Publié le 16 avril 2020 |
1[Covid-19] Santés humaine et animale : destins liés
par Sylvie Berthier
Illustration : Peinture de Nilson Pimenta (Brésil) représentant la destruction de la forêt du Mato Grasso brésilien.
Comme si une peine ne suffisait pas, à la crise de la Peste Porcine Africaine (PPA) est venue se greffer la pandémie de Coronavirus. Sur ces deux fronts, la Chine paie un très lourd tribut. Les autres pays aussi… Des animaux et des hommes, malades. Et le monde s’est arrêté.
Deux virus sans lien, le premier ne contaminant que les porcs, l’autre, les hommes, pendant que sévissent encore ici et là tout autour de la planète Sida, rage et toutes sortes de fièvres hémorragiques ou non, purement animales, humaines, voire les deux. Deux catastrophes sanitaires, deux crises socio-économiques, deux pandémies venant révéler les failles et les faiblesses de notre système mondialisé. Si les chercheurs sont au labeur, les soignants sont à cran, tout comme les vétos, sans parler des sueurs froides des pouvoirs publics.
A la faveur de la crise du Covid-19, se multiplient les analyses sur l’origine du mal – réchauffement climatique, perte de biodiversité, mondialisation sauvage, élevage intensif, transports massifs et les remèdes qui vont avec…
Plus humblement, ce dossier cherche à mettre des mots sur les maux et à faire la lumière sur le concept pasteurien oublié de « Un monde, une seule santé ». Comme le dit Philippe Mauguin, PDG de l’Inrae, « Cette pandémie met en lumière l’importance de la recherche au service de la prévention des crises sanitaires et écologiques. C’est pourquoi les recherches Inrae se déclinent et se déclineront dans une approche intégrée où santé humaine, santé animale et santé de l’environnement ne font plus qu’une ». D’ailleurs, l’Institut se mobilise au sein de l’Alliance pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan), une force de frappe cherchant, notamment, à accélérer la recherche sur le virus1 SARS-CoV-2. Et il y a urgence. Car avec ce nouveau virus, nous vivons la troisième émergence d’un coronavirus en moins de vingt ans. A quand le SARS3, le SARS4 ?
Alors, « Un monde, une santé », pourquoi, comment ? Pas si simple. Éclairages de Pascal Boireau (entretien réalisé le 14 février 2020).
Vous travaillez sur la santé animale… Qu’est-ce qu’évoque pour vous la crise du Coronavirus ?
Pascal Boireau : Typiquement, le Coronavirus illustre parfaitement le concept « Un monde, une santé ». Comprenez santé environnementale, humaine et animale qui sont indissociables étant données leurs étroites interactions. A l’origine, cette maladie émergente provient d’un réservoir animal mais, d’une façon ou d’une autre, l’homme a favorisé le contact intime entre lui et le virus. Par ailleurs, l’agent pathogène peut toucher n’importe quel pays au monde, grâce notamment aux moyens de transport 2 qui sont des amplificateurs classiques des maladies infectieuses. Idem, quand la Peste Porcine Africaine (PPA) émerge en Europe, ce ne peut-être que par l’intervention de l’homme [lire Le porc de l’angoisse]. En fait, on peut considérer que toute épizootie ou épidémie, tout passage d’un pathogène de l’animal à l’homme, ou le contraire, est le fruit d’une failledans notre protection de vie ou de santé ou d’un désordre que l’homme n’a pas maîtrisé.
Un désordre, le mot est fort.
Un exemple. Dans le concept « Un monde, une santé », si l’on veut vraiment analyser la source de l’origine du virus Nipah en Malaisie, en 1998, on peut la relier au phénomène El Niño et à l’augmentation globale de la température, cette dernière étant liée à une surconsommation humaine contribuant au dérèglement climatique. Ensuite, ce phénomène est aggravé par des feux de déforestation destinés à augmenter les surfaces agricoles. Quand les forêts se sont embrasées, les chauves-souris frugivores ont trouvé refuge sur une exploitation offrant le gite et le couvert ; une exploitation sur laquelle, pour disposer de davantage de revenus, les agriculteurs avaient planté des manguiers à côté de porcheries. En s’agrippant aux traverses en bambous de ces abris, les roussettes (genre Pteropus), porteuses du virus, ont infecté les porcs, qui à leur tour ont transmis l’agent pathogène aux hommes. Voilà typiquement une succession de failles. Avec un peu de recul, on a tout fait pour attirer les chiroptères en cet endroit. Conséquence : plus d’un million de cochons abattus, plus d’une centaine d’humains décédés.
Dans l’émergence du Coronavirus, la faille réside dans ces wet markets, ces marchés de produits frais ?
