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Publié le 4 novembre 2020 |

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[Covid-19] Visons : une décision au poil

Il y a des mois que le dossier « Bien-être de la faune sauvage captive » traînait sur les bureaux ministériels… Et voilà que mardi 29 septembre, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique annonce : finis les animaux sauvages dans les cirques itinérants ; terminées la reproduction et l’introduction de nouveaux orques et dauphins dans les trois delphinariums du pays ; aboli l’élevage de visons d’Amérique pour leur fourrure (quatre élevages en France). Comment aurait-il pu en être autrement, alors que plus de 90 % des Français sont opposés au commerce de la fourrure (sondage Ifop 2019), soutenus par le référendum pour les animaux, lequel est repris en partie dans un projet de loi1 porté par Cédric Villani associé à des députés de tous bords ?

Sans compter qu’à ces questions éthiques viennent s’ajouter des problèmes sanitaires. Depuis fin avril, des petits mustélidés ont été détectés positifs au Covid-19 dans des élevages européens, en Espagne, au Danemark et aux Pays-Bas2. Ce dernier pays a précipité l’interruption des visonnières, initialement prévue pour 20243, et procédé à l’abattage de près d’un million de visons, afin d’enrayer les contaminations à d’autres congénères et à l’homme. Il faut dire que deux employés auraient été infectés.

Pourtant, rappelez-vous : depuis des mois, on nous assure que « les animaux domestiques (de compagnie ou d’élevage) peuvent être considérés comme un cul-de-sac épidémiologique pour le Sars-CoV-2 dans l’état actuel des connaissances4». Pas les visons ?

 « La différence, avec nos chevaux, chats et chiens, explique Gaëlle Simon, responsable du LNR influenza porcin au laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort à l’Anses, c’est que les visons sont des animaux d’élevage de faune sauvage captive. A priori, au départ, c’est l’homme qui les a infectés, puis le virus s’est propagé entre les animaux. Le problème, c’est que si le Sars-CoV-2 commence à circuler dans une nouvelle espèce animale, celle-ci peut constituer un nouveau réservoir. De plus, en s’adaptant à cette nouvelle espèce hôte, le virus peut évoluer, et l’on ne sait pas quelle serait la pathogénicité de ce variant, son degré de virulence pour l’homme. D’où la décision de certains pays d’abattre les animaux des élevages déclarés infectés, sans attendre le terme de la saison de production. »5. Reste que d’autres animaux de faune sauvage vivent en captivité, auprès des hommes. Sans problème ? « Il y a eu quelques cas sporadiques, comme des tigres et des lions du zoo de New York, répond G. Simon. Mais pas de nouveau nid potentiel de contamination pour l’homme, comme ça pourrait être le cas avec les visons qui, eux, sont élevés par milliers. »


Lire notre dossier : [Covid-19] Santés humaine et animale, destins liés.

  1. http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b3293_proposition-loi
  2. Le Danemark est le principal pays producteur de visons au monde, avec environ 28 % de la production, suivi par la Chine, la Pologne et les Pays-Bas.
  3. https://www.nationalgeographic.fr/animaux/2020/06/le-coronavirus-precipite-la-fin-de-lindustrie-de-fourrure-de-vison-aux-pays-bas ?
  4. https://www.plateforme-esa.fr/article/covid-19-et-animaux-mise-a-jour-au-28-09-2020
  5. Depuis, on a appris (5 novembre) que 12 personnes auraient été touchées par une mutation du virus, et le Danemark abat 15 millions de visons.

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