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Les échos & le fil

Publié le 31 janvier 2020 |

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Les échos #4-2020

Par Yann Kerveno

On connaissait le penchant pour le goulot de Beethoven, et souvent sa mort fut imputée à une cirrhose carabinée. Mais un papier de l’œnologue belge Fabrizio Bucella avance une thèse nouvelle pour expliquer le trépas du grand Ludwig. Au-delà de l’alcoolisme, on le savait aussi atteint de saturnisme, mais les quantités de plomb retrouvées dans ses restes s’expliquent difficilement par une contamination par contact ou par inhalation. Non. Selon Fabrizio Bucella, le plomb était contenu dans le vin qu’il buvait. Parce que le musicien était, amateur, notamment, de vins hongrois souvent corrigés par du monoxyde de plomb afin de les adoucir. Ainsi fut le destin du compositeur de l’Ode à la joie, dernier mouvement de sa 9e Symphonie et hymne de l’Union européenne.


D’ailleurs, en parlant de ça, et le Brexit ? Le grand soir de Nigel Farage et Bo Johnson ? Il a déjà fait une victime de renom, le chef français Claude Bosi (deux étoiles au Michelin) qui vient de se voir refuser un titre de séjour permanent au Royaume-Uni alors qu’il y réside depuis… 23 ans. Michelin toujours, qui ne cesse de voir gonfler le flot de critiques entourant la manière dont sont notés et traités les restaurants. Il y a eu l’an passé l’affaire de Marc Veyrat, qui a su tirer profit de l’exposition médiatique du brouhaha qu’il a créé visiblement. En ce début d’année c’est la rétrogradation de Bocuse qui fait jaser dans le Landerneau…Vous remarquerez que ce n’est pas nouveau, déjà en 2004, celui qu’on pourrait presque qualifier aujourd’hui de lanceur d’alerte avait déjà mis les pieds dans le plat. Et la position dominante dans un secteur implique souvent qu’on doive prêter le flanc à la critique, à toutes les critiques ! 


À défaut d’avoir anguille sous roche, il pourrait bien y avoir un loup en Charente mais aussi en Dordogne. En tout cas la question se pose après plusieurs attaques rapportées par la presse locale et c’est dans le Sud-Ouest qu’on en parle beaucoup. Il y a même, de source préfectorale, un loup hybride dans les Pyrénées-Atlantiques. Notons que les loups semblent dotés d’un certain sens de l’ironie, la dernière attaque survenue en Dordogne, qui pourrait lui être imputée, a eu lieu dans un village nommé Angoisse. Dans ce département, un comité Loup se tient d’ailleurs ce jour. L’Office de la biodiversité a publié cette semaine les résultats de ses observations estivales qui viennent en complément de celles réalisées durant l’hiver. Le réseau a ainsi permis d’enregistrer cinq nouvelles zones de présence permanente dans la Drôme, l’Isère, le massif des Aravis et plus au sud dans le Var. Ce sont au total 80 meutes dont l’existence est attestée, les nouvelles s’installant en périphérie des zones déjà colonisées remarque l’Office qui place quelques zones sous observation particulière dans les Alpes mais aussi en Provence. Au-delà de l’exaspération des éleveurs dont la presse locale se fait écho, les querelles autour du loup se déroulent aussi parfois devant les tribunaux. Ainsi à l’automne dernier, Jean-Marc Landry, spécialiste du loup qui s’est exprimé dans nos colonnes, a perdu un nouveau procès contre le réalisateur d’un documentaire qui mettait en doute la sincérité d’un autre documentaire tourné, lui, par… Jean-Marc Landry. 


Sachez aussi que lorsqu’ils ne sont pas occupés par le coronavirus, les Chinois cherchent de l’argent pour rattraper leur retard dans la viande « végétale » et couper le burger sous le pied de Beyond Meat, pendant que Memphis Meat (viande de synthèse) a réussi à lever 161 M$. On retrouve à son capital notamment Cargill, Tyson Foods… D’ailleurs c’est bien Tyson Foods, géant parmi les géants de la viande, qui vient de créer, en marge de Davos, la Coalition For Global Protein dont le but sera de mieux appréhender les enjeux pour nourrir la population mondiale en augmentant l’accès aux protéines, réduire le gaspillage et protéger les écosystèmes. Dans leur coin, d’autres se demandent si les champignons ne sont pas l’avenir de notre alimentation, certains lorgnent du côté des algues, d’autres encore essaient de comprendre le lait pour en créer un substitut à base de plantes à moins que nous puissions bientôt, sur notre balcon du 7e arrondissement, produire nous-mêmes nos protéines à base d’insectes entre notre plant de tomate, celui de fraisier et le basilic ! Autres insectes, autres mœurs, en Afrique la FAO veut consacrer 70 M$ à la lutte contre les criquets pendant que l’Australie se prépare à une nouvelle vague de chaleur qui fait craindre le pire. La reprise des incendies.

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