Effectivement, il y a un marché originel, un wet market proposant des animaux sauvages ou exotiques vivants pour la cuisine ou la médecine, qui proviennent souvent d’élevages, étant donné leur plus-value au regard des animaux de rente classiques/domestiques, leur intérêt pour la médecine traditionnelle. Mais dans « Un monde, une santé », on s’interroge surtout sur la puissance des services vétérinaires à consolider. Il y a sans doute une grande carence de la pression sanitaire vis-à-vis de ces élevages et de ces marchés. Voilà sans doute une faille qui favorise l’émergence. L’anthropologue Frédéric Keck explique très bien 3 que le problème n’est pas tant d’interdire ce type de commerce, culturellement et économiquement important pour ces populations, que d’examiner les conditions dans lesquelles on leur permet d’exercer leur profession et de quelle information ils disposent. Je partage cet avis. Ce commerçant sait-il qu’il peut y avoir des risques dont il faut se prévenir ? Y-a-t-il des chauves-souris au niveau de son élevage ? A-t-il maîtrisé un minimum la source de ces animaux ou va-t-il à la chasse et à la cueillette à chaque fois pour les collecter et les nourrir ?
Comment est né le concept One Health ?
Ce concept « Un monde, une santé » est aux racines de la microbiologie, de l’infectiologie. Pasteur l’a parfaitement appliqué. A son époque, il n’existait pas deux mondes différents, une santé humaine et une santé animale et environnementale. Il a beaucoup travaillé sur des modèles animaux qu’il appliquait à l’homme et étudié les modèles environnementaux, comme la fermentation, qui est à la racine de la microbiologie. Mais, au cours du 20e siècle, le médical s’est éloigné du domaine animal pour résoudre les grandes pathologies humaines. En France, en particulier, la recherche a été très segmentée avec, côté humain, un système hospitalo-universitaire très intégré, et, côté animal, différentes structures dont l’Inra, le Cirad, les laboratoires de l’Anses, les Ecoles vétérinaires.
En quoi consiste ce concept de nos jours ?
En 2004, suite aux émergences de virus grippaux d’origine aviaire H5N1, il a été « remodernisé » par les trois organismes supranationaux FAO-OIE-OMS4, alors que nous étions confrontés à un risque de pandémie grippale concernant aussi bien le monde animal (OIE), avec un fort impact sur l’économie agricole (FAO) et la santé humaine (OMS). Il s’agit donc d’un concept d’atténuation des barrières entre ces trois organismes qui doivent travailler ensemble. Nous n’avons plus le choix : nous sommes tous impliqués et chacun peut amener sa pierre à l’édifice. Nous sommes dans la même barque, animaux y compris. Reste qu’aujourd’hui, le monde vétérinaire est plus proactif pour ce concept que le monde de la santé humaine plus sceptique dans son application. La présente pandémie fera certainement changer ces points de vue. Il y a urgence à associer les deux mondes. En santé animale, nous savons que les coronavirus développent généralement deux « stratégies », l’une intestinale, l’autre respiratoire. Ce fut sous-estimé en début d’épidémie au regard du profil majoritaire clinique.
One Health est donc un enjeu majeur de santé humaine et animale pour le 21e siècle ?
Oui, car si nous ne travaillons pas ensemble, nous n’y arriverons pas. Un exemple. En 2010, le ministre chinois de la Santé a fortement interpellé son homologue de l’Agriculture en lui disant : « J’ai, dans les hôpitaux, plus de 100 000 cas de brucellose humaine. L’origine, ce sont les ruminants, les vaches laitières ou les moutons. Qu’est-il fait ? ». Résultat : un grand plan de lutte contre cette maladie animale a été mis en place en Chine, auquel nous avons été associés en tant que laboratoire de référence européen sur la brucellose animale.
Le ministre de la Santé avait bien identifié l’origine du mal, qui n’est pas tant la bactérie que la gestion du troupeau. Cette dernière peut s’appréhender d’un simple point de vue économique : si les mesures prophylactiques, comme la vaccination, coûtent aussi cher que les pertes d’animaux, elles ne sont pas toujours mises en place… Mais dès que l’on élargit le risque au concept One Health, et que l’on comptabilise les pertes humaines, l’hospitalisation, le coût des traitements, les déficits liés à l’élevage infecté, les manques à gagner touristiques… il y a un facteur 10 entre le coût de la prophylaxie et le coût global de l’agent pathogène. Ce calcul permet aux décideurs de mieux se positionner.
Aujourd’hui, qu’espérez-vous ?
Que l’on redonne à la recherche son plein essor pour la découverte de nouvelles voies thérapeutiques et prophylactiques permettant de lutter contre les maladies infectieuses. Vous savez, le Coronavirus faisait partie des recherches en santé animale il y a quelques décennies dans une unité qui était leader mondial, au sein de laquelle j’ai fait ma thèse. L’activité a été stoppée en 1995. Il n’y avait pas d’avenir pour le Coronavirus, à l’époque… Il y a un besoin de « diversité » en recherche.
