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Les échos & le fil L'automne s'installe sur le vignoble de Banyuls © Yann Kerveno.jpg

Publié le 4 décembre 2023 |

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Les échos #37-2023

Des herbivores qui mangent des végétaux, des loups qui mangent des herbivores, des perspectives qui affolent, la PAC attaquée, les maisons hantées, le virus H1N2 chez l’homme… Vous pouvez lire les échos du vendredi 30 novembre 2023, ce n’est pas contagieux.

Les histoires d’amour avec l’animal (sauvage) finissent mal en général

C’est une tension bien moderne que celle qui relie monde sauvage et monde humain. Avec une certaine schizophrénie puisque nous continuons à aménager l’espace en fonction de nos besoins, avérés ou de confort, et, de l’autre côté, nous nous échinons, au moins dans les sociétés occidentales, à restaurer des espaces naturels, comme s’il s’agissait de se faire pardonner et de retrouver un équilibre fantasmé, celui d’antan. Un intéressant et récent papier met par exemple en lumière la difficulté posée par les herbivores gourmands des zones de restauration végétale. Attirés par la fraîcheur des plantes réintroduites, ils exercent une pression très importante qui peut aller jusqu’à faire « dérailler » les initiatives. Les solutions ? Leur opposer des prédateurs, comme les loups, ou, peut-être moins aléatoire, les clôtures !

Quand on parle du loup

Les loups tiens, puisqu’on en parle, sont très révélateurs de l’appréhension que nous pouvons avoir de la nature et de ses fonctions. Aux États-Unis, l’État du Colorado a voté, de justesse, pour la réintroduction du loup. Avec ce clivage  : ont voté pour, les zones urbaines, contre, les zones rurales… Ce qu’une éleveuse d’ovin du secteur, Renee Dealn, résume dans une antienne largement partagée partout où le loup fait son retour. « Je ne pense que nous devrions avoir à sacrifier nos animaux et notre économie parce que certaines personnes [des zones urbaines] veulent voir le loup à l’état sauvage ». L’État fédéral planche de son côté sur l’élaboration d’un règlement encadrant les tirs de défense contre la prédation des troupeaux, non sans polémiques ! Bref c’est à lire dans ce papier passionnant.

Virus H1N2, un cas d’espèce

Plutôt inquiétant par contre, quoi qu’il ne faille pas s’affoler, cette nouvelle venue du Royaume-Uni où une personne a été infectée par la grippe porcine, et plus précisément un virus H1N2, dont une cinquantaine de cas sont recensés dans le monde depuis 2005. Les chercheurs tentent maintenant de comprendre comment ce virus a pu se trouver là, le patient lui, a, depuis, complètement récupéré.

[Ukraine] Revoir la PAC ?

D’un saut de puce revenons sur le territoire de l’Union européenne et de son orient. L’adhésion de l’Ukraine à l’espace européen ne sera pas chose simple et l’on voit déjà les opposants fourbir leurs arguments à défaut de leurs armes. En Allemagne, où dix exploitations font faillite chaque jour depuis 10 ans, le syndicat agricole Deutscher Bauerverband s’emporte contre une adhésion qui signerait la mort de l’agriculture familiale et une révision obligatoire des mécanismes de la Politique Agricole Commune (PAC), en particulier celui du paiement, sans conditions, à la surface…

En réponse à cette opposition, et dans une tribune au vitriol publié par Euractiv, le journaliste Nikolaus J. Kurmayer estime qu’il faut en finir avec la PAC qui, je force le trait, mais presque pas, « consomme un tiers du budget de l’UE alors que ce secteur économique ne contribue qu’à 1,4 % du PIB de l’Union et ne semble pas prêt à prendre sa part dans l’évolution du monde. » De quoi faire s’étrangler dans les chaumières. Enfin, si vous cherchez une idée pour créer un business, sachez que les maisons hantées peuvent aussi être des machines à cash et qu’il n’est pas bête de laver son riz avant de le cuire, mais ça dépend de ce que l’on en fera !

Photographie : L’automne s’installe sur le vignoble de Banyuls © Yann Kerveno

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