énergétique pouvaient être virulents, allant jusqu’au rejet du texte, dit loi Gremillet, qui visait à corriger « le défaut d’une loi de programmation énergétique soumise au Parlement par le gouvernement » par l’Assemblée Nationale. Et donc du moratoire envisagé sur la création de nouveaux équipements solaires ou éoliens. Une promesse de « gel » qui avaient mis en colère l’ensemble du secteur et jusqu’aux agriculteurs, enfin, une partie d’entre eux. La FNSEA avait publié un communiqué pour exprimer « sa plus vive opposition » à ce projet de moratoire et à « la suppression des objectifs de production de biocarburants » alors que le monde agricole avait été sollicité pour apporter sa pierre à l’édifice. Et pour permettre à la France d’atteindre l’objectif de 40 % de renouvelable dans l’électricité. L’affaire a fait long feu, la loi et son moratoire ont finalement été repoussés.
Aux États-Unis, pays de pétrole où 12 millions d’hectares de maïs (sur 37 millions) sont consacrés à la production de biocarburants, les débats pourraient prendre une autre tournure. Une étude vient en effet de calculer qu’il faut 31 hectares de maïs pour produire la même quantité d’énergie qu’un hectare de panneaux solaires. Sauf que là-bas, les dits panneaux ont moins bonne presse qu’ici et sont plus considérés comme une menace pour la sécurité alimentaire du pays que comme une alternative crédible aux énergies fossiles. Les chercheurs proposent donc de convertir un pourcentage infime des terres consacrées aux biocarburants en fermes solaires pour augmenter considérablement la production d’énergie solaire tout en « réduisant la pression écologique sur les sols. » Plus près de chez nous, et toujours sur ces questions énergétique, en Suisse, on s’interroge sur le retour de la petite hydraulique pour produire de l’électricité mais pour vertueuses qu’elles sont, les petites centrales posées au fil de l’eau n’ont pas que des partisans. Au XIXe siècle, le pays comptait plus de 10 000 petites centrales, il n’en subsiste plus que 1 400.
En Espagne, le varroa, une espèce d’acariens parasites des abeilles, fait des ravages chaque année et détruit entre 30 et 40 % des ruches, au point que les apiculteurs tentent de traiter avec leurs propres produits sans forcément de grands succès. Le phénomène est amplifié par le changement climatique qui estompe le « mur de l’hiver » et son froid désinfectant. Un consortium de 18 organisations de 14 pays travaille d’ailleurs sur ces questions, pour renforcer la résistance des abeilles aux facteurs abiotiques auxquelles elles sont confrontées. Dans le célèbre vignoble de la Napa Valley (c’est le bordeaux local), aux États-Unis, les vignerons et les chercheurs tentent de déterminer quels oiseaux feraient les meilleurs auxiliaires pour diminuer l’emploi des produits phytosanitaires. Et le merle bleu tient la corde, gobant notamment des cicadelles, ravageurs de la vigne. En Iran, quelques jours avant que les événements se précipitent, on apprenait que les chercheurs avaient mis à profit les compétences acquises en nucléaire pour pratiquer, sur une variété locale de riz, un programme de mutagenèse dirigée. Avec pour objectif de développer une variété moins sensible aux conditions de sécheresse. La variété obtenue, dénommée Kian, donne, selon les résultats aux champs, 3 tonnes/hectares en conditions sèches et près de six tonnes avec l’irrigation. Contre respectivement 600 kg et de 3,5 à 4 tonnes pour le riz local qui a servi de base à cette amélioration génétique.