Pas si simple pour un organisme d’imaginer quelles recherches maintenir…
Au laboratoire de santé animale, à l’Anses, nous maintenons une recherche sur la plupart des grandes familles virales y compris celle des Coronavirus, car nous devons nous mettre en capacité de maîtriser la majorité des émergences potentielles. Heureusement que la recherche a été maintenue sur les Orbivirus, sinon le laboratoire n’aurait pas pu faire face à l’émergence de la fièvre catarrhale ovine qui a déferlé en Europe en 2006-2009. Pour d’autres domaines, comme la parasitologie, un domaine gigantesque et complexe, l’association des chercheurs à des enseignants-chercheurs maîtrisant les connaissances de grandes familles de parasites est très bénéfique. Au moins, il faut pouvoir réagir avec un minimum de compétence et ne pas tout redécouvrir au moment d’une émergence, d’une crise.
D’autres leviers ?
Economiques, oui. En l’espace de 50 ans, force est de constater que nous disposons au monde d’à peine cinquante nouvelles molécules pour lutter contre les agents infectieux. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas de marché. Quand j’ai commencé ma carrière en recherche académique, on m’a dit : « La recherche de médicaments, ce n’est pas nous, c’est le privé ». Si vous regardez les 1400 nouvelles molécules thérapeutiques obtenant une AMM, elles vont soigner 1) les cancers, 2) le diabète, 3) les maladies chroniques, les maladies cardiovasculaires… Vous l’avez compris, il s’agit de marchés de long terme… Alors qu’une maladie infectieuse, ça passe ou ça casse en trois jours. Au niveau économique, le différentiel existe. Or, je voudrais rappeler ce chiffre : le taux de mortalité mondiale des maladies infectieuses est de 24% pour les humains, et beaucoup plus pour l’animal de rente en particulier, puisqu’il n’a pas vraiment le temps de développer de maladies chroniques.
A regarder la croissance démographique, le changement climatique, les foyers de conflits, on a le sentiment que les épidémies ne peuvent que s’amplifier. Etes-vous malgré tout optimiste ?
Oui, vous avez raison, il existe de multiples facteurs d’émergence et, oui, je suis optimiste dès lors que nous retrouvons notre racine en infectiologie, que nous associerons intelligemment les domaines et que chaque Institut ne reste pas centré uniquement dans ses canaux stratégiques. L’humilité et le partage sont deux moteurs pour une recherche puissante pour lutter contre les maladies infectieuses. Nous avons toujours à nous remettre en cause et à être perfectible. En infectiologie nous avons beaucoup à apprendre de la recherche en environnement aussi. La recherche pluridisciplinaire est indispensable. Il est hautement important de cultiver une transversalité trans-institutions et le DIM1HEALTH s’y atèle, c’est son but. Les unités mixtes de recherche pluri-institutions que nous avons portés au laboratoire de santé animale sont un autre outil bénéfique. S’il y a eu autant de découvertes au temps de l’époque pastorienne, c’est aussi parce que les cloisonnements n’existaient pas. La recherche doit être plurielle.
Les mots justes
Avec le Covid-19, vous avez révisé vos fondamentaux. Epidémies, pandémies, zoonoses… Piqûre de rappel.
Endémie : Présence habituelle d’une maladie, en générale infectieuse, dans une population déterminée ou une région précise. Lorsque cette maladie touche les animaux, on parle d’enzootie (ex. la PPA en Afrique), en grec « zoôtês », désignant la « nature animale ».
Epidémie : Apparition et propagation d’une maladie infectieuse transmissible, contagieuse, qui frappe en même temps et dans une région bien définie un grand nombre de personnes (grippe, gastro-entérite, choléra). Pour les animaux, on parle d’épizootie (pour les plantes, d’épiphytie).
Pandémie : Quand l’épidémie s’emballe rapidement et touche tous les continents, on parle de pandémie (du grec, « pan« , tout, et « demos« , le peuple). Exemples : la Peste noire bubonique, en Europe au 14e siècle, environ 50 millions de morts ; la grippe espagnole, un virus d’origine aviaire, plus de 20 millions de morts, de 1918 à 1920 ; le sida, 36 millions de morts.
Pour les animaux, on parle de panzootie. Exemple : parvovirus canin fin des années 70 où tous les continents ont été touchés. lnfluenza aviaire H5N1 en 2006, près de 60 pays touchés, plus de 14 millions d’animaux morts. La PPA n’a pas encore le statut officiel de panzootie (en mars 2020), car quelques régions du monde restent épargnées, les Amériques notamment.
