Publié le 27 octobre 2023 |
0Les échos #32-2023
Algues vertes (mais exotiques), bateaux en rade sèche, bois de cervidés, bon appétit avec ces échos du vendredi 27 octobre 2023 !
Naviguer (ou pas) en eaux basses
On a vu mercredi 25 octobre dernier comment le Mississippi et l’Amazone, deux grands fleuves du monde, souffraient de sécheresse. Jusqu’à dévoiler des gravures rupestres âgées de 1500 à 2000 ans à Manaus et entraver grandement la circulation, parfois vitale, des marchandises sur leur cours. Une autre voie de communication majeure est affectée par les mêmes problèmes. Il s’agit du Canal de Panama qui est obligé de contingenter la circulation des navires. Fin septembre, le nombre de franchissements quotidiens a été réduit de 32 à 31. En temps normal, ce sont 36 navires qui passent part le canal chaque jour.
Si le trafic est aujourd’hui ralenti, provoquant des embouteillages, la situation pourrait même empirer selon les experts qui n’excluent pas, El Niño oblige, des interruptions de franchissement au printemps prochain… À moindre échelle, la préoccupation reviendra peut-être aussi dans nos contrées [Ndlr : « Dans un communiqué, les voies navigables de France du Sud-Ouest ont annoncé des restrictions d’usages sur le canal du Midi à partir du 5 novembre, date de fin de la haute saison de la navigation » La Dépêche]. Au printemps dernier, des agriculteurs avaient protesté dans l’Aude contre le gaspillage de l’eau dans les écluses et réclamé que les franchissements de bateaux de croisière s’effectuent de manière groupée.
Des algues plus vertes ailleurs ?
Aux États-Unis, l’État de l’Arkansas vient d’intimer au géant Syngenta de vendre 65 hectares de terres cultivées, en particulier à des fins de RD et d’essais réglementaires. Syngenta, passée sous la coupe chinoise, tombe sous le coup, c’est le cas de le dire, du contrôle sur le trafic d’armes qui interdit aux entreprises issues des pays dans la ligne de mire de posséder des terres sur le sol américain. Au total, Syngenta possède 610 hectares à travers le pays sur les 16,2 millions d’hectares contrôlés par des intérêts étrangers, canadiens en tête. La Chine, justement, et son agriculture, sa productivité et ses algues vertes. Algues qui, apparues il y a 17 ans sur la côte du côté de Qingdao, ont occupé cette année, à leur apogée, une surface de 61 000 km² (soit un peu plus que la surface du Togo ou de la Croatie) !
Et pourtant, les autorités se sont félicité qu’en cette année 2023 les quantités collectées soient les plus faibles de ces dernières années. Comment ? En allant ramasser les algues avant qu’elles s’échouent, c’est-à-dire en les pêchant en mer ! La collecte a mobilisé 3 200 pêcheurs pendant 50 jours. D’autres moyens, en amont, sont mobilisés, comme un plus grand contrôle des fermes aquacoles de production d’algues comestibles, en aval en recyclant les algues en engrais. Voire en les servant en restauration…
La sélection génétique cerf aussi pour le velours
Avec du velours de bois de cerf ? Il faut voir, mais les éleveurs de cervidés australiens sont en peine de fournir la demande des Chinois qui utilisent ce produit en médecine traditionnelle ou en aliment santé. La demande s’est nettement renforcée depuis le Covid et les éleveurs tentent d’optimiser la production de velours. Des troupeaux ont été constitués et les éleveurs comptent sur l’amélioration génétique pour faire progresser la quantité de velours produite de 5,4 kg par an (valeur de 325 euros) et par animal à 6 kg… Enfin, pour rêver un peu, plongez donc dans la galerie des photos lauréates du concours Small World 2023 de microphotographie organisée par Nikon.
Photo d’illustration de l’article : L’heure bleue des flamants roses, entre chien et loup © yann kerveno oct.2023