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Les échos & le fil @ archives Yann Kerveno

Publié le 28 novembre 2025 |

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[#orques #feux #zombies] Les échos #33-2025

Il va vous falloir revoir vos connaissances sur le chat domestique. Mais avant, il est question de chevaux, d’orques, d’un parc zoologique suspect, de mouflons qui fricotent, pour le pire, avec des moutons et un peu d’agriculture de conservation. Ce sont les échos de Sesame du vendredi 28 novembre 2025.

Photographie : @ archives Yann Kerveno

On sait que les dégâts infligés à l’environnement par les incendies sont variables en fonction de l’intensité des flammes. Lorsqu’ils cavalent en surface, comme cet été dans l’Aude, il peut épargner, s’il passe rapidement sans faire monter la température du sol trop haut, le stock de graines contenues dans la couche supérieure. Graines qui germeront en partie dans les semaines ou mois qui viennent quand les conditions seront favorables. Mais ce n’est pas le cas des incendies zombies qui défigurent le pergisol, ces sols gelés en permanence dans le Grand Nord (du Canada à la Sibérie). En survivant à l’abri de ces sols gorgés de carbone, ils sont capables de resurgir d’année en année et de consommer tout ce qu’il y a à consommer jusqu’à être arrêté par la roche. Laissant derrière lui des sols stériles et des millions de tonnes de carbone ancien relâché dans l’atmosphère. Un défi pour les chercheurs qui tentent de mettre au point les moyens de les détecter plus précocement.

Autre problème discret mais réel, Mycoplasma ovipneumoniae. Cette petite bactérie affecte notamment les ovins et met en danger les populations de mouflons sauvages du Montana aux États-Unis, espèce qui a fait l’objet d’importants efforts de conservation ces dernières décennies. Par quelle diablerie ? La curiosité pardi. Les mouflons peuvent être intrigués par les troupeaux d’ovins domestiques et s’en approcher. Au point de contracter le mycoplasme, présent sans grands effets dans le troupeau domestique, mais qui aura pour effet d’aggraver dramatiquement la mortalité des agneaux à venir. Seule solution, séparer très strictement moutons et mouflons en imposant une zone d’exclusion de 14 kilomètres autour des troupeaux de mouflons… Au détriment des zones pacagées par les moutons. On ne sait pas s’il y a des mouflons à Vantara mais ce vaste parc zoologique privé continue de provoquer des remous. On soupçonne en effet ce parc, propriété d’une des plus grandes fortunes du monde, un milliardaire indien, de s’adonner au trafic d’animaux pour accumuler une collection inédite d’espèces… Non loin de là, enfin, tout est relatif, le parlement de Nouvelle-Galles du Sud, province australienne, vient d’abroger une loi de 2018 qui protégeait les Brumby Bill, chevaux sauvages de Kosciusko. Curieusement vu d’ici, cette abrogation a été soutenue par la gauche, les libéraux et les écologiques, contre le parti National et celui pour la justice animale. La décision réjouit le comité local de lutte contre les espèces envahissantes, le cheval sauvage étant accusé de piétiner et dégrader des espaces naturels très sensibles et de mettre en danger d’autres espèces indigènes, comité qui estime que les chevaux ferals doivent être traités comme les autres espèces invasives.

Intéressante aussi cette polémique autour des orques qui terrorisent les plaisanciers au large des côtes ibériques. Pour certains, ce sont des attaques, pour d’autres des interactions selon le point de vue adopté, mais d’aucuns protestent également contre le flicage des orques pour la science, au prétexte qu’on leur fixe, au moyen d’une carabine, une balise GPS de 70 grammes sur l’aileron. Le GPS est un outil pratique d’ailleurs pour les propriétaires de chat qui redoutent de les voir disparaître mais, pour savoir d’où ils viennent, il faut se tourner vers la génétique. Et deux études récentes viennent rebattre les cartes. Alors que l’on pensait les chats domestiqués au Levant, ils proviennent en fait d’Afrique du nord et sont dérivés de chats sauvages africains. Qui ont depuis colonisé le monde.

Enfin, un dernier paradoxe pour la route, alors que les États-Unis sont le pays où est née l’agriculture de conservation des sols, la technique des couverts végétaux peine encore à s’imposer dans la Corn Belt américaine. Même les milliards de dollars d’incitations investis n’y font pas grand-chose. Parce que le principal frein, souligne une étude récente, reste la « courbe d’apprentissage ».

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