Zoonose : Maladie se transmettant naturellement des animaux vertébrés à l’être humain, via un agent pathogène qui peut être d’origine bactérienne (brucellose, tétanos, tuberculose…), virale (covid19, chikungunya, Ebola, rage…), parasitaire (Taenia solium première cause d’épilepsie transmissible) ou fongique (Teigne). On estime que 75% des maladies émergentes apparues depuis le début du 20e siècle sont des zoonoses, et les experts pensent que trois à cinq nouvelles maladies trouveront leur source chaque année dans le monde animal.
Rappelons, avec l’Anses, que le Covid-19 ne se transmet aux hommes ni par les animaux d’élevage ni par les animaux domestiques. https://www.anses.fr/fr/glossaire/1739.
Réservoir, hôte intermédiaire et barrière des espèces
A l’origine d’une maladie émergente, il faut un réservoir de virus (ou de parasite). Dans le cas du Covid-19, une chauve-souris. Mais laquelle ? « Il en existe plus de 1 300 espèces ! rappelle P. Boireau. Du fait d’une physiologie très particulière, ces animaux peuvent héberger beaucoup de virus, mais ne les transmettent pratiquement jamais directement à l’homme. Les virus passent à un ou plusieurs hôtes-maillons avant de toucher l’homme », des intermédiaires en quelque sorte, au sein desquels ils séjournent pour se transformer en une forme infestante pour l’hôte définitif. Entre une chauve-souris et le premier humain qui a déclenché la pandémie du Covid-19, il y a donc au moins un hôte intermédiaire. Au début de la crise, une hypothèse courait que le virus provenait de serpents ou d’oiseaux. « Reste que le passage d’animaux à sang froid vers des animaux à sang chaud n’est pas évident pour les virus qui ont, là, quasiment des barrières de « règnes » à franchir, continue le chercheur. L’intermédiaire du Covid-19 est sans doute un mammifère homéotherme (même température corporelle que l’homme), peut-être un pangolin. C’est ce qu’il s’est passé pour les autres types de coronavirus : pour le Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère5), ce fut la civette palmiste ; pour le Mers (Middle East respiratory syndrome6), le dromadaire. Mais aussi pour des paramyxovirus (ayant pour réservoir des chauves souris) : pour le virus du Nipah, l’hôte intermédiaire fut des porcins et pour l’Hendra, le cheval. »
Mais revenons au pangolin. Ce drôle de fourmilier à écailles qui s’enroule, menacé d’extinction et protégé, vient certainement d’un trafic de contrebande. A quand la prochaine pandémie ? En Thaïlande par exemple, plaque tournante notoire du trafic d’animaux sauvages. La Thaïlande abrite-t-elle le prochain Wuhan ? (A lire sur Courrier International).
Guerres et révolutions
Les conflits sont des facteurs considérables d’amplification des maladies infectieuses pour l’homme et, surtout, pour l’animal. « Dans le Nord de l’Afrique, la santé animale est catastrophique, des milliers de foyers de fièvre aphteuse (la pire maladie animale infectieuse au niveau mondial) s’y développent suite aux conflits et révolutions. Les ruminants ayant une très forte biomasse (deux fois plus que celle de l’homme, quatre fois plus que celle des porcs) sont des amplificateurs de maladies aussi qui, heureusement aujourd hui, ne sont pas zoonotiques… » explique P. Boireau. Par ailleurs, complète J.-P. Dop, « Il existe une relation entre l’émergence de foyers de fièvre aphteuse en Tunisie et les mouvements de populations avec la Libye, puisque les gens parfois voyagent avec leurs moutons ou leurs vaches. Les chercheurs du Cirad ont établi que suivant que le prix est plus ou moins élevé de part et d’autre de la frontière, les mouvements d’animaux ont lieu dans un sens ou dans l’autre. Et le virus suit ce flux. »
LIRE LA SUITE DU DOSSIER
- https://www.inrae.fr/actualites/covid-19-20-projets-recherche-selectionnes-lutter-contre-lepidemie
- Quatre milliards de passagers aériens en 2019
- Coronavirus : pourquoi fermer les marchés aux animaux en Chine serait une très mauvaise idée ? (The Conversation, 3 février 2020)
- FAO, Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture – OIE, Organisation mondiale de la santé animale – OMS, Organisation Mondiale de la Santé. Leur priorité OneHealth sont à ce jour la grippe aviaire hautement pathogène, la rage et l’antibiorésistance, bien que d’autres zoonoses aient été ajoutées. https://www.who.int/features/qa/one-health/fr/
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Fin 2002, le Sras avait commencé par se répandre en Chine et à Hong Kong, avant de se propager autour du Monde. In fine, plus de 8000 personnes touchées, plus de 700 morts. - Détectée pour la 1ère fois en 2012 en Arabie Saoudite
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