Les échos & le fil

Published on 18 décembre 2020 |

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Les échos #37-2020

Il ne manquait plus que les zombies pour terminer cette éprouvante année 2020. Et les voici qui débarquent avec le Covid-19 au Danemark, pays loin pourtant de l’ambiance vaudou. En fait, ce sont les visons qui refont parler d’eux, enfin, leurs cadavres qui sortent des fosses dans lesquelles ils ont été enterrés après avoir été abattus, par millions, parce que suspectés d’être porteurs d’un SARS-CoV2 muté potentiellement plus dangereux que son grand frère.


S’il est bien un type d’institution qui ne mute pas facilement par contre, c’est bien l’appellation d’origine. Concept éminemment latin destiné à protéger les productions en lien avec leur terroir, elles sont souvent honnies des marchands du monde anglo-saxon. Au Cameroun, les indications géographiques mises en place sont un succès pour le poivre de Penja et le miel d’Oku. Le pays souhaite donc aujourd’hui protéger le cacao rouge Toghu,  l’ananas de Bafia, et la mangue verte Ndôô. Mais en France, quand il s’agit de faire bouger le curseur, comme en Bourgogne, l’affaire n’est pas si simple et il faut des outils… Ah la France, ses paysages millénaires, ses coqs chantant à l’aube…


L’affaire avait fait grand bruit il y a quelques semaines, souvenez-vous. Fabrice Le Coidic, éleveur bio de 28 chevaux et quelques vaches pie noires se voyait contester par ses futurs voisins l’installation de son exploitation à Adainville. Les voisins, dont l’éditrice Odile Jacob, étaient défendus par Corinne Lepage (d’où vraisemblablement la médiatisation de l’affaire). Mais le tribunal administratif de Versailles a finalement donné raison à l’éleveur qui pourra édifier ses installations. Il ne nous manque qu’un Jean de la Fontaine pour tirer une fable de cette histoire. En attendant la fable, la ville d’Agen (même) compte bien profiter de la crise actuelle pour attirer de nouveaux habitants dans ses alentours pendant que Vincent Grimault estime que le monde rural sous-estime son potentiel.

Si le plastique est fantastique, il est aussi, une fois en fin de vie, un potentiel cauchemar. En agriculture, il sert à couvrir les serres, on connaît tous les images de la mer de plastique d’Almeria en Espagne, mais aussi de paillage au sol. Une technique qui permet de limiter le recours aux herbicides et qui pose aujourd’hui problème en Chine et ailleurs nous explique Karen Mancl dans la rubrique agricole de l’Ohio Country Journal. La situation est un peu la même partout : ces plastiques très fins, de l’ordre de quelques microns se désagrégeant rapidement, finissent par contaminer les sols. Une étude récente tend à montrer en outre que les produits phytos utilisés mettent 30 % de temps en plus à se dégrader s’ils sont en contact avec le plastique.


Tiens, puisqu’on traîne au rayon intrants de l’agriculture, cet article de Forbes vous expliquera que la consommation d’eau de l’agriculture et ses évolutions dépendent tout autant de l’efficacité de l’irrigation que de la demande en produits agricoles, donc de la consommation… Question demande, la Chine a fait un peu machine arrière en incitant ses agriculteurs à privilégier les céréales (blé, riz et maïs) plutôt que les cultures de diversification (coton, tabac, légumes) qu’ils étaient encouragés à produire ces dernières années. Ce qui n’est guère étonnant d’ailleurs puisque la demande mondiale est largement sous tension de l’appétit chinois.

On ne sait pas si l’agriculture urbaine est le futur de l’humanité mais, visiblement, c’est un secteur porteur pour les investisseurs qui voient sous leurs yeux se développer un marché émergent de plusieurs milliards de dollars. Récemment, juste avant l’automne, Gotham Greens, entreprise américaine qui exploite 45 000 m2 de serres hydroponiques, est parvenue à lever au total 130 M$ pour développer son modèle et multiplier ses installations. Gotham Greens produit de la salade et des herbes aromatiques dans cinq États des États-Unis. Dans un autre style, Nature’s Fynd, une start-up de Chicago qui produit des protéines à partir de microbes vient de lever 45 M$ et embaucher quelques pontes de l’industrie agroalimentaire pour préparer le lancement commercial de son premier produit. À savoir un ingrédient alimentaire riche en protéine obtenu à partir d’un micro-organisme découvert dans les sources géothermiques de Yellowstone. Voilà de quoi participer à combler les attentes des consommateurs qui plébiscitent les protéines d’origine autre qu’animales. Mais qui stimule aussi le développement du secteur des boissons.


Si l’on parle beaucoup de la viande de synthèse dans les chaumières, le secteur des produits de la mer de synthèse semble, lui, un peu en retard. Ce n’est pas demain la veille que nous aurons des huîtres cellulaires pour le réveillon ! Par contre, les poissons, eux, vont très certainement manger très vite des farines et des huiles d’insectes, ne riez pas, c’est Cargill qui le dit et le fait puisque le géant américain a noué un partenariat stratégique avec le français InnovaFeed ! Et pendant ce temps-là, en Chine, un des principaux acteurs de la production porcine du pays met en chantier un élevage destiné à accueillir 84 000 truies et produire 2,1 millions de cochons par an. J’ai dit Cochon ? J’ai dit Chine ? Alors, Peste porcine africaine ? Oui, mais en Allemagne cette fois où la maladie continue son bonhomme de chemin. Et ce sont 55 carcasses de sangliers porteurs du virus qui ont été découvertes début décembre le long de la frontière polonaise. Voilà qui porte à 264 le nombre de cas recensés dans le pays depuis que l’épidémie a franchi la frontière.

C’est la dernière édition des échos cette année, sachez juste pour terminer que nous, humains, avons peut-être eu la capacité à hiberner quand il faisait trop froid (#astuce) alors tournons la page, et donnons-nous rendez-vous pour une année meilleure en 2021 ? 




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