Publié le 24 mai 2024 |
0Les échos #16-2024
Du loup, de l’ours, du pingouin, du lion de mer, des virus en H, les échos du vendredi 24 mai 2024 donnent dans le biologique cette semaine.
Visuel : Printemps 2024, quand l’eau revient © yann kerveno
Grandes mesures pour grands prédateurs ?
Quand y’a un loup, c’est flou. Alors que l’Europe envisage de rétrograder le niveau de protection du loup, les associations de défense de l’environnement montent au créneau et clament que le nombre de loups a régressé en France en 2023. Selon le Parisien, cette information est confirmée « par une source administrative proche du dossier », on n’en saura guère plus. Sinon que selon la fédération nationale ovine, les éleveurs de moutons donc, le nombre d’attaques, à l’échelle du pays, ne cesse d’augmenter. De son côté, l’État ne semble pas enclin à réduire le quota de loups potentiellement abattus cette année, fixé à 209 individus.
Dans les Pyrénées, du côté d’Auzat, en Ariège, c’est l’ours qui défraye la chronique pour un larcin dans un rucher. Mais ce n’est pas vraiment le larcin qui a inquiété, plutôt le fait que l’ours est revenu finir le travail, le pillage des ruches attaquées la veille, sous le nez, et à la barbe, des agents de l’Office français de la biodiversité venus constater les dégâts… De quoi peut-être se pencher, enfin, avec intérêt sur la question de la cohabitation avec les grands prédateurs et rendre populaires les règles de comportements destinés à les maintenir loin des hommes à l’œuvre en Italie pour se prémunir des loups les moins farouches ? Ne pas les nourrir, les approcher, faire gaffe aux poubelles, etc…
Des zoonoses à surveiller
Aux États-Unis, le Farm Bill n’est toujours pas adopté mais s’englue maintenant dans des questions techniques de financement tandis que la grippe aviaire continue de donner des sueurs froides aux autorités sanitaires du pays. Un deuxième cas humain, survenu dans le Michigan, vient d’être rendu public. De quoi faire monter la tension de tous ceux qui, dans le pays, travaillent avec des vaches, et n’ont pas forcément reçu les équipements censés les protéger. Mais de quoi aussi stimuler la recherche qui se penche maintenant sur les fèces pour tenter de surveiller la circulation du virus dans les eaux usées, comme il fut fait pour le Covid 19.
Et le H5N1 ne préoccupe pas qu’aux États-Unis. Il a en effet pris pied en Antarctique, en provenance des Falklands, où la troisième colonie de pingouins d’Amélie souffre d’une mortalité importante. En Amérique du Sud, le passage du virus a profondément affecté certaines espèces, 40 % de pélicans péruviens ont trépassé et le virus a aussi causé des dégâts chez les mammifères, 10 % des lions de mer du continent sud-américain ont péri ces derniers mois. Le virus affecte aujourd’hui 500 espèces d’oiseaux et 60 de mammifères. Et c’est au tour des Australiens de s’inquiéter d’un possible débarquement, en septembre, du H5N1 alors que le pays vient d’enregistrer son neuvième cas de H7N3 dans un élevage de poulets et son premier cas humain de H5N1, un enfant infecté en Inde…
« Dégraisser le mammouth »
Des disparitions, il en survient aussi chez les géants de l’agrobusiness : Bayer a reconnu avoir allégé ses effectifs de 1 500 postes de management au cours du premier trimestre de cette année (sur 99 723) pour « réduire la bureaucratie ». Dans le MidWest américain, la chute de la demande en matériel agricole conduit également à des licenciements, comme chez John Deere. Et puisque John Deere, c’est vert c’est l’heure de se demander si « le militant écologiste est aussi impopulaire qu’on le pense ? » ou quelle sera la portée de la décision japonaise de « masquer la vue du mont Fuji » pour éviter l’afflux de touristes ?