Les échos & le fil

Published on 22 février 2019 |

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Les échos #7-2019

Par Yann Kerveno

Les terres agricoles de nouveau sous pression (médiatique). Franchement, on avait un peu raté la publication du rapport de l’Assemblée nationale sur le sujet avant les fêtes, mais le sujet surgit de nouveau dans l’actualité, probablement à cause de l’ouverture, demain, du Salon international de l’agriculture de Paris qui remet, comme chaque année, les questions agricoles dans le viseur des médias.

On peut mettre ces oreilles là dedans pour comprendre les enjeux mondiaux à l’œuvre.

Si les terres agricoles sont un objet de convoitise et un enjeu mondial et vital, comme l’explique l’excellente émission Culture Monde, la FAO vient aussi de (re)mettre les pieds dans le plat en avertissant des risques que fait peser la perte de biodiversité sur le système alimentaire mondial (étude complète ici). De son côté, l’Académie d’agriculture se demande ce qui pourrait bien advenir s’il nous prenait l’idée d’abandonner les variétés de blé modernes et des chercheurs européens, de l’Inra notamment, ont mené l’enquête sur les dégâts causés par les ravageurs et pathogènes (137 au total) sur les principales cultures dans le monde.

Dans le même temps, une étude californienne publiée dans Environnemental research (vol 171 – avril 2019) tend à confirmer que l’alimentation est la principale voie de contamination du corps humain par les pesticides et que manger bio, aux USA, réduit l’exposition aux néonicotinoïdes entre autres, et provoque d’importantes baisses de la présence de trois molécules malathion, clothianidine et chlorpyrifos. Ce qui en soit n’est pas surprenant. En fait. Et l’on parle bien de présence là, pas forcément de niveaux considérés comme dangereux (#soyonsprécis) et l’étude a été réalisée sur la base de prélèvement d’urine sur seize participants.

Et tiens, en attendant, on parle du gluten ? Finalement, à en croire Le Monde les études en cours tordraient le cou à quelques idées reçues.

On reparle de la loi Egalim aussi toujours, Philippe Goetzmann ne voit pas l’intérêt de créer une commission d’enquête parlementaire sur les pratiques de la grande distribution, de quoi dire doctement que le marché est tellement vertueux et que le problème c’est le coût du travail, la fiscalité et le pouvoir d’achat des ménages. #voilà.

C’est marrant, Xavier Gorce n’a pas la même analyse mais son coup de crayon est tout à fait saignant !

De son côté l’Association nationale de l’industrie agroalimentaire  (ANIA) prévient que dans 15 jours, la loi Egalim sera enterrée si rien ne bouge. Si vous avez manqué les épisodes précédents, le #thread consacré sur twitter à la loi bouge encore au bout de ce lien.

Bon, si vous l’avez manqué le #thread du mercredi, qui est un #thread du jeudi cette semaine, il était consacré aux insectes, un sujet qui fait le buzz depuis une dizaine de jours. Déroulez sur twitter ou dans le reader ! 

Ah oui aussi, on n’en a toujours pas terminé avec le glyphosate. Le Monde a publié un papier la semaine dernière sur une méta-analyse qui a épluché 73 études

Le titre ? 

Glyphosate : une étude montre une nette augmentation du risque de lymphome.

Déjà ça fait peur. 

Le chapeau ? 

Une nouvelle publication regroupant toutes les données existantes décrit un risque accru de 41 % pour les travailleurs les plus exposés.

On perçoit finalement assez bien le procédé, sachant qu’avec les réseaux sociaux aujourd’hui, les titres ont une importance visuelle accrue dans la perception des lecteurs… Et au final quoi ? Ben, c’est plus compliqué que ça comme le montre les trois analyses ci-dessous. Je vous le résume en deux deux : on ne parle finalement de que cas extrêmes et que l’étude elle-même comporte un paradoxe pas piqué des hannetons. Pour en savoir plus, vous avez ci-dessous trois démonstrations. Non non ne nous remerciez pas.

Alle, bon week-end c’est le printemps avant l’heure !




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