[#virus #robotisation #bisons] Les échos #31-2025
Le retour du bison pour côtoyer des moiss’bat’ autonomes sous une nuée de moustiques contaminés et une pluie de grues tombées du ciel ? Bienvenue dans les échos du 21 novembre 2025.
Photographie : © archives Yann Kerveno
On parle beaucoup de la Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) dans les zones où elle est présente depuis cet été, mais ce n’est pas le seul virus venu du Sud à circuler en France cette année. Dans un papier publié dans The Conversation, Yannick Simonin révèle que les virus du Chikungunya de la Dengue et celui du Nil occidental (West Nile) circulent cette année dans le pays à des niveaux jamais atteints. Comme en Espagne ou encore en Italie. Entré en France en 2004, le Chikungunya est aujourd’hui signalé jusqu’en Alsace ou en Ile-de-France et sa prévalence actuelle semble liée à la très forte circulation du virus à la Réunion et à Mayotte et au rôle du transport aérien. Vous connaissez la chanson. Espérons que les rigueurs de l’hiver qui vont s’abattre sur le pays vont calmer les moustiques. La grippe aviaire poursuit de son côté ses ravages, en Allemagne notamment. Et en France une hypothèse surprenante a émergé dans le pays : les oiseaux sauvages auraient pu être contaminés… par des élevages industriels.
Signalé par l’excellente veille du Centre d’études et de prospectives (CEP) du ministère de l’Agriculture, ce papier lève le voile sur deux expérimentations menées au Royaume-Uni sur la robotisation des cultures. Lancées en 2016, donc avec un peu de recul, les études ont montré qu’il était possible de conduire des cultures en partie sur la base de machines autonomes et dans des terrains « random » et, surtout, elles en ont aussi chiffré le coût. Avec des rendements supérieurs à la moyenne locale dans la plupart des essais. Question futur toujours, avec la souveraineté. On en soupe de loin en loin dans les débats qui tournent autour de la question alimentaire (mais pas seulement). Et s’il est un secteur sur lequel la France est bien en peine, c’est bien celui des fruits et légumes puisque, grosso modo, nous importons la moitié de ce que nous consommons (et pas seulement des produits exotiques). Dans une note récente, le même CEP se penche sur les futurs possibles (probables ?) de la filière fruits et légumes française. Passé le constat des difficultés (main-d’œuvre, changement climatique, etc.), elle propose quatre scénarios pour 2040. De quoi réfléchir !
D’ailleurs, puisqu’on parle de cela, c’est bientôt le week-end, il va faire moche à pas mettre un matou dehors, alors autant prendre le temps de cogiter un peu. Deux pistes : pour faire progresser la prise en compte de l’environnement par tout un chacun, ne faudrait-il pas changer de méthode ? En sortant les discours de leur niche thématique environnementale et en y associant une dimension sociale ? Ce sont les pistes lancées par une note toute récente de l’IDDRI. On ne sait pas vraiment si le bison d’Europe est pragmatique mais il foulera bientôt de nouveau le sol d’une forêt belge. Prélevés sur le contingent de 6 800 bisons sauvés de l’extinction par la captivité, ils pourront arpenter une partie du parc naturel de Boland sous le regard des scientifiques. Qui tenteront de comprendre comment la présence de ces grands herbivores, à partir de 2027, façonne le paysage.
